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jeudi 1 octobre 2009

La relativité, Poincaré et Einstein, Planck, Hilbert

par Les Terres Bleues
Histoire véridique de la théorie de la Relativité.
      Jules Leveugle
La relativité, Poincaré et Einstein, Planck, Hilbert« À l’aube du vingtième siècle, un jeune homme de vingt-six ans révolutionne la physique malgré l’opposition de tous les vieux savants. » Depuis cent ans cette belle légende fait rêver bien des étudiants ravis de voir pour une fois un jeune l’emporter sur les vieux … Mais ce n’est qu’un cliché bien éloigné de la réalité. Il est vrai que la réalité est proprement incroyable. Il est aujourd’hui de plus en plus souvent reconnu que Henri Poincaré et Hendrik Antoon Lorentz sont les véritables fondateurs de la théorie de la Relativité et que l’article fondateur d’Albert Einstein en 1905 est une compilation de leurs travaux. Mais on s’est longtemps demandé comment tout cela avait été possible. Il est probable que, dans une période normale, un tel secret partagé par tant de gens n’aurait pas tenu bien longtemps. Mais la Belle Époque n’est pas une période normale, c’est une époque de nationalisme déchaîné dont il nous est difficile de nous faire une idée. Pour les scientifiques allemands de l’Université de Göttingen, il n’était pas pensable de laisser à un Néerlandais, et surtout à un Français, le bénéfice d’une découverte fondamentale sur laquelle ils travaillaient depuis des années ! Il fallait absolument que cette découverte revienne à l’Allemagne. Einstein n’est pas le vrai coupable, il n’est qu’un rouage dans une machination dont le principal responsable est le mathématicien David Hilbert qui jalousait Poincaré au-delà de toute raison et qui a réussi à entraîner dans cette occultation délibérée le physicien Max Planck et son journal scientifique les Annalen der Physik. Les savants français ont eu leur part de responsabilité. Peu d’entre eux ont lu et compris les travaux de Poincaré, aucun ne l’a défendu. Bien entendu ce bouleversement de l’histoire de la Science est très solidement étayé comme il se doit. Tous les documents nécessaires ont été soigneusement recherchés et traduits, et l’on va de surprise en surprise … « L’authentique historiographie brise sans ménagement les images d’Épinal ; elle remplace les stéréotypes et les préjugés par des faits réels, extraits patiemment des archives » (Emmanuel Leroy-Ladurie). Jules Leveugle a gardé de ses études scientifiques un intérêt constant pour l’histoire des sciences car « on ne comprend bien que ce dont on connaît l’histoire » … et la méthode scientifique ne consiste-t-elle pas à remettre en question même ce qui paraît bien établi ?

« La relativité, Poincaré et Einstein, Planck, Hilbert ». Jules Leveugle.
    Histoire véridique de la théorie de la Relativité.
29  50 aux Éditions l’Harmattan. (Publicité gratuite)

Il faut rendre justice à Henri Poincaré.

Dans ce livre à contre-courant des préjugés habituels sur l’origine et la paternité de la théorie de la Relativité, Jules Leveugle, polytechnicien passionné par son sujet, évoque la genèse de cette théorie et nous fait pénétrer dans les coulisses de la scène où s’est déroulé ce qu’on pourrait presque appeler une tragi-comédie scientifique.
Les principaux protagonistes en sont d’une part Albert Einstein, jeune et brillant physicien mais parfois médiocre mathématicien, ambitieux mais dépassé par le tourbillon médiatique qui l’emporte, et d’autre part, Henri Poincaré, génial mathématicien vieillissant mais parfois médiocre physicien, excessivement timide et modeste.
Gravitent autour de ces deux personnages centraux d’autres éminents savants, tels que Planck ou Hilbert, dont certains sauront reconnaître l’antériorité de Poincaré dans l’élaboration de la Relativité et dont d’autres seront profondément injustes avec celui que d’aucuns considèrent comme le véritable père de cette théorie et comme le dernier grand savant universel.
L’ouvrage de M. Leveugle contribue efficacement à rendre justice à Henri Poincaré, car il est argumenté de façon très solide et très détaillée.
Malgré cette abondance de détails et de documents justificatifs, il se lit sans peine, son sujet étant passionnant, et il nous rappelle que la science n’est pas faite par des êtres désincarnés, mais par des hommes qui parfois peuvent se montrer injustes et ingrats envers leurs rivaux ou leurs précurseurs.

Valéri Astanoff — Intégralité du commentaire client publié le 3 septembre 2008 sur le site amazon.fr .

À lire ci-dessous, une deuxième appréciation de tonalité sensiblement différente au sujet de ce livre sur l’origine de la Relativité restreinte.

Einstein ou Poincaré ?

(…) Jules Leveugle prétend faire « L’histoire véridique de la théorie de la Relativité ». « Véridique » ? Aurait-il besoin de le proclamer si tel était son but ? C’est bien sûr par antiphrase qu’il affiche ce programme : son propos est bel et bien une histoire falsifiée de la théorie. Ce livre difficile à lire – parce qu’il nous submerge de pages et de pages de photocopies de documents sans intérêt – n’est pas d’un historien, mais d’un idéologue.
La rumeur selon laquelle Albert Einstein serait un « génial plagiaire » résonne d’ailleurs actuellement dans une littérature de vulgarisation. Peut-être agacé par le battage médiatique de cette année anniversaire, on souhaite ranimer le débat par du sensationnel. La polémique, lancée au début des années 1950 par Edmund Whittaker, est ancienne. Gérald Holton, un des meilleurs spécialistes de l’histoire de la Relativité restreinte, a montré, et d’autres après lui, pourquoi Einstein était bien le fondateur de la Relativité restreinte : même si Henri Poincaré a apporté nombre d’idées qui vont servir à la Relativité einsteinienne, critique de la simultanéité, redéfinition – insuffisante – du temps, un point sur lequel Thibault Damour a justement mis l’accent, inertie de l’énergie, structure de groupe des transformations de Lorentz, principe de relativité appliqué à l’électromagnétisme – il continue de tenir à l’éther. C’est là son échec.
Poincaré n’a fait, mais c’est déjà beaucoup, qu’apporter des idées très intéressantes. Ces idées, Poincaré ne les consigne pas dans un seul et même texte, nulle part il ne fait de synthèse, nulle part il ne propose « une théorie physique », il passe d’une bonne idée à l’autre sans mettre tout cela en ordre, sans structurer l’ensemble. (…)

Jean Eisenstædt — Extrait d’un point de vue paru dans le magazine Pour la science N°330 d’avril 2005 et publié sur le site pourlascience.fr .
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4 commentaires:

Anonyme a dit…

On ne peut pas reprocher à Jules Leveugle d'être un historien à charge puisqu'il s'affiche ouvertement dans ce rôle. Par contre, il est très instructif à mon avis de comparer son point de vue avec celui, bien différent et beaucoup plus nuancé, de Françoise Balibar dont je voudrais citer ici un extrait : Que les tenants de la thèse visant à établir la priorité de Poincaré fassent preuve d’une agressivité bruyante et désordonnée qui semble, a priori, mal convenir à l’établissement de la « vérité », ne doit pas empêcher de poser la question… et d’essayer d’y voir plus clair. Il serait trop facile de rejeter cette thèse au motif des excès auxquels se livrent certains de ses défenseurs. Ainsi Jules Leveugle, polytechnicien à la retraite depuis de nombreuses années, inventant un scénario délirant selon lequel Hilbert et Planck, les deux manitous de la science allemande du début du XXème siècle, furieux de ce que la « découverte » de la théorie – qui, telle une lampe à huile dans un site archéologique préexistait à sa découverte, attendant son découvreur – ait été réalisée par Poincaré, un Français, et ait donc échappé à l’Allemagne, auraient passé un contrat avec un jeune diplômé, Einstein, lequel se serait vu promettre un poste dans l’université allemande en échange de sa complaisance à bien vouloir réécrire « dans d’autres termes » la communication qu’avait faite Poincaré à l’Académie des sciences de Paris en juin 1905, comptant sur la rapidité de publication des revues allemandes pour coiffer Poincaré sur le poteau.Que des entreprises « révisionnistes » de ce type, visant à « rétablir la vérité »,et se présentant pour cela comme la dénonciation d’une usurpation scandaleuse, aient manifestement une composante revancharde ne doit pas non plus nous retenir d’aller y voir de plus près.

L’intégralité de la communication de Françoise Balibar est consultable à cette adresse sur le
site de l'université de Lille 3.

Bien cordialement.

Unknown a dit…

Il me semble avoir lu ceci ici :

http://forums.futura-sciences.com/physique/362204-einstein-poincare-2.html#post2730048

et là :

http://forums.futura-sciences.com/physique/362204-einstein-poincare-3.html#post2730760

StefJM

Les Terres Bleues a dit…

Et bien voilà une excellente façon de sortir de l'anonymat.
Encore une fois merci pour toutes les références de lecture que tu as fournies au cours de la discussion sur le forum.
Si toutefois la reprise partielle de tes commentaires devait poser un quelconque problème, n'hésite pas à me le faire savoir, j'interviendrais aussitôt "auprès des responsables du site".

Cordiales salutations.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.


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