tag:blogger.com,1999:blog-39956935967664177182024-03-09T18:45:58.540-08:00La trilectique<strong>Pour une théorie épistémo-physique relationnelle de la matière et de l’Univers</strong>Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.comBlogger44125tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-51232018253750082852023-07-02T06:09:00.001-07:002023-07-02T06:14:44.252-07:00Le bel espace-temps de l'unification<em>par Pierre Escaffre</em><br><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »</span></strong><br> Gottfried Wilhelm Leibniz</blockquote><div align=justify>Cette interrogation venue du fond des âges paraît vertigineuse, et l’est certainement pour qui a peur du vide vers lequel elle entraîne de façon immanquable. La pensée suspendue comme en apesanteur au cœur des galaxies, concevoir le néant est un arrache-tête. À l’opposé par contre d’une telle folie, observer « quelque chose » semble avoir l’évidence de la banalité. Retenons cependant qu’en termes de physique nous avons sous la main deux modélisations pour parler de ce monde, deux théories distinctes incompatibles entre elles : la Relativité générale prônant une vision du temps intégré à l’espace en un continuum quadridimensionnel, qui se distingue ainsi de l’approche ordinaire du temps employé en Mécanique quantique, même relativiste.<br><br>Mais la réalité, si tant est qu’on l’admette, n’a vraiment rien à faire de la manière dont nous la représentons. Que ça nous plaise ou non, elle est unifiée ! Impossible pourtant d’opter pour un modèle au détriment de l’autre puisque les deux sont bons. Ce constat est patent et il s’impose à tous. Rien n’est à supprimer, les lignes d’univers valent les fonctions d’onde, et nous devons forger obligatoirement un cadre plus global qui puisse se réduire dans de justes limites à l’une ou bien à l’autre, plutôt que de chercher à inférer des règles à partir des acquis.<br><br>L’<a href="https://la-trilectique.blogspot.com/2011/07/generation-de-lespace-temps.html">espace-temps relationnel</a> généré en juin 2011 — à savoir un fibré vectoriel dont la fibre est de dimension trois, et la base l’hyperplan projectif sur le corps des quaternions — possède par construction trente-six dimensions. Si on choisit de ne prendre pour base que le plan projectif réel et un espace vectoriel réel également, de dimension deux, constituant la fibre, on retrouve alors l’espace-temps à quatre dimensions de Minkowski utilisé en Relativité générale qui, par le biais de cette opération, devient un cas particulier d’une conceptualisation plus vaste.<br>À l’identique, parmi plusieurs possibles, on peut considérer l’espace-temps classique comme un fibré vectoriel ayant pour base la droite projective réelle, qualifiée de temps, et où la fibre est l’espace tridimensionnel. Pareille restriction de notre conjecture est bien sûr acceptable, et nous amène à dire qu’il s’agit là encore d’une image partielle de notre espace-temps complet.<br><br><table border=2 align=center width=100% bgcolor="#b0e0e6"><tr><td><div align=center><span style="font-size:130%; color:#000099;"><blockquote><b><em>« L’Univers pourrait n’être qu’une autre expression du néant<br>et être assimilé à une fluctuation spontanée du vide. »</em> (Ilya Prigogine)<b></blockquote></span></div></td></tr></table><br> En prime, la question du début se dissout d’un seul coup, car on ne doit exclure de notre inter­prétation ni le zéro ni l’infini. En effet, il n’y a qu’une alternance de quelque chose et de rien : du néant surgissent à la fois l’univers et son anté-univers, qui s’annihilent aussitôt l’un l’autre. Puis le cycle se répète continuellement au rythme du temps de Planck. Cela revient à postuler que l’univers clignote à la fréquence de cent milliards de milliards de yottahertz ; le yottahertz déjà étant égal à un milliard de milliards de mégahertz. C’est là une fantastique onde porteuse sur laquelle la vie ne se traduit que par d’incroyables minuscules modulations.</div>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-91155010083829946082023-06-02T04:56:00.013-07:002023-08-28T08:43:11.075-07:00Quelques propriétés du zéro absolu<em>Cinq questions posées à Bing (Intelligence artificielle)</em><br><br><span style="color: #000099; font-size: 105%;">Le zéro absolu est-il localisable ?</span><br>Le zéro absolu est la température la plus basse qui puisse exister. Il correspond à la limite basse de l’échelle de température thermodynamique, soit l’état dans lequel l’enthalpie et l’entropie d’un gaz parfait atteint sa valeur minimale, notée 0. Cette température théorique est déterminée en extrapolant la loi des gaz parfaits : selon un accord international, la valeur du zéro absolu est fixée à <b>‑273,15 C</b> (Celsius) ou <b>‑459,67 F</b> (Fahrenheit). Par définition, les échelles Kelvin et Rankine prennent le zéro absolu comme valeur 0.<br>Le zéro absolu est défini comme la plus petite température possible, qui d’ailleurs ne peut être atteinte qu’asymptotiquement. Elle est théorique et inaccessible. À 0 K, une substance ne contient plus à l’échelle macroscopique l’énergie thermique (ou chaleur) nécessaire à l’occupation de plusieurs niveaux énergétiques.<br>Donc, le zéro absolu n’est pas localisable dans l’espace, mais seulement dans l’échelle de température. Il n’existe pas de lieu où la température est très précisément égale au zéro absolu, car cela violerait les lois de la thermodynamique. Cependant, les scientifiques peuvent approcher le zéro absolu en utilisant des techniques de refroidissement très sophistiquées, comme le réfrigérateur à hélium ou le refroidissement laser. La température la plus basse atteinte expérimentalement est de l’ordre du milliardième de kelvin.<br><br><span style="color: #000099; font-size: 105%;">Non-localisable, ça revient à dire "potentiellement" partout à la fois ?</span><br>Non, pas exactement. Non-localisable signifie qu’il n’existe pas de point dans l’espace où la température est égale au zéro absolu. Cela ne veut pas dire que le zéro absolu est partout à la fois, mais plutôt qu’il n’est nulle part. Le zéro absolu est une limite théorique qui ne peut être atteinte que de façon asymptotique, c’est-à-dire en s’en rapprochant indéfiniment sans jamais l’atteindre.<br><br><span style="color: #000099; font-size: 105%;">Mais avec la physique quantique on perd la notion de localité, non ?</span><br>La physique quantique ne remet pas en cause le principe de localité, qui stipule que des objets éloignés ne peuvent avoir une influence directe l’un sur l’autre. Ce qu’elle remet en cause, c’est le principe de séparabilité, qui stipule que des objets distants peuvent être décrits indépendamment l’un de l’autre. En effet, la physique quantique montre que de tels objets peuvent être intriqués, c’est-à-dire qu’ils partagent un état quantique commun et qu’ils sont corrélés de façon non-classique. Cela ne signifie pas qu’il y a une action à distance entre les objets intriqués, mais plutôt qu’il y a une non-séparabilité entre eux. La non-localité quantique n’implique pas l’existence de communications à distance plus rapides que la vitesse de la lumière, car il n’y a pas de transmission de signaux entre les objets intriqués.<br><br><span style="color: #000099; font-size: 105%;">Quelles sont les propriétés de la matière au zéro absolu ?</span><br>La matière au zéro absolu présente des propriétés très particulières, qui sont liées aux effets quantiques. Par exemple :<br> ● La matière devient <b>inerte</b>, ne vibre plus, ne tourne plus et chaque particule possède en théorie une <b>énergie cinétique nulle</b>.<br> ● La matière se trouve dans son <b>état fondamental</b>, point d’énergie interne minimale. L’entropie de la matière est alors nulle, ce qui signifie qu’il n’y a plus aucun désordre.<br> ● La matière peut devenir <b>supraconductrice</b> ou <b>superfluide</b>, c’est-à-dire qu’elle perd toute résistance électrique ou visqueuse et qu’elle peut circuler sans frottement.<br> ● La matière peut former un <b>condensat de Bose-Einstein</b>, à savoir un état dans lequel tous les atomes se comportent comme un seul et même atome géant.<br><br><span style="color: #000099; font-size: 105%;">Quelle est la différence entre le zéro absolu et le vide absolu ?</span><br>La différence entre le zéro absolu et le vide absolu est la suivante :<br> ● Le zéro absolu est une <b>température</b> qui correspond à l’absence d’agitation thermique des particules. Il est défini comme la limite basse de l’échelle de température thermodynamique et il vaut <b>‑273,15 C</b> ou <b>0 K</b>.<br> ● Le vide absolu est un <b>état</b> qui correspond à l’absence de matière et de pression. Il est défini comme un espace où il n’y a aucun atome, aucune molécule, aucune radiation et aucune force. Il n’existe pas de vide absolu dans la nature, car il y a toujours des fluctuations quantiques du vide.<br>Donc, le zéro absolu est une mesure de la température, tandis que le vide absolu est une mesure de la pression. Ce sont deux notions distinctes, mais liées, car la température et la pression sont proportionnelles dans un gaz parfait selon la loi des gaz parfaits.<br><br><div align="justify"><span style="color: #000099; font-size: 105%;"> [<span style="font-size:33%;"> </span>Pour ce qui est de la trilectique, par contre, zéro absolu et vide absolu se confondent. Le zéro Kelvin <em>(0 K)</em> est un référentiel privilégié et immuable qui se trouve virtuellement partout et concrètement nulle part. C’est une sorte de chaos primaire de masse et d’énergie — c’est-à-dire qu’il n’est ni matière ni champ à 100 % — et qui synthétise de façon étonnante les caractéristiques mathématiques reconnues au zéro ainsi qu’à l’infini. Il symbolise la singularité où tout prend naissance, sens et apparence.<br> « Quant à la non-localité, elle signifie que la mesure d’une particule quantique peut affecter instantanément une deuxième particule, même si elles ne se trouvent pas à proximité l’une de l’autre. » (<a href=" https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjN203rKGvoIEzgOJc0IDJu8_1OYKkgRmg2S75Lms93elrLAyJsdD4_m61tqKTEGhBQ_J0NrlBjsAsvU5Pk9Yo9K348w1RZIz21x-wFh6JiXZ4ai6nAQ-folI93-AjMwdz8pcf3ucpZoac/w446-h514-s-no/?authuser=0">Flaminia Giacomini</a> — Dans le <em><a href="https://perimeterinstitute.ca/fr?__hstc=88979268.06ffc5ed42a8ff24a2def32c62c91081.1685531343317.1685531343317.1686136069381.2&__hssc=88979268.1.1686136069381&__hsfp=3225660188">Périmètre</a></em>.)<span style="font-size:33%;"> </span>]</span></div>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-22496660479453786982023-05-16T09:07:00.013-07:002023-06-11T04:45:48.822-07:00L'Univers est en expansion<em>par Paul Mazliak</em><br><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">La théorie de Stephen Hawking de l’origine du temps<br> présentée par un de ses anciens élèves.</strong></blockquote><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2A1j9hxtu7Yf-7gTNr4mgihIxy3_iTbsvTNvlGK_jUgLRGzxz2GwxoQYpgon78iNEc1OAJSnF6qbm2qWOytCSWCSpLL6FGx2iC5f77o3Qvm5qd_xtRKpkcvT0HxLwGPosykc1NH_Uh80/w800-h565-s-no/?authuser=0"><img style="float:left; margin:0 10px 0 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 158px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTII4uzAkHgsTaYaaT2nparhx7mvrbc8ZtRARcigmh4dZdnVW4dahZv0UhlgqWmb8vvksAPF58ZKPg_Uq3XG7MTies5U28rLvmKwoPR-3J9_0hc0jTYbgY_hRk1gP589r8fvOlRr6MRJ8/w158-h240-s-no/?authuser=0" /></a>Le temps a toujours orienté les recherches du célèbre cosmologiste Stephen Hawking (à la fin de sa vie, totalement paralysé, il ne pouvait s’exprimer que grâce à un synthétiseur vocal). En 1988, il avait publié <em>Une brève histoire du temps. Les grandes théories du cosmos : du big-bang aux trous noirs.</em> Dans les années 2000, il élabora une nouvelle théorie sur l’origine du temps. C’est son élève et collaborateur pendant plus de vingt ans Thomas Hertog qui l’expose dans ce livre.<br>La cosmologie étudie l’évolution de l’univers dans son ensemble. Les télescopes sont des machines à remonter le temps, parce que la lumière provenant des galaxies lointaines a voyagé pendant des milliards d’années. On estime aujourd’hui que la matière à l’origine du cosmos était dans un état très condensé et très chaud. Il y a 13,8 milliards d’années, la matière primitive a explosé.<br>C’est le « big-bang chaud » et depuis l’univers est en expansion et ne cesse de se refroidir. L’énergie thermique résiduelle issue du big-bang, aujourd’hui très froide (-270°C), s’est répandue dans l’espace de façon presque uniforme, mais les minuscules fluctuations observées sont des <em>« graines de galaxies »</em>. L’univers a d’abord connu une phase d’expansion rapide, puis un ralentissement permettant la formation des galaxies (et l’apparition de la vie). On observe aujourd’hui une nouvelle expansion rapide, et ce depuis cinq milliards d’années !<br><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5pJsDnZod13FfPlHJUdnTdm8n7xF3qrRMk66Gh5ffjFxjOIDXper98X_E-Mbcg60tAHMsd94VqDQo_jhV1kZgZ5f-zL-BpQIU1AzO-nfTtRD8sE3n_R6vHzXlZoOGzYUcy3eeA8H1WmM/w314-h314-s-no/?authuser=0"><img style="float:right; margin:10px 0 0 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 160px; height: 160px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdM9j_WO7tUBqG8QBNM0WrPpWD6-U6FWuUoC4WC0nMHYko2wZ-e7g9T3gPTLKPnfuMe1WugGKTc-diftQd1hyolrOaC013cbPo4OSrxgbcGGhXs6fP9-MLQ9ihEbX9A6oPT1zKALrFl8Q/w160-h160-s-no/?authuser=0" border="0" alt="Thomas Hertog" /></a>Une variante de la cosmologie classique postule l’existence de « multivers », cosmos composés de multiples univers différents. Á la fin de sa vie, Hawking considérait que les multivers étaient des <em>« artefacts théoriques »</em>.<br>On a découvert dans l’univers de multiples trous noirs correspondant à des zones d’effondrement des étoiles sur elles-mêmes. On pensait au début qu’aucune énergie ne pouvait s’échapper des trous noirs. Hawking a montré, en 1974, qu’un certain rayonnement pouvait s’échapper des trous noirs, qui du coup peuvent disparaître.<br>Les trous noirs furent caractérisés mathématiquement par le chercheur comme des <em>« singularités »</em> de l’espace-temps. Ceci lui suggéra que, si on remonte l’histoire de l’univers en expansion jusqu’à une époque antérieure à la naissance des premières étoiles, on rencontre une singularité de l’espace-temps. C’est le big-bang, correspondant à la naissance-même du temps. Il proposa que ce big-bang aurait fait naître un univers sans bord et sans passé. Il avança enfin l’idée que le temps se transforme en espace à mesure que l’on s’approche de l’origine du temps.<br>Cet ouvrage, qui a le mérite d’exposer à tous cette théorie de l’origine du temps, peut demander cependant des connaissances en physique quantique pour être entièrement suivi.<br><br>« L’origine du temps. ». Thomas Hertog.<br> La dernière théorie de Stephen Hawking.<br><strong>24<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>€<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>90</strong> aux Éditions Odile Jacob, 432 pages. (Publicité gratuite)<br><br><table border="2"><tbody><tr><td bgcolor="#fff489"><blockquote><span style="color: #008000; font-size: 105%;"><div align=center><b>Trois remarques de fond </b><br /><br /></div></span><div align="justify"><span style="color: #008000; font-size: 100%;"> ● D’un point de vue classique tant que relativiste, l’ordre chronologique ou la causalité ont comme condition l’existence du temps, et par voie de retour la conception du temps porte précisément cette relation d’ordre. Découvrir le début est donc chose impossible, car cela reviendrait à dire que le temps se précède lui-même. En suivant cette idée, il faut bien accepter qu’il n’y ait pas d’<a href="https://la-trilectique.blogspot.com/2010/07/quand-lheure-est-venue-doublier-le.html#une-idée-à-bannir">origine</a>. On voit <em>a contrario</em> que pour la trilectique, c’est toujours le début, c’est toujours le milieu et c’est toujours la fin. À travers le présent, instant perpétuel renouvelé sans cesse, tout est superposé, tout est synchronisé.<br><br> ● Bigre ! Les télescopes seraient de vraies « machines à remonter le temps ». Bien entendu, c’est là un trait humoristique. Mais notons au passage que la science moderne a su modéliser deux temps incompatibles. Alors lequel des deux se verra remonté ? De quel temps parlons-nous ? De celui de Newton ou de celui d’Einstein ? Et quoi que l’on en dise, en pratique le temps ne se remonte pas. Affirmons clairement, quitte à nous répéter (voir le dernier billet publié en avril), que l’Univers entier évolue au présent. Hier autant que demain, ici autant qu’ailleurs, sur « l’axe temporel » tout est simultané, mais pas au même endroit spatialement parlant.<br><br> ● Pour la beauté du geste, franchissons promptement l’horizon d’un trou noir. Plongés à l’intérieur, nous retrouvons alors un environne­ment qui nous est familier, car on peut le penser, dès qu’on y est entré, le trou noir nous entoure comme la nuit ambiante. Et si l’on prend en compte les grandes quantités de masse et d’énergie qui ont été happées par ce fameux trou noir qui est en expansion au sein de l’Univers en expansion aussi, on est en droit d’écrire que tout cela ressemble plus que parfaitement à ce que l’on observe dans notre ciel nocturne. Alors, sans hésiter, nous dirons que nous sommes piégés dans un trou noir.<br><br> Pierre Escaffre<br></span></div></blockquote></td></tr></tbody></table>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-22948115862109514012023-04-20T09:17:00.015-07:002023-05-27T14:27:54.205-07:00Consommation des siècles<em>par Les Terres Bleues</em><br><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« Assurez-vous que je sois toujours avec vous jusqu’à la consommation des siècles. »</span></strong><br> Évangile selon Saint‑Matthieu</blockquote>Et voilà, nous y sommes.<br><br><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg51B9O_vsfsMsXSBT6hvzxRJY4VaW3djd-APy17PlAELDPuUV_FyIeA29VVeeBmTQ5C7c3skfZT1hBowyLmFw0gatVfJyu_Y9C77rSmgRUQIX_E1Z8kgmy2N2NaAbi1ub5mVRsHAO65aA/w600-h600-s-no/?authuser=0"><img style="float:right; margin:0 0 0 10px; cursor:pointer; cursor:hand; width: 180px; height: 180px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLPQH5a15P22FhAZ1fnSU31UMEq-LaOq2A8E16Du9M4fYsgh28-KTpGI7DN7aFyT_gI9kbQE7Co0y80he_I9G7yeO1j7aGJt2YGSH6gKFPwjj4w3U-CkiyMMp_22j7rkAs7EpRj06B3Bo/w180-h180-s-no/?authuser=0"></a> « Le présent est une prison sans barreaux, un filet invisible, sans odeur et sans masse, qui nous enveloppe de partout. Il n’a ni apparence ni existence, et nous n’en sortons jamais. Aucun corps, jamais, n’a vécu ailleurs que dans le présent, aucun esprit, jamais, n’a rien pensé qu’au présent. C’est dans le présent que nous nous souvenons du passé, c’est dans le présent que nous nous projetons dans l’avenir. Le présent change tout le temps et il ne cesse jamais d’être là. Et nous en sommes prisonniers. Passagère et précaire, affreusement temporaire, coincée entre un avenir qui l’envahit et un passé qui la ronge, notre vie se déroule continuellement dans un présent éternel — ou quasi éternel — toujours en train de s’évanouir et toujours en train de renaître. »<br> (Jean d’Ormesson)<br><br>Tout en ne partageant nullement les positions politiques de cet écrivain de droite, il faut bien admettre que, sur cette question-là, il est entièrement dans le vrai.<br>Une réserve cependant à propos de la formulation de "quasi‑éternel" difficile à interpréter.<br><br>Ceci dit, les physiciens feraient bien de se servir de cette interpellation pour s’interroger sur leurs diverses approches théoriques de la notion de temps.<br><br><table border="2"><tbody><tr><td bgcolor="#FFFFFF"><blockquote><div align="left"><span style="color: #000000; font-size: 100%;">On entend souvent dire qu’en observant le ciel, les galaxies lointaines apparaissent aujourd’hui telles qu’elles étaient il y a bien longtemps, plusieurs milliards d’années pour les plus éloignées. Pourtant cela est faux.<br>Grâce à la convention de synchronisation de Poincaré‑Einstein, on infère que la simultanéité de deux évènements est déterminée par la "durée" nécessaire aux "rayons" lumineux pour couvrir la distance séparant ces objets.<br>Ainsi considéré, l’univers observable dans sa totalité évolue au présent. C'est un fait avéré : <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwRxzhTJWMYaBLhve0m__lv_6xPtGZjZQmTDNL9nd4W3swmrubhfJLRXS9nQ4fybXQeN9e8i3j0PoMK_uBbTNrTIGmJAhtNy70QHg8LjTePUDl2FRcJCprN6IrN35BTWvJ1UokWeueckw/w307-h307-s-no/?authuser=0">les temps sont consommés</a>.<br></span></div></blockquote></td></tr></tbody></table>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-63943429228296514692013-02-17T05:13:00.005-08:002023-05-11T05:27:43.609-07:00Contes quantiques<em>par Nicolas Mathey</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">L’impensable hasard,<br />Non-localité, téléportation et autres merveilles quantiques.</span></strong><br /><br /> Préface d’Alain Aspect.</blockquote><a href="https://www.unige.ch/campus/numeros/111/recherche2/"><img style="float:left; margin:0 10px 0 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 155px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgywKmYxR0w5MOrRoCewvzDHnOsXGqUYTM93mLrqhyphenhyphenIvOz-47mQbrU_4DOJko3E07Iso1CR27PCDTQqhbke99wWhogmcFmToCLINNL9P-9hiIG6UIEqIOTwgnrRILDGBWqkV0C4PzgW3Bg/s320/L%25E2%2580%2599impensable+hasard+-+Pr%25C3%25A9face+Alain+Aspect.jpg" border="0" alt="L’impensable hasard" /></a>À une certaine micro-échelle, les choses n’ont pas forcément de lieu propre, ni de lien avec les autres choses proches. C’est en cela que la physique quantique nous oblige à revoir nos modèles de pensée, souligne Nicolas Gisin dans cet ouvrage, parfois difficile, toujours péda­gogique. Professeur à l’université de Genève, ce physicien passe en revue des phénomènes liés à la téléportation et à l’intrication quantiques, et montre qu’à cette échelle de la matière <em>« le vrai hasard permet la non-localité »</em>. Au rang des applications, la cryptographie, les lasers, mais aussi<span style="font-size:33%;"> </span>… le changement d’échelle pour la téléportation. La science n’interdit pas la fiction : qui n’a rêvé de se retrouver immédiatement ailleurs ? <em>« Peut-être découvrira-t-on un jour un nouveau principe physique interdisant la téléportation d’objet à notre échelle. Je n’en sais rien : c’est l’incertitude et la beauté de la science ! »</em> conclut l’auteur.<br /><br />« L’impensable hasard ». Nicolas Gisin.<br /> Non-localité, téléportation et autres merveilles quantiques.<br />176 pages, <strong>21<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>€<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>90</strong> aux Éditions Odile Jacob. (Publicité gratuite)<br />------<br />Le physicien Nicolas Gisin a l’ambition de nous faire découvrir les mystères de la Mécanique quantique, cette théorie qui décrit le monde des atomes, des électrons ou des photons. En particulier, il insiste sur la non-localité, cette propriété, maintes fois vérifiée expérimentalement, qui fait que deux régions éloignées de l’espace semblent en relation instantanée. Lui-même s’interroge sur le pourquoi de ce phénomène étrange qui, en outre, ne viole pas les grands principes de la physique et n’autorise pas des communications ultrarapides. C’est pour lui une question centrale pour sa discipline. En déployant ses talents de vulgarisateur et d’acteur de cette recherche, il parvient, chose rare pour des ouvrages grand public, à aller au-delà de la narration de ce que l’on sait, pour nous amener aux ultimes frontières de la connaissance actuelle.<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-16207366450654663382012-12-19T01:34:00.005-08:002023-05-19T09:04:21.760-07:00Les aventures d’Alice au pays des merveilles<em>par Les Terres Bleues (The Blue Marbles)</em><br />
<blockquote>
<strong><span style="font-size: 105%;">« Il ne nous reste plus qu’à perdre notre temps. »</span></strong><br />
Hestia de Rhéa</blockquote>
<table><tbody>
<tr valign="middle"><td width="25%"></td><td width="400"><a href="http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/munch/munch.scream.jpg"><img border="0" height="295" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9F5tG2cfzmNvQFMPtW7DCZ0NKm5HFiVtIsuvjM6TPY56sCJjRvWhdQxce8kGEuaYL73I-07SOEsiraKQ4QQlmic3lRSW4lP6TMorrXOyiE3Vu9bk7YDkl5GDHOlwV0hN6uEnV7GRCRbI/s1600/De+la+mise+en+abyme+%25C3%25A0+l%25E2%2580%2599effet+Larsen+-+JF+Colonna.jpg" width="400" /></a></td><td align="center" width="25%"><span style="font-size: 105%;"><b>De la mise en abyme<br />à l’effet Larsen</b></span><br />
Jean-François Colonna<br />
Polytechnique</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div align="justify">
Chacun peut maintenant <a href="http://iso.framadvd.org/ecole/content/Data/Peda/litterature/alicepaysmerveilles.pdf">suivre le lapin blanc</a> (un peu frappé) d’Alice au pays des merveilles.<br />
<br />
<table border="2" style="width: 100%px;"><tbody>
<tr><td bgcolor="#b0e0e6"><blockquote>
<div align="center">
<span style="color: black; font-size: 105%;"><b>Technique élémentaire de « prise en filature », ou « <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJIon_p8h8RTDzHL-NuESfzk3RG3jh7wzIVyQeIY-cz7-hcBjDm2xTy64un_mJK7FXQAdtUD-iHZ5INe_J2BGLVLP_9hGYkbuTwISKQecy4nRnmdpUNypICjbh2wEVJW96DIw9o3vSFFI/s400/Suivre+le+lapin+blanc+et+P%25C3%25A2ques+%25C3%25A0+No%25C3%25ABl.jpg">suivi de lapin</a> » à travers un exemple.</b></span><br />
<br />
<span style="color: black; font-size: 105%;">Ne faire aucun effort. → <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioiq0lQGtMa7xgOo8BvH6CSO-Onz1YpFkCju9eehquIYwmyRv0iUw1fte7huoUla1aJhf8dE44nFEy2r0v3tobEy5eiYD3fiocZ_Qi_Ma41fUiIgonYBAxv4ckxmCMWhKZz0O8tJ9jLOs/s1600/Illusions+-+Le+miroir+par+Mila+K%25C3%25BCcher.jpg">Refléter</a> le <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAae33BXhx-JnwtewGGPbmCZORqI0ks4XMmi_QIE6J37ZvzgO4_SH_g25UjaDX5y8itis6wuqsv9Qrtg9ScsgfqV8pArlzxnN_FHbP_o4C6zTbJdDxZ3mEs5HspD-Pk7KU18LQd4p801U/w494-h701-s-no/?authuser=0">miroir</a>. → Ne jamais revenir sur ce qui est passé.</span></div>
<span style="color: black; font-size: 105%;"> Naviguer çà et là en vrai ou pour de rire en écoutant son cœur, à savoir ses envies, plutôt que sa raison. → Ne rien analyser. Si quelque chose freine, changer de direction. → Cela revient à suivre mentalement parlant et sans s’interroger les lignes générales de moindre résistance. En cas de long blocage, sauter du coq à l’âne et ne juger personne, ni vous ni quelqu’un d’autre ! <br /><br /> Rompre avec l’habitude : explorer ce dialogue fictif entre un des Frères et Amélie Bonnard.<br />« Si Dieu n’existe pas, alors, tout est permis ! (Mitia Karamazov).<br /> Et si tout est permis, je choisis le meilleur. Vivre une vie de rêve ! crie Amélie Bonnard.<br /> La vie rêvée des anges, un fabuleux destin ou Anna Karénine ? lui demande Mitia.<br /> Dostoïevski, Tolstoï, Pouchkine et<span style="font-size: 33%;"> </span>… Nathalie<span style="font-size: 33%;"> </span>… un joli nom mon guide.<br /> Le tombeau de Lénine puis Cap Canaveral. Un voyage quantique de la Terre à la Lune.<br /> Ah, Méliès, c’est spécial en effet et en fait c’est fait d’effets spatiaux. À Méliès, aime-les !<br /> Amélie, aime-le<span style="font-size: 33%;"> </span>… Aimer, émets, aimée. Aînée, henné, haine est. Oh, Amélie met l’O. »</span></blockquote>
</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Fêter Pâques à Noël tout au long de l’année, puis du Premier de l’an au 31 décembre faire de chaque jour un fol enchantement dans un relationnel où règne l’harmonie, est-ce pure utopie, sublime vanité, régression confortable sur des mythes anciens ou bien réalité ? Qu’importe la réponse qui se pourra forger, l’affaire est insoluble dans le cadre figé d’un débat théorique.<br />
Le seul geste qui vaille et qui soit scientifique dans le plein sens du terme, c’est d’en venir aux faits ! Quelle que soit la force de l’argumentation de la pensée classique contre celle en faveur des « univers multiples » de l’approche quantique, il faut se décider pour un constat commun.<br />
<br />
Or, par définition cela n’est pas possible d’un point de vue physique étant donné qu’un monde sans son observateur n’est pas envisageable. Cela nous interdit l’éventualité d’une coexistence entre la perfection acquise à l’absolu et l’amélioration propre à tout relatif. À moins que l’on ne voie qu’aller de mieux en mieux, n’est que le devenir normal et normatif de toute création, nous sommes empêchés de vivre librement les potentialités infinies de l’esprit. Ainsi tant que demeure ancrée dans les consciences l’idée de la souffrance comme "prix à payer" d’un péché initial, nous nous asservissons <em>ad vitam æternam</em> à "notre punition". L’enfer n’a pas d’issue.<br />
<br />
Changer d’espace-temps, dissoudre la matrice, rien ne sert de courir et personne n’y peut<span style="font-size: 33%;"> </span>… il n’y a nulle place pour quelque créateur extérieur à nous-mêmes. Chacun doit s’accepter voire se pardonner s’il croit avoir fauté. Chacun signifie tous. TOUS a droit au bonheur. Le premier concerné s’active de son mieux, mais il s’arrêtera sans avoir aperçu, encore moins touché, la poussière du sol de la Terre promise si par inadvertance il oublie en chemin le dernier appelé. L’unique condition pour que TOUS réussisse : n’abandonner personne, surtout pas <a href="http://www.ralentirtravaux.com/images/robinson-vendredi.jpg">Vendredi</a> ni <a href="https://comprendrelastronomie.files.wordpress.com/2015/03/le-soleil.jpg">Pharaon</a> non plus ni celui qui un jour se fit appeler <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWWW-VVtLSCWiHHKyf5vAZRPjg7PCvAG667C9mA5Wq3Bx_OlIYyxDIGBopOO6aHUTPPE4wTNRl9w6DIaBxlKx15kSNBj7LNievenw1YRGDwGe2PsE2mUsmxuxRxdBSqnOWii3FaDwDGP0/s1600/Dieu+en+action+%2521+-+Enfin%252C+juste+une+repr%25C3%25A9sentation.jpg">Dieu</a> et nous montra son culte.</div>
------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-70857049696758607812012-10-14T02:57:00.002-07:002023-05-03T04:27:16.470-07:00Dissoudre la matrice densité<em>par Les Terres Bleues</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« La vraie réalité, c’est ce qu’on réalise, et il n’y a rien d’autre ! »</span></strong><br /> On</blockquote><div align=justify>Vouloir se dégager des « règles objectives » voire des lois physiques régissant la matière est-ce un rêve d’enfant à jamais interdit aux adultes, une pure utopie à déclarer d’emblée hors de toute portée des personnes sensées, ou bien plus censément l’ambition qui répond aux besoins surgissant avec intensité – ici et maintenant – en cette année charnière nommée 2012 ?<br /><br />L’épistémo-physique qui naît dans les remous d’un monde finissant sera-t-elle à son tour une rigidité dictée en supplément des savoirs structurés déjà suffisamment lourds et désespérants ou nous ouvrira-t-elle des horizons nouveaux, des univers magiques et autres fantaisies ? Sans vouloir imposer quelque option que ce soit, il faut d’abord admettre que pour qu’il y ait choix, il faut que l’on dispose des données du problème. Et au 14 octobre, cela n’est pas le cas.<br /><br />Parce qu’un grand nombre encore continue de penser qu’il n’est pas raisonnable de construire autre chose que ce que nous vivons, qu’une force invisible aux voies impénétrables s’oppose obstinément à tout effort concret pour soulager la peine de l’humain sur la Terre qui serait par nature nuisible et pollueur, ignoble et destructeur, assoiffé de vengeance, pire que l’animal.<br /><br />Il n’existe pourtant aucun empêchement, nul obstacle extérieur. Ceci étant compris, on gagne alors le droit d’inclure consciemment au rang du concevable l’invraisemblable-même, puis en termes quantiques, ce constat se traduit par une fonction d’onde dans l’espace infini des pro­babilités. Or, par manque de chance ou de discernement, certains ont conclu que d’un point de vue physique seul serait observable le carré du module de cette fonction d’onde.<br /><br /><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor="#ffe8cd"><blockquote><span style="color: black; font-size: 105%;">En Mécanique quantique, la matrice densité, également appelée opérateur densité, est un outil mathématique introduit par <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/John_von_Neumann">Von Neumann</a> qui permet de résumer à travers la seule expression d’un mélange statistique (<b>classique !</b>) l’ensemble des états possibles d’un système donné à un instant donné. Elle représente par définition la moyenne pondérée des différentes probabilités, et son intérêt est de contenir toutes les informations physiques (mesurables) du système.<br /></span></blockquote></td></tr></table><br /><div align=center><b>Belle occasion perdue de sortir « par le haut » de l’ancienne vision falsifiée du monde !</b></div><br />Qui ne veut voir l’embrouille dans cette opération est aveugle à lui-même ! L’observateur agit dès la première étape de la <a href="http://la-trilectique.blogspot.fr/2010/04/des-micro-etats-aux-phenomenes.html">préparation</a> de l’objet de l’étude, en s’intriquant de fait au système décrit, ce qui formellement implique sa présence au sein de l’équation. L’élever au carré, cal­culer sa moyenne ? Mais ça exigerait d’établir des critères de beauté ou d’envie, de couleur ou de poids, de taille ou de saveur, de dresser une norme, donc de se condamner à la prison à vie.<br /><br />Tous les mondes possibles sont des mondes acceptables. Le pire ou le meilleur. Personne n’a le droit de trancher pour un autre. Relatif, absolu ? Quel que soit l’être humain, il ne peut pas souffrir un quelconque arbitraire. Par voie de conséquence, dissoudre la matrice reste l’unique geste à devoir accomplir. Il suffit à chacun d’être conscient de l’illusion pour s’en voir délié.<br /><br />L’effet est immédiat. Aussitôt dévoilée, l’aberration n’est plus : « On vit ce qu’on conçoit ! »<br /></div>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-40508336221099492762012-07-17T10:08:00.004-07:002023-05-19T09:10:04.854-07:00La peur enfouie du physicien<em>par Les Terres Bleues</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« L’idée-même de théorie fondamentale ultime prête à discussion. »</span></strong><br /> Steven Weinberg</blockquote><div align=justify>L’article d’aujourd’hui prétend ouvertement poser la conclusion du débat que pourrait susciter l’hypothèse de construire d’abord <b>LA</b> théorie ultime avant de parvenir à la mettre en pratique. Car, très logiquement tant que l’on reconduit le vieux schéma classique d’une dualité entre un monde réel décrit par la physique et un conceptuel confié aux philosophes, entre l’observation d’une chose extérieure toujours indépendante des modélisations qu’en fait l’observateur et la conscience d’être dans un espace-temps qui nous serait fourni, selon nos convictions, par Dieu ou la Nature, on s’interdit de voir ce que l’on met en œuvre dans chaque processus.<br /><br />Mais en se demandant avec honnêteté quel est le mouvement accompli en premier, d’un point du vue concret comme psychologique, il reste à reconnaître qu’il s’agit clairement de l’action consistant à mettre en relation <i>entité étudiée</i> et <i>représentation</i>. Nous avons d’un côté un objet présumé, à savoir qui n’est pas encore mesuré – existe-t-il vraiment ? – quand de l’autre côté nous en établissons les probabilités. Photon polarisé, paire de particules supposées intriquées, agrégat de gaz rare ou étoile à neutrons, entière certitude, l’expérience débute par la définition forcément subjective d’une « portion » de l’Univers, d'un « fragment » détaché de la totalité.<br /><br />Ainsi, pour des raisons purement pragmatiques qui s’entendent dans un souci de prédiction, le physicien quantique détermine à sa guise, façon <i>Grand Architecte</i>, ce qu’il compte observer et déclarer valable dès que le résultat s’avèrera conforme à sa loi statistique. Puis, allant au-delà de cet acte de foi, alléguant le hasard pour masquer son pouvoir, il pousse l’avantage, brisure "spontanée" (!) de symétrie aidant, jusqu’à attribuer à sa propre invention des caractéristiques prétendues "intrinsèques" (!) à l’instar de la masse, du spin ou de la charge<span style="font-size:33%;"> </span>… la liste n’est pas close. On parlera parfois plus poétiquement de la saveur des quarks, voire de leur couleur.<br /><br />Quant aux quelques naïfs qui s’interrogeront sur cette axiomatique, ils s’entendront répondre autoritairement : <i>« Shut up and calculate ! <span style="font-size:67%;"><sup>(1)</sup></span> »</i> ou d’un ton plus affable mais en se contentant d’un écran de fumée dissuasif : <i>« Le réel n’est plus, il fonctionne. <span style="font-size:67%;"><sup>(2)</sup></span> »</i>. Parce que si l’on optait après tant d’errements pour une description en termes de fonction, il faudrait en effet aussitôt indiquer l’ensemble de départ et celui d’arrivée. À moins d’envisager de fusionner d’un coup l’instant du postulat et l’approche empirique, nous sommes condamnés à faire du surplace. On ne peut aboutir à une solution que si l’on se décide à cesser de tricher, l’unique issue possible étant d’enregistrer notre capacité de discrimination comme fondamentale et unificatrice.<br /><br />[<span style="font-size:67%;"><sup>(1)</sup></span> <i>« Tais-toi et calcule ! »</i> — Injonction attribuée à Richard Feynman, prix Nobel 1965 pour ses travaux sur l’électrodynamique quantique relativiste.<br /><span style="font-size:67%;"><sup>(2)</sup></span> <i>Dans quels mondes vivons-nous ?</i> Aurélien Barrau, Jean-Luc Nancy, éditions Galilée 2011]<br /><br /><div align=center><span style="font-size:110%"><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikGzAC_gpUBCz1diMwxYjj_YUAT3HAnYUi6BqcaYxLMC6z15XlJIvi2vVZpH7iGb4lR5nLjgc41O6-RvriQzLFZadf25X1hmDEhqOsHxb_t1m1UJLPmY_vm6oGrckr3jTFL7TBdoH04eo/s1600/D%25C3%25A9couverte+du+sens+de+la+vie.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 322px; height: 196px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlVh1hgBqg8p8cApet6bJdzz5U6aZOe_WzsWekBZVwkZsWqfZp4jNpcBbFbG2yL8BybECcG_Ivp6L6jQjMLRRR6lbTNAMWKOmt9OiHaS4oR-ZCOeMieNXGyshnH_vNXVX4xmrx0NkueZ8/s1600/Answer+to+Life%252C+Universe+and+Everything+-+Adams.png" border="0" alt="Answer to Life, Universe and Everything" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5688472697187803122" /></a><br /><span style="font-weight:bold;">Quarante-deux serait – selon Douglas Adams – la réponse correcte à la grande question.</span></span><br /><br /></div>Cette aptitude-là, celle à différencier une chose d’une autre ou d’un milieu ambiant, qualifiée d’arbitraire lorsqu’elle se réfère à un observateur isolant un système de manière concrète dans un laboratoire par une opération dite macroscopique ou par simulation sur un ordinateur, et en cosmologie grâce à des télescopes plus quelques satellites, appelée libre-arbitre s’agissant de penser des entités abstraites, d’échanger des idées, de dire ou de nommer ce qui est virtuel, les savoirs, les croyances, les langages et les nombres, plus généralement, tout <b>UN</b> imaginaire, est donc en fin de compte la seule vérité : l’acte auto-créateur par lequel nous prenons conscience d’édifier notre propre expérience. Oui, nous pouvons le faire parce que nous le faisons !<br /><br />Saisir mentalement un élément quelconque d’un tout illimité, et le symboliser en lui donnant un nom. Il n’y a rien de plus simple ! Ce genre d’entreprise ne nécessite aucun <b>effort</b> de notre part. L’énergie consommée pour cette production est égale à zéro. C’est un dîner gratuit <span style="font-size:67%;"><sup>(3)</sup></span>, la condition étant juste de s’attabler pour s’inviter soi-même. Pas de prix à payer, de sorte que la peur de manquer de ressources n’a plus de raison d’être, l’absolu est <b>offert</b>, chacun demeurant libre de faire ou non le choix du nouveau paradigme : l’épistémologie qui unirait les sciences et les philosophies, l’expérimentation constamment mise à jour qui se substituerait à l’élabo­ration de discours préalables vérifiés par la suite, le vide étant compris comme la résultante de quantités égales mais de signe opposé. Vivre ! Pas davantage, et c’en est terminé de la dualité.<br /><br />[<span style="font-size:67%;"><sup>(3)</sup></span> D’après <a href="http://users.skynet.be/kurtgode/suj_6.htm"><i>free lunch</i></a>, expression popularisée par Ilya Prigogine, prix Nobel de chimie 1977]<br /><br /><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor="#ffe8cd"><blockquote><span style="color: black; font-size: 105%;"><div align=center><b>Objection prévisible insérée pour la forme mais en forçant le trait dans un but d’équilibre</b><br /><br /></div>Non, malheureusement, ce n’est pas raisonnable. Si c’était si facile, ça se saurait déjà ! Il nous faut rechercher des règles et des lois pour les utiliser avec application, car ne pas respecter la méthode éprouvée par au moins quatre siècles de progrès continus en de nombreux domaines ne pourrait que mener à la désolation ou au chaos total. Nous avons découvert des constantes exactes et établi des normes. Des causes aux conséquences, c’est un fait entendu, un principe intangible solidement acquis qu’un ordre naturel, quel qu’il fût par ailleurs, précède l’entropie posée comme fonction croissant avec le temps. Sans apport extérieur, il est bien évident qu’un système physique verrait se dégrader inéluctablement son état initial.<br /><br />Renoncer au contraire à suivre cette voie dûment banalisée, afin d’autoriser conceptuellement de n’engendrer que ce que l’on veut ressentir, c’est prendre ses désirs pour des réalités. C’est ouvrir grand la porte au règne des chimères et autres fantaisies autant indémontrables qu’elles sont ardemment approuvées par des gens qui ne se laissent pas vaincre par la logique, par des illuminés, par des incompétents et des irresponsables, à savoir des humains qui sont incontrô­lables. Être capable de ne générer que ce que l’on pourrait souhaiter avoir à mesurer ? L’idée est ridicule et même indéfendable parce qu’à créer le monde, soit dit sans ironie, pourquoi ne pas avoir préféré le meilleur ? Or, objectivement le nôtre a plutôt l’air d’une vallée de larmes.<br /></span></blockquote></td></tr></table><br />Mais le monde idéal, c’est à chacun le sien, pas de "notre" qui tienne. Terminée l’illusion d’un cadre général identique pour tous ! La matérialité n’est qu’une construction au même titre que n’importe quel modèle dont les sciences se servent, y compris la physique. En estimant serré, on peut évaluer qu’à cet instant précis, il y a factorielle sept milliards d’univers superposés sur Terre. Cette situation vécue dans un présent de toute éternité nous impose d’urgence de forger le projet d’un espace adapté où pouvoir les caser. Un fibré vectoriel conviendrait tout à fait, il suffit pour cela d’investir <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3EA93UmZm3N14cCcS2_F50zMnhWoKYg5u6yL9jS1O7lG99fG-ADI-cGMiz2N3dFaPyBrfbuvrSGSHlL4NLjUIL8IcT_3NN9dX1qo07udmcXL8x0TSWxrtvm5GSkOwwQ4-JlWOW7uQuDo/s1600/%25C3%2589cho+de+lumi%25C3%25A8re+cr%25C3%25A9dit+Hubble+-(Cx73wIUosUmC3R07omJyhsBxNM6cY8owJd1tQethE?feat=directlink">un repère</a> décidé en commun. Choisissons-le au mieux !<br /><br /><div align=center><b>La théorie ultime est une façon d’être, et le relationnel fait le monde unifié.</b><br /><b>Nous nous habituerons, vous vous habituerez.</b></div><br />------</div>Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-18556945396863040832012-04-30T02:16:00.010-07:002023-05-18T13:20:22.612-07:00Histoire des conceptions de l’Univers<em>par Anna Musso</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">Une invitation aux enfants du ciel à parcourir, comprendre<br /> et revivre l’histoire des conceptions de l’Univers.</span></strong><br /><br /> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNkShJu2L1dnLK1eVIJ6OU03AbFFAphjaYSRoVfpMok9JNqQyQTc5YyOVisZICLGu1qQM86Si9wM8dnNGGXzBdqTXnmdJzGNSNEGvX1t47uaQQ6iKHIlGIXUfMbWfhIr2gL1Ct_oy2gn0/w800-h800-s-no/?authuser=0">Y a-t-il une vérité des étoiles</a> ?</blockquote><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioFTpIJ1uW4nOyd_nYhhFPYvMiuxvn0kF7Gebzz7_5d0pYguVUAVhC2gi3FlwxvKW624nKEgI1mXu9w005C7lLA7L-LPve_GkbHm5uqxcR-rnuOLmkR3Zb_DwjD_YflXwtfMGNKo7Zar4/w1200-h630-s-no/?authuser=0"><img style="float:left; margin:0 10px 0 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 166px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3zPLtrfgBpGnjfvDkhVq-S6aip9c1L58ovsQWMqZHP0x2yiu4ehQYjMLssIKwg94rPLlbNOUKm78I2ZKi-VjFgN7TefOx5L8EynR_pQJLUNIEZBSjIjL7sYyGtlw6pZJHLoThyphenhyphend9yRpI/s1600/Les+m%25C3%25A9tamorphoses+du+ciel+-+Image+r%25C3%25A9duite.jpg" border="0" alt="Les métamorphoses du ciel" /></a>Du cosmos de Platon à la cosmologie contemporaine, en passant par les théories de Giordano Bruno, Galilée, Einstein, l’abbé Lemaître, Jacques Merleau-Ponty<span style="font-size:33%;"> </span>… cet ouvrage décrit les « métamorphoses » successives du ciel, au fil des siècles. Partant des questions que se sont posées les penseurs au cours de l’histoire, Jean-François Robredo nous invite à comprendre les « réponses » scientifiques actuelles<span style="font-size:33%;"> </span>… et retrace, par là-même, l’histoire de la place de l’homme dans la nature, ainsi que l’évolution de ses conceptions. <em>« Nous sommes liés à l’histoire du ciel dans sa globalité, et tout questionnement sur l’une des parties retentit sur l’autre »</em>, écrit l’auteur dans son prologue. Journaliste spécialisé en astronomie et professeur de philosophie, Jean-François Robredo convie le lecteur dans une galerie de figures de notre compréhension de l’Univers. Parmi elles, l’inclassable Giordano Bruno, ce prêtre dominicain et philosophe italien, brûlé vif sur le bûcher de l’Inquisition en 1600 pour ses théories pionnières sur le ciel. Copernicien, Giordano Bruno va à l’encontre des thèses dominantes de l’époque selon lesquelles le Soleil ainsi que tous les astres auraient tourné autour de la Terre, qui aurait été elle-même immobile au centre de l’Univers. À l’inverse, Bruno enseigne la théorie héliocentrique (toutes les planètes, y compris la Terre, gravitent autour du Soleil). Et il va beaucoup plus loin, en affirmant la pluralité des mondes, l’infinité de l’Univers et la relativité des points de vue. Des idées révolutionnaires pour l’époque ! Seconde figure essentielle dans l’histoire de notre rapport au ciel : l’abbé Georges Lemaître, auquel Jean-François Robredo consacre une analyse détaillée. Plus de trois siècles après Giordano Bruno, cet autre homme d’église, qui est aussi mathématicien, se trouve au centre d’une révolution scientifique majeure : la cosmologie scientifique. Dès 1931, ce chanoine belge affirme que l’Univers a une origine unique, datée et explosive. Considéré pour ses travaux sur les premiers moments de l’Univers comme l’inventeur de la future théorie du big-bang, il sera l’objet de méfiance et de rejet du fait de sa double appartenance religieuse et scientifique. Pourtant, après Einstein <em>« grâce à la théorie de la relativité, c’est tout l’Univers qui est devenu connaissable et qui a conduit à élaborer la fameuse théorie du big-bang »</em>, souligne Jean-François Robredo. Abordable, agréable à lire et documenté, cet ouvrage ne se contente pas d’offrir le plaisir de l’érudition, il ouvre un univers de réflexion vers la compréhension de l’homme et de son rapport à la nature. S’appropriant les mots d’Einstein, prononcés en 1934 : <em>« Ce qu’il y a de plus incompréhensible dans l’Univers, c’est qu’il soit compréhensible »</em>, Jean-François Robredo réussit le pari de rendre accessible et passionnante cette histoire des conceptions de l’Univers.<br /><br />« Les métamorphoses du ciel ». Jean-François Robredo.<br /> De Giordano Bruno à l’abbé Lemaître.<br />156 pages, <strong>27<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>€<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>00</strong> aux Éditions PUF. (Publicité gratuite)<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-55225552403906841252012-02-02T02:27:00.004-08:002023-05-25T13:08:43.674-07:00La relationnalité à l’œuvre<em>par Pierre Escaffre</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« La pensée est une action, elle consiste en une relation. »</span></strong><br /> Charles Sanders Peirce</blockquote><div align=center><span style="color: black; font-size: 160%;"><b>Convergence pragmatique</b></span></div><div align=justify><br />Le pragmatisme ici est à considérer en son sens étymologique et philosophique, pas dans son acception courante d’attitude utilitariste s’accommodant de tout principe avec opportunisme.<br /><br />L’aptitude à délimiter un sous-système quantique de l’Univers considéré dans son ensemble est la première des prérogatives de l’observateur-expérimentateur. C’est même à travers cette capacité à <em>"isoler un sous-ensemble de l’ensemble"</em> qu’il s’affirme en tant que tel.<br />En effet, une fois que cet acte a été accompli, tout le reste de l’expérimentation y compris le maniement du formalisme mathématique et, bien entendu, la mesure elle-même ne sert plus qu’à vérifier la pertinence ou non du découpage initial arbitrairement effectué. Il ne s’agit pas là d’expliquer le tout par la partie. Il est juste question de retenir l’idée que c’est l’observateur qui distingue en conscience « l’état » qui lui paraît approprié pour procéder à l’expérience.<br /><br />D’aucuns diraient <em>"for all practical purposes"</em>, d’autres au contraire préfèreraient parler de choisir leurs <em>a priori</em> théoriques. Que le cadre général soit réaliste ou non, cela importe peu, ce qui compte avant tout, c’est ce qui le précède immédiatement, à savoir, l’intention manifestée de manière concrète par l’observateur de tailler dans le vif plutôt que de rester passif. L’action n’a pas à reposer sur un argumentaire à son tour appuyé sur de prétendus <em>"faits de la matière"</em>, il suffit de la <strong>faire</strong>. Et quand elle est faite, alors pour le coup, ça devient <strong>vraiment</strong> un fait.<br /><br />Ainsi, ce que chacun perçoit n’est que ce qu’il construit, sans la moindre limite car il est tout puissant et tout lui est permis, mais cela exclusivement dans son référentiel. Or où est l’intérêt d’une conception aboutie si elle doit rester en potentialité ? Il faut donc parvenir à décrire les opérations de génération afin de convenir d’une approche consensuelle.<br /><br />L’intersubjectivité, est actuellement le terme utilisé pour dire la relationnalité. Or il n’y a pas de raison d’enseigner aux humains ce qu’ils savent déjà. Il n’y a qu’à le réaliser ! Nous vivons ce que nous créons, et l’illusion d’un monde tel qu’il s’offrirait à notre commune observation est vouée à disparaître. Les acteurs d’Opéra* ont signé la fin de cette aberration.<br /><br />L’humanité change d’ère.<br /><br />[* Se reporter à l’article du 21 décembre 2011 intitulé « Suite de l’histoire ».]<br /></div>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-17124611441385836582011-12-21T00:27:00.000-08:002012-05-26T03:29:19.534-07:00Suite de l’histoire<em>par Pierre Escaffre</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« C’est la théorie qui décide de ce qui peut être observé. »</span></strong><br /> Albert Einstein</blockquote><br /><div align=justify>Déjà trois mois que l’équipe de la collaboration <a href="http://arxiv.org/abs/1109.4897">Opéra</a> annonçait les résultats de la « mesure » effectuée entre Genève (Suisse) et le Gran Sasso (Italie) induisant pour les neutrinos un temps de trajet plus court que celui qu’<b>auraient</b> mis des photons pour parcourir cette distance.<br /><br />Depuis, beaucoup de choses ont été dites ou écrites sur le sujet sans pour autant l’épuiser bien sûr, parce que le seul fait d’expliquer cette publication comme signifiant un dépassement de la vitesse de la lumière dans le vide par certaines particules conduirait forcément à une remise en cause des fondements de notre compréhension de la physique, et exigerait alors de notre part que nous accomplissions une véritable révolution théorique en ce domaine.<br /><br />Doit-on se réjouir inconditionnellement d’un tel défi à l’imagination humaine ou faut-il plutôt déplorer une annonce prématurée émanant de scientifiques un peu trop pressés d’obtenir une reconnaissance mondiale ? Sachant que courant novembre une deuxième série de « mesures » faite au moyen de brèves impulsions du faisceau initial de protons qui engendrent les pions et les kaons, parents des neutrinos, a éliminé une possibilité non encore envisagée de biais systématique, il semble que les polémiques sur ce point ne devraient pas tarder à s’éteindre.<br /><br />Du regain d’intérêt, par contre, pour les thèmes ardus mais passionnants de la recherche, de la foison de références fournies ou consultées pour l’occasion, de l’attention portée à la question des sciences par un nouveau public, des projecteurs médiatiques enfin braqués sur les travaux des physiciens, qui ne voudrait se satisfaire ? Pourtant on aperçoit, naissant ici ou là, une sorte de désarroi face à ce que d’aucuns prétendent un peu hâtivement être « la fin d’Einstein ».<br /><br /><div align=center><span style="color: black; font-size: 160%;"><b>Or, qu’en est-il exactement ?</b></span></div><br />D’abord, voyons rapidement la procédure utilisée : avec la très grande précision que permet le système de positionnement global par satellites, plus ou moins 20 cm sur 730 km*, on mesure la distance entre la cible que percutent au départ les protons, et le détecteur de neutrinos situé, lui, à l’arrivée ; les horloges dont la précision elle-aussi ne prête pas le flanc à la critique sont pareillement synchronisées par le GPS. Il ne reste plus ensuite qu’à comparer le temps de vol ainsi obtenu à celui que l’on calcule sans souci particulier pour les photons.<br /><br />[* <i>La valeur indiquée dans le document accessible en ligne est de : 730 534,61 ± 0,20 m</i>]<br /><br />Dans une deuxième étape, après avoir noté une différence d’environ 60 ns d’avance en faveur du neutrino, on communique à la Terre entière l’information concernant l’anomalie observée, tout en affirmant se refuser délibérément à risquer une quelconque interprétation théorique ou phénoménologique des résultats, ce qui est hypocrite, vu que la conclusion est implicitement intégrée au message. Et à partir de là, convaincus ou sceptiques n’ont plus qu’à s’échanger sur les forums du monde leurs avis éclairés et leurs supputations vagues ou audacieuses.<br /><br />Demandons-nous de préférence en quel endroit du texte se cacherait un leurre que personne, y compris les auteurs, ne saurait remarquer, et la réponse n’est pas plus difficile que la question. Au beau milieu ! Sans dissimulation parce que c’est « naturel », c’est sans penser à mal. Mais, indiscutablement ça demeure une erreur sur le fond. Le neutrino étant un concept quantique, il ne se mesure pas dans le cadre de la Relativité générale, ce qui n’est pas le cas du photon qui peut servir d’étalon, lui, puisqu’il est présent et correctement modélisé dans les deux théories.<br /><br />D’ailleurs, on soulignera en passant que ce petit détail explique simplement la concordance ou quasi-concordance constatée pour la Supernova 1987A, car la comparaison des temps de vol était alors autorisée par le fait que les photons et les neutrinos avaient « voyagé de concert », scénario bien sûr qui n’est pas actuellement envisageable sous la croûte terrestre. Mais placés dans des conditions classiques d’expérience, les photons mettent un certain temps pour relier un point à un autre<span style="font-size:33%;"> </span>… cependant qu’en Relativité générale leur géodésique est nulle.<br /><br />Droit de fait ou fait de droit ? En physique quantique, même relativiste, on convoque l’espace-temps dit newtonien, sorte de scène de théâtre à l’échelle de l’Univers, dans lequel origine du référentiel et observable position sont simultanées indépendamment de la distance spatiale qui les sépare, et où donc la quantité de mouvement ou l’impulsion, on utilise souvent par abus de langage le terme de vitesse, doit être conjuguée avec la position en respectant les inégalités de Heisenberg. À l’opposé de cette démarche, l’emploi du système GPS suppose de recourir à la Relativité générale pour laquelle les évènements, repérés en quatre dimensions non dissociées a priori entre espace et temps, n’existent simultanément que s’ils sont reliés par <i>c</i>.<br /><br />Durant des décennies, des travaux ont largement conforté ces deux grandes théories physiques du XX<span style="font-size:67%;"><sup>ème</sup></span> siècle, chacune évidemment dans son domaine de validité, mais on sait parfaitement que le temps statique de Newton et le temps dynamique d’Einstein ne sont pas compatibles. Si une seule grandeur, disons une position, leur était commune, il n’y aurait plus incompatibilité, il y aurait compatibilité en cette grandeur justement, ce qui veut dire en clair que l’intersection des deux ensembles de points-évènements qui constituent leur espace-temps respectif est vide.<br /><br /><div align=center><span style="color: black; font-size: 160%;"><b>Pour une théorie quantique de la mesure</b></span></div><br />De l’expérience Opéra, il faudra retenir que l’on a divisé des probabilités par une observation, de la purée de pois par une règle en plomb : une telle « mesure » ne peut être que nulle et non avenue. Il est maintenant plus qu’urgent de se créer l’outil permettant d’installer une approche normée de la mesure quantique, d’adopter un canon théorique consensuel couvrant l’ensemble des opérations depuis la construction des probabilités jusqu’à la communication du résultat de la mesure. C’est pour la physique aujourd’hui un objectif qui doit vraiment être prioritaire. Il n’y a pas lieu d’ouvrir une chasse aux tachyons et autres bizarreries exotiques ; l’impératif est à produire une théorie universelle quantique de la mesure. À tout prix !<br /><br />Discutons, par exemple, d’essayer de savoir dans quel état de superposition se trouve celui qui à l’origine contrôle le faisceau de protons vis à vis de celui qui à l’arrivée observe la détection des neutrinos, et réciproquement. On concevra peut-être que le monde dit macroscopique doit aussi se modéliser de manière quantique, et qu’à ce moment-là non seulement il est quantique mais en plus il doit s’interpréter d’une façon relationnelle. Quand le système n’est plus pensé comme une bille, ça c’est acquis, ni à l’instar d’un nuage dense, ça c’est pas encore gagné, se déplaçant dans un cadre préétabli, on peut facilement en déduire son étalement nul ou infini.<br /><br />Donnons-nous l’idée d’un système occupant l’Univers sans se préoccuper de ses coordonnées spatio-temporelles, et dès qu’un observateur-expérimentateur le « prépare », le délimite ou le génère, en établit la fonction d’onde, en fixe l’origine dans son référentiel, celui-ci est dès lors immédiatement disponible partout, mais exclusivement par rapport à ce référentiel. Et ce qui vaut pour ici vaut également pour là-bas. Deux évènements qui ne sont pas simultanés au sens de la <b>relativité</b>, sont <b>relationnellement</b> dans un état superposé l’un eu égard à l’autre.<br /><br />Double confirmation donc pour Einstein, et pas remise en cause ! Quant à l’espace-temps de l’unification de ces visions inconciliables, il est logiquement déjà formalisé <b>et</b> non-formalisé quelque part. « Probablement » suffit-il de l’atteindre comme il suffit d’ouvrir la boîte.<br /><br /></div><div align=center><span style="font-size:110%"><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjI8vkQOVwZqhRfe06GYY34sU7xTzXrb0U3ofVqhgz8PSHjBWAC4nFn4OLt29POO55dOBh2y19bCEOFocyxvGUnNuDrx3BsKUrxRk7J8TzMslrg59lQ1twC5R3JFWpSw-DMlTrcdTGf7B0/s1600/Deux+mondes+-+Zagreb+par+Luka+Tambaca.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 300px; height: 391px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDLZUkEdj2u7Kovo6tPFCcXhxmswpleiwf6IhOoiSMzzOjJk06EnngGV7ZSVZfrSzXtEid0Bltd1DwKxo79OMJu9khD-7IKbMxRCCdyFPe2bT-mpHdXuIFt00jhLIwfRFO0JfAVjTRDNM/s400/Einstein+nous+tire+la+langue.jpg" border="0" alt="Albert Einstein nous tire la langue" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5688472697187803122" /></a><br /><span style="font-weight:bold;">« Albert Einstein nous tire la langue »</span></span><br /><br /></div>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-50517411530707100042011-07-02T00:08:00.000-07:002019-11-30T05:39:37.874-08:00Génération de l’espace-temps<em>(19 juin 2011 – 18h46 – Heure de Paris)<br /><br /><div align=justify>Bonjour,<br /><br /><strong>L</strong>e message que vous êtes en train de lire est très particulier. L’annonce qui le motive vous est spécifiquement destinée, pourtant à ce moment précis et de façon simultanée une multitude de personnes sur la planète en prennent connaissance. Étonnant, n’est-ce pas ?<br /><br /><strong>U</strong>ne telle démarche répond à la nécessité de procéder à une sorte de dépôt légal universel ou plutôt à un légitime dépôt de co-propriété intellectuelle globalisée. Elle concerne en effet les termes-mêmes de la fondation intersubjective de l’espace-temps relationnel.<br /><br /><strong>C</strong>’est volontairement que cette brève proposition de physique théorique n’est pas publiée sur arXiv. Vous en ferez l’usage que vous souhaiterez en faire. À compter de sa lecture, la phrase appartient à qui choisit ou choisira de la reprendre. Elle n’est pas monnayable.<br /><br /></div><div align=center><span style="font-size:110%; color:#9E5205;">La formalisation actuelle la plus synthétique possible de l’espace-temps relationnel est :<br /><br /></span></div><table border=2 align=center width=100% bgcolor="#FFF489"><tr><td><div align=center><span style="font-size:130%; color:#9E5205;"><blockquote><b>« un fibré vectoriel dont la fibre est de dimension trois,<br />et la base l'hyperplan projectif sur le corps des quaternions. »</b></blockquote></span></div></td></tr></table><br /><div align=justify><strong>I</strong>l s’agit évidemment d’une excellente nouvelle. Cette genèse toutefois pourrait vous amener à reconsidérer nombre de vos concepts classiques ou relativistes. D’une part, puisqu’il est une création et non un héritage, l’espace-temps n’est ni un préalable ni un cadre imposé, d’autre part, puis­qu’il est relatif à chaque observateur, il est renouvelé à chaque observation. Présent dès cet instant toujours en temps réel, le monde où nous vivons est un monde quantique.<br /><br /><strong>E</strong>spérant vous avoir été utile, je vous prie de recevoir mes plus cordiales salutations.<br /><br />Pierre Escaffre.<br /></em></div><div align=center><span style="font-size:110%"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0Kpsj2NZwv1X1ZbqB88Q_yV1M20i8USli3M8fJuGQWK9w_yc30DwwBPwyemzFyWbl5Od_2CwrR_iWSPPT2SdUgAoV8NxXMyqsqxEztYZTJGWimNv-_9tPQylDEXWwr1hBI5XsAJU9B6c/s1600/Four+domains+of+similarity+-+After+Maurits+Escher.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 396px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0Kpsj2NZwv1X1ZbqB88Q_yV1M20i8USli3M8fJuGQWK9w_yc30DwwBPwyemzFyWbl5Od_2CwrR_iWSPPT2SdUgAoV8NxXMyqsqxEztYZTJGWimNv-_9tPQylDEXWwr1hBI5XsAJU9B6c/s400/Four+domains+of+similarity+-+After+Maurits+Escher.jpg" border="0" alt="Four domains of similarity" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5624664127169152386"></a><br /><span style="font-weight:bold;">« Quatre domaines de similarité »</span></span><br /><em>d’après Maurits Cornelis Escher</em><br /></div>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-51150715643689482772011-06-01T00:01:00.001-07:002023-06-03T05:42:14.374-07:00Il n’y a comme faits que des interactions<em>Dossier d’épistémo-physique</em><br />
<blockquote>
<strong><span style="font-size: 105%;">« Si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits ! »</span></strong><br />
Albert Einstein</blockquote>
<div align="center">
<span style="font-size: 160%;"><b>Réalisme, anti-réalisme ou « en réalité » plutôt ni l’un ni l’autre ?</b></span></div>
<br />
<div align="justify">
Ce débat théorique, prolongement scientifique de la très vieille opposition entre philosophies matérialistes et idéalistes, est-il encore justifié depuis la publication de <a href="http://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/0801/0801.1893.pdf"><span style="color: black;">la relation de un-à-un</span></a> de Mioara Mugur-Schächter. Ce serait là sans doute aller un peu trop vite car il existe toujours un intervalle variable séparant le moment où une innovation pénètre les esprits de celui où sa traduction pratique commence à être mise en œuvre au quotidien de manière concrète.<br />
<br />
Sauf à anticiper ou à ne fonctionner qu’en marche automatique, il subsiste une étape où ce qui voit le jour est forcément le fruit de l’ancienne logique. Devant chaque question durant cette période de bouleversement où l’on cherche à construire des outils adaptés à la nouvelle règle, les interprétations continueront à être obligatoirement étudiées et bâties avec ce que l’on a.<br />
<br />
Il paraît évident qu’on ne puisse lâcher d’un claquement de doigts les conceptions classiques, mais est-ce un argument pour ne pas essayer d’arrêter de nourrir les fausses discussions ? En ce qui nous concerne ici sur notre site, le choix est assumé : refuser l’un et l’autre est la seule attitude permettant d’unifier les choses et les idées. En matière de fait : nul <em>fait de la matière</em>.</div>
<br />
<table border="2" style="width: 100%px;"><tbody>
<tr><td bgcolor="#b0e0e6"><blockquote>
<div align="center">
<span style="color: #000099; font-size: 140%;"><b>La position privilégiée de la physique</b></span></div>
<br />
<div align="justify">
<span style="color: #000099; font-size: 100%;">Le projet de métaphysique des sciences accorde une position privilégiée à la physique. Depuis la mécanique de Newton, nous avons à disposition des théories physiques qui sont <em>universelles</em> et <em>fondamentales</em> : elles affirment être valides pour tout ce qui existe dans le monde et elles ne dépendent pas d’autres théories scientifiques. Ceci revient à dire que leurs lois sont strictes, à savoir n’admettent pas d’exceptions (et si elles en reconnaissent, on peut les décrire dans le vocabulaire de la théorie en question). Si leurs lois sont déterministes, elles indiquent les conditions complètes pour l’existence des phénomènes étudiés et si ces phénomènes ne sont pas produits alors que leurs conditions d’existence sont réunies, les lois postulées s’en trouvent falsifiées. Néanmoins, il n’est pas nécessaire que des lois strictes soient déterministes ; elles peuvent tout aussi bien être probabilistes. Si elles sont probabilistes, elles sont également valides sans exception : elles indiquent en ce cas les probabilités complètes pour l’occurrence des phénomènes étudiés.<br /><br />Les théories physiques fondamentales et universelles se distinguent des théories des sciences spéciales. Ces dernières sont dites spéciales et non pas universelles, parce que chacune d’elles concerne un domaine d’être limité, et parce qu’elles dépendent des théories de la physique fondamentale. Elles ne peuvent pas, en effet, décrire et expliquer les objets de leur domaine complètement, par leurs concepts propres, car elles sont obligées d’avoir en fin de compte recours à des concepts et lois de la physique fondamentale. Leurs lois ne sont pas strictes mais admettent des exceptions qui ne peuvent pas être décrites dans les concepts propres à ces théories, sans que ces lois soient ainsi falsifiées. Leurs lois présupposent des conditions normales, et l’on ne peut pas délimiter dans le vocabulaire de ces théories quelles sont les conditions normales et quelles sont des conditions exceptionnelles.<br /><br /><table border="0" style="width: 100%px;"><tbody>
<tr><td align="left" width="70%"><em>in</em> <b>« Le réalisme scientifique et la métaphysique des sciences. »</b></td><td align="left" width="30%"><b>Michaël Esfeld — 2008</b></td></tr>
</tbody></table>
</span></div>
</blockquote>
</td></tr>
</tbody></table>
------<br />
<br />
<div align="center">
<span style="font-size: 160%;"><b>« Réalité en soi » ou « concept en lui-même » ?</b></span></div>
<br />
<div align="justify">
Opter pour l’un des termes de cette alternative signifie clairement valider l’énoncé. Refuser de trancher pour ne pas préjuger de l’issue d’un débat qui de toute manière ne peut être arbitré ni par la raison pure ni par quelque expérience est vraisemblablement beaucoup plus confortable.<br />
<br />
Laisser une question jugée indécidable dans la condition d’indécidabilité où elle est définie à l’intérieur d’un cadre théorique fixé revient exactement d’un point de vue logique à saisir telle quelle l’explication correcte dans une théorie à l’assise plus large. Pourtant, il reste à voir que dans le cas d’espèce rejeter le dilemme contraint la solution, et qu’il faut donc le faire !</div>
<br />
<table border="2" style="width: 100%px;"><tbody>
<tr><td bgcolor="#b0e0e6"><blockquote>
<div align="center">
<span style="color: #000099; font-size: 140%;"><b>Un (bon) exemple parmi d’autres de (mal) poser le problème</b></span></div>
<br />
<div align="justify">
<span style="color: #000099; font-size: 100%;">La question du réalisme appartient à la catégorie restreinte des questions fondamentales, en ce sens que les décisions théoriques qu’elle appelle commandent à leur tour une série de conséquences recouvrant l’ensemble du champ de la réflexion philosophique : métaphysique, philosophie de la logique, sémantique, philosophie des sciences, philosophie de l’esprit, éthique, esthétique, philosophie de la religion etc. D’une façon générale, on peut opposer, en première approche, deux attitudes, correspondant à deux thèses :<br /> ● Le <em>réalisme</em>, selon lequel il existe une réalité déjà toute faite dont nos meilleurs savoirs constituent une description correcte, la sémantique de nos théories formant une voie d’accès à leur ontologie.<br /> ● L’<em>anti-réalisme</em>, pour qui l’objectivité des savoirs n’implique nullement la correspondance avec une réalité déjà prête, les choses que nous disons connaître étant, au moins pour une part, constituées par les relations cognitives que nous entretenons avec elles, la façon dont nous leur appliquons des concepts ou par le langage que nous utilisons pour les caractériser.<br /><br />Le réalisme semble avoir pris la suite des grands systèmes métaphysiques qui se donnaient pour tâche de dire ce qu’est la structure fondamentale de la réalité. On parle ainsi parfois de réalisme métaphysique. Mais le plus souvent c’est aux sciences physiques et aux disciplines qui leur sont réductibles que revient l’autorité quant à la description correcte du réel. Cette forme de positivisme a pour nom le réalisme scientifique.<br />L’anti-réalisme semble historiquement résulter de la « révolution copernicienne » opérée par Kant : tout ce que nous pouvons connaître doit entrer dans les catégories en termes desquelles nous les pensons et ne peuvent donc pas être connues telles qu’elles sont en elles-mêmes. Il a ensuite pris la forme de multiples idéalismes, du constructivisme épistémologique, du conventionnalisme, du pragmatisme. Cette nomenclature contestable conduira peut-être à remettre en cause certaines parentés qu’une interprétation historique superficielle peut suggérer. (…)<br /><br />Le réalisme en sciences formelles consistera à poser que l’objet de ces sciences est de décrire correctement les relations qu’entretiennent les contenus propositionnels des énoncés, ces relations étant perçues comme indépendantes du sujet de la connaissance, qui, à proprement parler, les découvre. L’anti-réalisme par contre, dont la version moderne est inaugurée avec le programme intuitionniste, considère l’activité scientifique comme une activité de construction d’un objet, qui ne saurait en conséquence être considéré comme indépendant du sujet de la connaissance. L’importance historique de la question ne saurait être surestimée : la discussion concernant les fondements des mathématiques, qui s’étend des années 1880 jusqu’aux années trente du vingtième siècle, dépend de façon immédiate des attendus de la discussion du réalisme. Mais les enjeux de la question ne sont pas seulement historiques.<br /><br /><em>Extrait du texte d’introduction au colloque consacré en juin 2006 à la question du réalisme et de l’anti-réalisme.<br /><b>Université Henri Poincaré — Grande région Nancy-Metz-Luxembourg.</b></em></span></div>
</blockquote>
</td></tr>
</tbody></table>
------<br />
<br />
<div align="center">
<span style="font-size: 160%;"><b>Pour une épistémologie formalisée</b></span></div>
<br />
<em>Montage de divers points de vue récemment échangés (mars-avril 2011) sur Futura-sciences.</em><br />
<br />
<table border="2" style="width: 100%px;"><tbody>
<tr><td bgcolor="#ffe8cd"><blockquote>
Concernant <em>la relation de un-à-un</em> de MMS, acte posé au départ, comme moyen méthodologique de contourner l’absence dans la théorie classique de référent permettant de désigner les microétats de la physique quantique afin de les communiquer de façon inter-subjective avec un minimum d’efficacité, il s’agit de décider en conscience d’associer à l’aide d’une double flèche la description de la manière dont l’objet de l’étude a été produit et l’étiquetage de cet objet par ladite opération de génération. C’est tout.<br />
<em>G</em> ↔ <em>me<span style="font-size: 66%;"><sub>G</sub></span></em> , <em>G</em> étant l’opération de génération et <em>me<span style="font-size: 66%;"><sub>G</sub></span></em> le microétat généré par elle.<br />
Au-delà de la Mécanique quantique, cette procédure de mise en relation entre la description (activité psychique) d’une opération de génération (activité matérielle) et l’entité produite (concrètement) et étiquetée (conceptuellement) par le symbole de l’opération qui a permis de la générer est un outil épistémologique d’une incroyable puissance explicative.</blockquote>
</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<strong>µ100fil.</strong> Suite à son retour d’expérience sur la construction des fondements de la Mécanique quantique, Mioara Mugur-Schächter propose un regard nouveau visant à décrypter les raisons de la structure du formalisme quantique tel qu’il est. Elle en déduit une méthode générale de conceptualisation relativisée, enracinée dans la factualité physique a-conceptuelle qui pourrait s’appliquer à d’autres domaines que la physique. Elle va plus loin que les débats récurrents concernant le réalisme, le positivisme, le constructivisme etc. Elle propose un formalisme.<br />
<br />
<strong>jreeman.</strong> Le formalisme de MMS en gros, permet au lieu de dire l’arbre est vert, de dire "je le vois vert", alors non je m’inscris en faux contre une soi-disant avancée épistémologique. Il s’agit de quelque chose qu’on peut exprimer très simplement à l’aide de quelques mots en langage naturel, nul besoin fondamental de formalisme. Si formalisation il y a, cela doit se faire au niveau des théories scientifiques, non dans une entreprise qui ne veut comme effet secondaire que de brider la réflexion épistémologique.<br />
<br />
<strong>LTB.</strong> Cette vision de ses travaux est à mon avis extrêmement schématique, réductrice et pour tout dire erronée. Les coups de hache ne peuvent être une façon acceptable de trancher le débat. Et à l’occasion pour le béotien que je suis, ça serait peut-être une bonne idée de formaliser ce que tu désignes par <em>« langage naturel »</em>.<br />
<br />
<strong>jreeman.</strong> Le langage naturel, c’est le langage parlé que nous avons appris depuis notre jeune âge et que nous utilisons dans la vie quotidiennement pour nous faire comprendre, exprimer des idées et connaissances. Il est qualifié de naturel par opposition à formel, dans le sens où les significations exprimées sont trop complexes pour pouvoir être déduites de règles formelles mais s’imposent à nous naturellement grâce à leur usage répété.<br />
<br />
<strong>LTB.</strong> Il n’a donc bien évidemment rien de naturel, si ce n’est le nom. La majorité d’entre nous ne prend pas l’exacte mesure du fait que le langage dit naturel est une construction. Dans ces conditions, comment imaginer que l’on puisse se dégager des schémas classiques de conceptualisation puisque ceux-ci ont été construits à travers ces notions ?<br />
<br />
<strong>karlp.</strong> Est-ce que ce que vous dites correspond à l’idée que chaque langue impose sa structure à la réalité à laquelle elle est appliquée ? Si c’est le cas, je vous suis bien.<br />
<br />
<strong>LTB.</strong> Oui, et même au-delà, parce que comme toute construction, elle exige que l’on dispose du matériau nécessaire à son élaboration et le "gisement de concepts" dans lequel on puise, est "naturellement" déterminé par le cadre conceptuel dans lequel il a été fabriqué, c’est dire le rôle majeur que joue la "représentation" initiale que l’on se fait du monde. Je pose que pour comprendre la physique quantique, il est nécessaire de se dégager de l’ancienne vision des choses. Comment cela pourrait-il se faire si l’on ne parvient même pas à se rendre compte que le langage actuel de l’épistémologie est génétiquement classique ?<br />
<br />
<strong>karlp.</strong> Voulez-vous dire que le langage dit "naturel" que l’on emploie en épistémologie actuellement contient divers implicites inaperçus des sujets, et qu’à l’instar de ce qu’on observe en physique, où la spécificité du langage permet de se libérer de certains a priori implicitement véhiculés par le langage courant, il serait souhaitable que l’épistémologie se libère elle-même des obstacles épistémologiques contenus dans le langage qu’elle emploie aujourd’hui ; éventuellement par le recours à un langage formalisé ?<br />
<br />
<strong>LTB.</strong> Oui, merci. Ce qui est appelé discours formel est une construction au même titre que le langage que l’on dit naturel. Simplement, les règles en sont définies de manière consensuelle, et on sait qu’il en va ainsi. Par contre, le langage dit naturel dissimule aux yeux de la plupart d’entre nous le fait qu’il n’est composé d’absolument rien de naturel. Et c’est cette ignorance qui nous conduit à "croire" qu’il existe une réalité physique "naturelle" et indépendante de la représentation que nous nous en faisons. Dans l’expression <em>"La carte n’est pas le territoire"</em>, on sous-entend sans s’en rendre obligatoirement compte l’existence d’une chose en soi, le territoire, qui ne devrait rien à personne. Mais on a tort, car ce n’est pas le cas.<br />
Moi par exemple, j’ai ma propre vision du Mont Lozère, quand l’abeille qui se débrouille fort bien dans son écosystème en possède une, la sienne, forcément différente.<br />
Alors, le "vrai" Mont Lozère, c’est le mien ou c’est le sien ?<br />
<br />
<strong>Amanuensis.</strong> Le discours épistémologique, comme une bonne partie des discours philosophiques, est émis par des humains et à destination d’humains uniquement : une partie importante du sens de ce discours (sens perçu par un destinataire) vient de la communauté d’expérience "intérieure" entre l’émetteur du discours et un destinataire, expérience qui est un savoir non-formalisé mais néanmoins parfaitement opérationnel et partagé entre humains. Le langage naturel est adapté à cette situation, il s’est développé d’une manière qui exploite obligatoire­ment au maximum ce savoir non formel partagé, ce qui en fait un instrument très efficace pour communiquer à propos de ce savoir-là.<br />
Je ne pense pas que ce type de discours ne soit formalisé avant que les processus cognitifs humains ne soient eux-mêmes formalisés (ceci en supposant qu’ils soient formalisables). On en est très loin.<br />
<br />
<strong>LTB.</strong> Aucun discours ne provient d’une prétendue <em>communauté d’expérience intérieure</em>, cela par définition-même de l’intériorité. Nous n’avons en commun que ce qui est communiqué, donc qui n’est pas intérieur. Si la gamme des moyens de communication est large, il n’y a bien entendu pas que le discours, elle n’est cependant appuyée que sur l’intersubjectivité.<br />
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<strong>jreeman.</strong> À l’opposé de ce qui peut fonder une démarche épistémologique ou scientifique, le noumène est un dogme rassurant, c’est pourquoi je ne vois pas d’un très bon œil les travaux de MMS car les microétats me semblent y être appréhendés comme des noumènes. Mais, ce n’est ni de l’épistémologie ni de la science, juste un discours pouvant avoir tendance à exercer un pouvoir manipulateur et psychologique auprès de personnes qui ne seraient peut être pas forcément enclines à faire attention à ce genre de mécanismes.<br />
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<strong>karlp.</strong> Le noumène est, tout simplement, l’objet tel qu’il est indépendamment de la représentation que l’homme s’en fait.<br />
<br />
<strong>LTB.</strong> C’est une définition tout à fait honnête et acceptable de ce qu’en a dit Kant. Maintenant, est-ce que c’est un concept qui répond à "quelque chose" ou tourne-t-il à vide ? Autrement dit, à quoi est reliée la formule de « l’objet tel qu’il est » ? Après avoir tracé un parallèle qui me semblait convaincant entre la vision humaine du Mont Lozère et celle de l’abeille, s’il faut se prononcer <em>« indépendamment de la représentation que l’homme s’en fait »</em>, il suffit d’ajouter : le Mont Lozère tel qu’il est, c’est celui de l’abeille ou celui du chevreuil ?<br />
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<strong>karlp.</strong> C’est un bon exemple en effet : le Mont Lozère nouménal n’est ni l’un ni l’autre.<br />
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<strong>LTB.</strong> Ni l’un ni l’autre de manière exclusive, d’accord, mais ne devrait-on pas préciser qu’il est aussi toutes les représentations à la fois ? Parce qu’il y a bien "quelque chose".<br />
Maintenant, établir la fonction d’onde d’un objet macroscopique, qu’il ne s’agisse que d’un chat ou bien de la totalité d’une montagne, semble au-delà de nos capacités. <em>« L’ensemble des observateurs potentiels [devraient] théoriser d’abord la délimitation du système et l’espace de Hilbert adapté (l’espace de toutes les descriptions possibles). »</em> (© Amanuensis)<br />
<br />
<strong>karlp.</strong> Si les abeilles, le chevreuil et l’homme possèdent une structure spatiale (de la sensibilité ; la sensibilité étant pour Kant la faculté de représentation) différente, alors chaque espèce vit dans un monde phénoménal distinct et le phénomène pour l’abeille n’est pas identique au phénomène pour l’homme.<br />
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<strong>LTB.</strong> Structure spatiale et faculté de représentation étant eux-mêmes des concepts propres aux humains, ils ne valent à mon avis que comme raccourcis de langage pour signifier simplement que nous enregistrons le fait que l’abeille ou le chevreuil se débrouillent dans leur environnement.<br />
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<strong>µ100fil.</strong> Le problème est que le formalisme ne nous dit pas ce qui conduit à son choix (un peu comme quand on lit une norme). Est‑ce le seul ? Qu’est‑ce qui amène au fait qu’en mécanique quantique, on représente l’état d’un "système quantique" par un vecteur dans un espace vectoriel hilbertien, c’est-à-dire dans lequel est défini un produit scalaire hermitien < φ | ψ > entre deux vecteurs φ et ψ ?<br />
<br />
<strong>karlp.</strong> Personne n’accède au noumène : ce concept a donc pour vertu de rappeler que la chose en soi est hors de portée et que la connaissance humaine reste relative aux facultés humaines (facultés de représentation et facultés cognitives). En gros, ce concept de noumène indique la limite de notre connaissance.<br />
<br />
<strong>LTB.</strong> Une drôle de limite tout de même puisque la représentation de la "chose" est nécessairement plaquée sur cette "chose". En effet, si elle ne lui « collait » pas au plus près, nous devrions alors théoriser autre "chose" entre le noumène et le phénomène. Dans quelque sens qu’on le prenne, on se retrouve selon moi dans l’obligation de réaliser la relation de un-à-un.<br />
<br />
<strong>karlp.</strong> Kant était obligé de convenir que le phénomène devait bien avoir quelque rapport avec le noumène supposé puisque ce dernier est ce qui sous-tend le phénomène. Dans la mesure où, si j’ai bien compris, la "relation de un-à un" ne présuppose rien du noumène et ne prétend pas affirmer quoi que ce soit à son sujet. Je serai tenté de penser que cette nouvelle approche a assimilé l’impossibilité de décrire "la chose en soi". Et je continue de penser que l’intuition première de cette nouvelle épistémologie est très intéressante.<br />
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<div align="center">
<span style="font-size: 160%;"><b>Agir, c’est relier le sujet ↔ l’objet (et réciproquement !)</b></span></div>
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<div align="justify">
Force est de concéder que l’on n’observe pas de <em>fait de la matière</em> à travers l’expérience mais que l’on vérifie juste une construction théorique antérieure. Doit-on en conséquence dans une régression poussée à l’infini, revenir à l’idée d’un concept précédant le tout premier constat ?<br />
<br />
Balancer sans arrêt entre deux hypothèses qui sont indécidables comme aurait pu le faire l’âne de Buridan placé devant ses seaux ne conduit nulle part sauf à l’issue fatale. Mais en pratique l’âne ne meurt pas de non-choix, indiquant par là-même que l’erreur se situe dans la manière dont le problème est posé. L’évidence en effet n’est pas toujours trompeuse. Si l’on ne perçoit pas comment se délivrer de cette dialectique, c’est qu’elle est refermée sur sa formulation, et que résolument il faut abandonner le clivage binaire sur lequel on l’appuie.<br />
<br />
Non pour développer une logique floue, bien que celle-ci puisse techniquement servir comme approximation, mais pour enregistrer qu’en brisant le carcan des représentations imposées par l’Histoire, la réponse au problème apparaît d’un seul coup : ni pensée ni matière, il n’y a que le lien qui associe la chose à l’image créée expliquant que l’on ait à la fois l’une et l’autre.<br />
Les processus à l’œuvre dans la réalité sont des interactions. En généralisant cette banalité, il est aisé de voir que nous avons affaire à « notre » relation entre ce qu’on observe et ce qu’on étiquette, ou différemment dit, à l’articulation entre ce qu’on mesure et ce qu’on modélise.<br />
<br />
Refuser de choisir particulièrement dans un cadre quantique engage à accepter la perte des objets mais n’autorise pas pour autant d’intégrer l’<em>abstraction préalable</em>, vu que cette dernière n’a pas plus d’existence "en soi" que le réel. Pire, elle est un produit psychophysiologique qui ne se conçoit pas en dehors du vivant. Or si l’on veut parler en termes d’observables, il reste à s’affranchir du principe anthropique, et donc laisser à <b>tout</b> ce qui interagit la potentialité, dans un relationnel garanti jusqu’au bout, d’être considéré comme un « observateur ».<br />
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<b>Pierre Escaffre</b>.</div>
------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-11892179358016023272011-02-01T09:20:00.000-08:002018-07-28T10:41:34.659-07:00Chaque être humain habite l’Univers<em>par Les Terres Bleues</em><br />
<blockquote>
<strong><span style="font-size: 105%;">« Je est un autre. »</span></strong><br />
Arthur Rimbaud</blockquote>
<div align="center">
<span style="color: black; font-size: 160%;"><b>La relation de un-à-un pour les débutants</b></span></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5tEGq-q3DjgqVYRPuN6QZ3lrnyLV6XQkuqXQDaADpzbzwwnZQDHGXS0woXN7p9TfImAMnHocKAUBj-3P16F-sjE8nwhgxuoBQgIBh_0-1IebTJDx8wgySvq4hA_Kbl6a-4T5pFEMTzU8/s1600/Les+yeux+de+l%2527esprit+-+Montage+d%2527apr%25C3%25A8s+NGC+7293.jpg"><img alt="Les yeux de l’esprit - Montage à partir de la nébuleuse de l’Hélice" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiddSvuE91LnJr75E3Xzqim26sClVptw13Lc70krW0GvSfxWd6SWlxQfd1YhGFtb_xlME1-UiovYtIskRMQ5kR2lADKMVRkMBFWvlpxAg4UMx_MSEohiP8PThlGr7a_D_3Cmb4hWUMHlCQ/s1600/Les+yeux+de+l%2527esprit+-+Montage+%2528240x95%2529.jpg" style="cursor: hand; float: right; height: 95px; margin: 10px 0px 0px 10px; width: 240px;" /></a>Plutôt qu’un exposé lourd ou sophistiqué et peu compréhensible, je voudrais essayer comme à mon habitude d’illustrer par l’exemple ce que je cherche à dire. Commençons aujourd’hui par saisir un « objet » tel que nous l’entendons en langage courant. Pourquoi pas au hasard une cuillère à soupe ?<br />
Chacun de nous connaît l’utilité qu’elle a, ce sera bien plus simple. Pourtant dès qu’il sera question de pénétrer <em>sa nature intrinsèque</em>, nous aurons d’ordinaire deux approches distinctes, soit on affirmera que faite de matière, elle s’impose à nous, soit on supposera que nous avons d’abord conscience qu’elle existe, et que ce n’est qu’après que nos sens nous permettent de la vérifier.<br />
Le pire dans l’affaire pour le raisonnement étant de mesurer qu’il n’y a aucun moyen psychique ou matériel de trancher ce dilemme<span style="font-size: 33%;"> </span>… et qu’il n’y en aura pas ! Pourtant, juste à l’instant où nous réalisons, le caractère entier, ferme et définitif de cet empêchement, nous forgeons la réponse.<br />
Elle saute au visage : c’est exclusivement par une relation qu’une génère l’autre. L’absolu est atteint dès lors qu’on le rejette. Notre cuillère à soupe n’existe pas en soi, pas davantage qu’une conception préalable d’où elle surgirait, sa représentation et son aspect tangible sont une réciproque.<br />
Et ça marche pour tout, corps stables ou instables, organismes vivants, notions ou émotions, formes platoniciennes ou pensées de Pascal, pour l’Univers aussi. Le vrai n’est pas la chose, ni l’idée de la chose, ni l’idée de l’idée, mais la corrélation de l’idée à la chose, de la chose à l’idée : <em>G</em> ↔ <em>œ<span style="font-size: 66;"><sub>G</sub></span></em>.<br />
En fait, presque pour tout, car il reste un sujet qui échappe à la règle : la première personne, qui est précisément dans l’incapacité de s’autodésigner. Bouclée sur elle-même, la double flèche se muerait sur le champ en un cercle sans fin réduisant à néant au sens propre du terme l’auteur et l’énoncé.<br />
Donc, pour que <em>je</em> existe, <em>on</em> devra le lui dire. Ainsi la relation de un-à-un sera obligatoirement bâtie sur la reconnaissance égale, mutuelle et intersubjective de l’autre par soi-même, unissant par un acte concret et volontaire deux entités précaires forcément singulières qui s’identifieront.<br />
<br />
<u>Nota</u> : l’illustration <em>« <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5tEGq-q3DjgqVYRPuN6QZ3lrnyLV6XQkuqXQDaADpzbzwwnZQDHGXS0woXN7p9TfImAMnHocKAUBj-3P16F-sjE8nwhgxuoBQgIBh_0-1IebTJDx8wgySvq4hA_Kbl6a-4T5pFEMTzU8/s1600/Les+yeux+de+l%2527esprit+-+Montage+d%2527apr%25C3%25A8s+NGC+7293.jpg">Les yeux de l’esprit</a> »</em> en tête de cet article est un photomontage réalisé à partir de la nébuleuse de l’Hélice (<a href="https://www.spacetelescope.org/images/opo0432b/">NGC 7293</a>).<br />
------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-74038258089273091132010-12-08T05:21:00.000-08:002023-05-11T06:37:37.493-07:00Les physiciens et l’énigme de l’Univers<em>par Paul Mazliak</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">Tribune publiée dans l'<em>Humanité</em> du 26 novembre 2010.</span></strong><br /> Histoire des sciences</blockquote><a href="https://etienneklein.fr/livre-7/"><img style="float:left; margin:0 10px 0 0; cursor:pointer; cursor:hand; width: 150px; height: 247px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjapXzvQwh49wwBh0yMEXSlSfVGXFs2FQI2C4rjabj_ClmgLMutkzkfPOKvrhG4I74_HuOPERZ2-RlfsK4-vnicQOmWMyBvSPD97qbcLnruA33u1fenxtwmqJreRJ3FlNyBWK4kjLrcWDE/s400/Discours+sur+l%2527origine+de+l%2527Univers.jpg" border="0" alt="Discours sur l’origine de l’Univers" /></a>Étienne Klein, physicien au CEA et philosophe, s’est acquis une bonne renommée de pédagogue « en racontant les secrets de la matière en famille » (titre d’un de ses livres). Dans le présent ouvrage, il envisage les réponses de la physique moderne à ces deux questions fondamentales : d’où vient l’Univers ? Et d’où vient qu’il y ait un Univers ?<br />Penser le commencement du monde revient rigoureusement à penser son absence, puisqu’on pense au passage du néant, de rien, à quelque chose qui serait le monde. Or le néant est impensable : l’esprit, en pensant au néant, pense au vide, à l’élimination de toute chose, il ne pense pas à rien. Dans les récits mythiques de l’origine du monde, il y a toujours quelque chose « au début » : un chaos sans lumière qu’une divinité vient structurer.<br />Les physiciens ont reconstitué l’histoire des 13,7 derniers milliards d’années d’existence de l’univers. Au début de cette histoire, à l’époque du big-bang, l’univers était beaucoup plus petit, plus dense et plus chaud qu’aujourd’hui. Depuis il ne cesse de se dilater et de se refroidir. Une matière unique le constitue, formée de particules, d’atomes et d’étoiles, obéissant à des lois « universelles ».<br />Pour comprendre ce qui se passe dans l’univers, il faut, explique l’auteur, envisager quatre forces fondamentales : la gravitation (ou attraction universelle entre les masses), les interactions électromagnétiques (très puissantes à faible distance) et les deux interactions existant à l’intérieur des noyaux atomiques, l’une faible, l’autre forte, toutes deux n’agissant qu’à très, très courte portée (le diamètre d’un noyau est de 10<span style="font-size:67%;"><sup>-15</sup></span> m, soit un millième de milliardième de millimètre). La « date » du big-bang a été fixée grâce à la relativité générale d’Einstein ; or cette théorie ne tient compte que de la gravitation. Le big-bang n’est donc pas le point zéro du temps ; avant le big-bang, jouaient seules les trois autres forces fondamentales.<br />Pour décrire l’univers primordial précédant le big-bang, les physiciens doivent franchir « le mur de Planck », c’est-à-dire le moment où la Relativité générale ne s’applique plus. Ils doivent donc élaborer des théories unifiant physique quantique et physique relativiste, mettant en jeu les quatre forces fondamentales. Ils sont encore loin du but et testent leurs hypothèses à l’aide des grands accélérateurs de particules (tel celui du Cern à Genève). Voici une théorie parmi les nombreux exemples présentés par Étienne Klein. Les physiciens évoquent souvent le « vide quantique », sans aucune particule, mais plein d’énergie. Une fluctuation énergétique peut faire surgir suffisamment de particules pour produire un univers en expansion. Lorsque celle-ci a suffisamment dilué la matière, le « vide quantique » réapparaît. Ainsi se succéderaient apparitions et disparitions de l’univers sans qu’on puisse parler d’origine.<br />Toutes les galaxies sont entourées de masses énormes de « matière noire », pour le moment totalement indescriptible du point de vue physique. Les progrès des connaissances sur la nature de cette matière noire bouleverseront sans doute les discours sur l’origine de l’Univers.<br /><br />« Discours sur l’origine de l’Univers ». Étienne Klein.<br /> 2010 — 182 pages.<br /><strong>17<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>€<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>00</strong> aux Éditions Flammarion. (Publicité gratuite)<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-22913652005314205092010-11-06T03:06:00.001-07:002023-06-23T04:52:38.730-07:00Géométrie non-commutative<em>d’après Alpheccar</em><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« La géométrie n’est pas faite pour être apprise, elle est faite pour être utilisée. »</span></strong><br /> Seymour Papert</blockquote><div align=justify>Les mathématiques fonctionnent sur deux registres complémentaires : « le visuel » qui perçoit instantanément le sens d’un théorème sur une figure géométrique, et « l’écrit » qui s’appuie sur le langage, sur une algèbre, et s’inscrit dans la durée. Selon Hermann Weyl, « l’ange de la géométrie et le diable de l’algèbre » se partagent la scène, ce qui est une bonne illustration des difficultés respectives des deux domaines.<br />Les travaux d’Alain Connes s’inscrivent dans la relation entre ces deux registres. Jusqu’à la découverte en 1925 de la mécanique quantique, la géométrie classique était basée sur la dualité, inaugurée par Descartes et l’introduction des coordonnées cartésiennes, entre géométrie et algèbre commutative. L’algèbre commutative, celle que nous avons tous apprise à l’école, est une algèbre dans laquelle le produit de deux quantités algébriques ne dépend pas de l’ordre de leurs termes, c’est-à-dire que <em>A fois B</em> est égal à <em>B fois A</em>.<br /><br />Avec la découverte de la mécanique quantique par Heisenberg, l’espace géométrique des états d’un système microscopique, un atome par exemple, s’est enrichi de nouvelles propriétés de ses coordonnées, comme le moment et la position qui ne commutent plus. Alain Connes illustre son propos : « ce n’est pas la même chose d’ouvrir une canette de bière et de la boire, que d’essayer de la boire puis de l’ouvrir ».<br />Le but de la géométrie non-commutative est de généraliser la dualité entre espace géométrique et algèbre au cas plus général où l’algèbre n’est plus commutative. Cela conduit à modifier deux concepts fondamentaux des mathématiques, ceux d’espace et de symétrie, et à adapter l’ensemble des outils mathématiques, dont le calcul infinitésimal et la cohomologie à ces nouveaux paradigmes.<br /><br /><div align=center><span style="color: black; font-size: 160%;"><b>Présentation</b></span></div><br />Loin d’être une simple généralisation, l’intérêt initial de la théorie provient de phénomènes entièrement nouveaux et inattendus, sans contrepartie dans le cas “ classique ” commutatif. Le premier de ces phénomènes est l’apparition naturelle du « temps » à partir de la non-commutativité. Il s’agit là du résultat clé de la thèse d’Alain Connes, qui lui a permis de donner une classification des algèbres d’opérateurs, les algèbres de Von Neumann.<br />La géométrie riemannienne classique – commutative – qui provient de la découverte au 19<span style="font-size:67%;"><sup>ème</sup></span> siècle de la géométrie non-euclidienne et sert de cadre à la <em>Relativité générale</em> d’Einstein a été ainsi généralisée au cadre « quantique ». Les notions clé de mesure des distances et de courbure s’étendent alors au cadre non-commutatif et y acquièrent un sens nouveau.<br /><br />En fait, le passage de la mesure des distances en géométrie riemannienne à la mesure des distances en géométrie non-commutative est en quelque sorte le strict reflet de l’évolution de la définition du mètre dans le système métrique (1960). La définition originale du mètre, vers la fin du XVIII<span style="font-size:67%;"><sup>ème</sup></span> siècle était basée sur le “ mètre des archives ” défini comme étant une fraction (1/40 000 000) de la plus grande longueur directement mesurable, à savoir la circonférence terrestre. Un changement radical s’est produit en 1960 : le mètre a été redéfini comme un multiple de la longueur d’onde d’une raie spectrale orange de l’isotope 86 du krypton. Plus récemment, en 1983, la définition actuellement en vigueur a été arrêtée, elle utilise le spectre de l’atome de césium, et s’exprime en unité de temps en utilisant la vitesse de la lumière comme facteur de conversion pour relier temps et longueur.<br /><br />De la géométrie de Riemann à la géométrie non-commutative, l’évolution est parallèle à celle exposée ci-dessus pour le mètre étalon. La mesure des distances utilise les algèbres d’opérateurs. On obtient ainsi une notion d’espace géométrique de nature spectrale, d’une très grande flexibilité. La géométrie non-commutative traite à la fois d’espaces de dimension non-entière, d’espaces de dimension infinie, et surtout, d’espaces de nature “quantique”, enfin de l’espace-temps lui-même si l’on prend en compte non seulement la force électromagnétique (qui avait conduit Poincaré, Einstein et Minkowski à leur modèle d’espace-temps) mais aussi les forces faibles et fortes qui conduisent à un modèle d’espace-temps non-commutatif.<br /><br /><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Quaternion#Non-commutativit.C3.A9"><img style="float:left; margin:10px 10px 0 0; cursor:pointer; cursor:hand; width: 250px; height: 232px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAaPL92DtK04OgISkFloeoAgoHbf6qBarIU3_RpCmYsc9ALO675BaTIS2xQPMLQpFvjyEHv7QO8slP64ApcmTf6Is2F6XYWDOa0ae1p2HSobl4IiD4PNSwVqu3n6zfUWd5NrGZ9SCEnPc/s1600/Quasi+tiling+-+Pavage+non-p%C3%A9riodique.jpg" border="0" alt="Pavage non-périodique"id="BLOGGER_PHOTO_ID_5536377583343369266" /></a>Dans la théorie générale des espaces non-commutatifs la notion de point se voit remplacée par celle “ d’état ” du système qui est de nature “ quantique ” et qui joue un peu le rôle de “ nuage de points ”. Néanmoins, la mesure des distances, grâce à sa formulation spectrale, continue à avoir un sens et se réduit dans le cas classique à la longueur du plus court chemin entre deux points. Cette nouvelle géométrie prolonge la géométrie de Riemann, mais chacune des notions classiques y acquiert un sens nouveau. Par exemple, la courbure d’un espace, qui joue un rôle essentiel dans la formulation des équations de la <em>Relativité générale</em>, continue à avoir un sens mais devient, pour un espace à quatre dimensions, le calcul de la surface de cet espace. Cela permet en particulier de reformuler de manière purement géométrique et très simple la théorie qui couple la gravitation d’Einstein avec le modèle standard des particules élémentaires.<br /><br /><div align=center><span style="color: black; font-size: 160%;"><b>Représentation</b></span></div><br />La géométrie non-commutative est une généralisation de la géométrie, inspirée par la physique quantique, dont le but est de pouvoir étudier des espaces aussi bizarres que l’espace de toutes les solutions d’une équation. L’idée est simple : un espace traditionnel peut être représenté par une structure algébrique commutative <em>(ab = ba)</em>. On est capable de coder tous les outils géométriques dans cette structure algébrique. Serait-il possible de généraliser ces outils à des structures algébriques non commutatives <em>(ab ≠ ba)</em> qui seraient alors une description algébrique d’espaces impossibles à définir de façon traditionnelle ? On disposerait alors d’une généralisation de la notion-même d’espace géométrique.<br />C’est en effet possible bien que cela reste très abstrait. La géométrie non-commutative permet d’étudier des espaces comme l’espace de tous les pavages non périodiques de Penrose ou des espaces quantiques (plan quantique, sphère quantique<span style="font-size:33%;"> </span>…) qui sont des versions non-commutatives des espaces traditionnels.<br /></div>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-78613360810730479032010-09-15T09:12:00.007-07:002023-04-22T05:17:07.412-07:00L’effrayante puissance de la relation de un-à-un<em>par Les Terres Bleues</em><br />
<blockquote>
<strong><span style="font-size: 105%;">« Expérimenter, c’est imaginer. »</span></strong><br />
Friedrich Nietzsche</blockquote>
Sans attendre l’Académie, je me suis pris à tenter une extrapolation macroscopique de l’incroyable relation de un-à-un que vient de nous offrir Mioara Mugur-Schächter, et tant qu’à faire, ne reculant devant rien, j’ai décidé de l’appliquer à ce que l’on appelle <a href="http://art-figuration.blogspot.com/2007/04/le-cerveau-planetaire.html">le cerveau planétaire</a>.<br />
<br />
<table border="2" style="width: 100%px;"><tbody>
<tr><td bgcolor="#c4ffc4"><span style="color: green; font-size: 105%;"></span>
<blockquote>
<span style="color: green; font-size: 105%;">Il ne s’agit bien sûr que d’une tentative à peine élaborée pour faire ressentir l’immense potentiel que recèle le choix de placer en plein cœur de la compréhension de la réalité la réciprocité induite par la double flèche de « un-à-un ». Le travail de recherche épistémologique et d’unification pour ce qui le concerne devrait être adossé sur les textes installant les divers algorithmes dont nous aurons besoin, et qui certainement sauront évoluer selon les aléas de leur application.</span><br />
<span style="color: green; font-size: 105%;"><br /></span>
<span style="color: green; font-size: 105%;">En guise de prologue : <b>La méthode de conceptualisation relativisée</b> par Mioara Mugur-Schächter</span><br />
<div align="right">
<span style="color: green; font-size: 105%;">est <a href="https://www.mugur-schachter.net/mes-recherches/la-p%C3%A9riode-1984-%C3%A0-ce-jour/mcr/"><span style="color: green;">ici</span></a> disponible au format <em>pdf</em> → <a href="http://www.res-systemica.org/ris/vol-09/vol09-num-02/ris-vol09-num02-p269-303.pdf"><span style="color: green;">Le noyau de MCR revu au 30 juin 2009</span></a>.</span></div>
<span style="color: green; font-size: 105%;"><br /></span>
<span style="color: green; font-size: 105%;">(Notons que le <em>me<span style="font-size: 66%;"><sub>G</sub></span></em> du microétat s’y trouve relayé par le symbole <em><span style="font-size: 66%;"><sub>G</sub></span></em> de l’entité-objet.)</span></blockquote>
</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Techniquement, c’est assez simple, il suffit de substituer dans la formule <em>G</em> ↔ <em><span style="font-size: 66%;"><sub>G</sub></span></em>, la lettre G par la description de l’objet auquel on se réfère, au sens classique du terme. Ici, informatique, réseaux de communication, quelques milliards d’humains, interconnexions etc. Cette opération sera dénommée génération de l’objet à décrire, elle doit impérativement être accomplie de la façon la plus rigoureuse possible, mais il n’y a évidemment aucune certitude concernant « l’objectivité » de cet objet. Du côté opposé, on remplace <em><span style="font-size: 66%;"><sub>G</sub></span></em> par le concept, au sens classique aussi, de « ce » qui est à définir. Pour la réflexion d’aujourd’hui, on prend cyberespace ou info-sphère, super-organisme ou la matrice<span style="font-size: 33%;"> </span>…<br />
<br />
Abstraitement, pas davantage, et réellement c’est terminé. Du moins, jusqu’à la fois suivante.<br />
<br />
J’en vois un qui sourit, c’est bon signe. Que voulez-vous que je dise d’autre ? Il n’y a rien de plus à faire, et cela tout le monde le fait. Simplement sans savoir que ça s’appelle une relation de un-à-un. Concernant donc, ce fameux supra-organisme mondial qui penserait à notre place, il n’y a ni à avoir peur d’une ‘prise de pouvoir’ par les robots sur les humains ni à pré-acquiescer face à quelle fatalité que ce soit, parce que les termes de l’alternative à travers cette relation sont imposés par nous.<br />
<br />
C’est une relativité totale dans laquelle nous sommes. Est-il besoin de rappeler qu’à l’interface entre chaque être humain et la toile Internet, il y a un être humain ? Bon, c’est rappelé quand même. Ainsi dans l’absolu, que pourrait-il surgir que nous n’ayons produit par un acte conscient ?<br />
<br />
Et si d’aventure, une entité disait : <em>« Dans l’absolu ? Mais n’est-ce pas là un non-sens ? Les significations des mots glissent et se tortillent comme des anguilles et elles échappent à l’entendement. La pensée rebondit indéfiniment contre un mur insaisissable qui l’use, la déchire et l’enlise. Alors on renonce à penser. On se tait jusque dans l’âme et on attend, avec une sorte de foi impuissante. Voilà en quoi consiste ‘le problème ontologique’. »</em>, nous n’aurions plus qu’à nous interroger sur ce que nous reconnaissons dans une telle phrase avant de lui donner un qualificatif.<br />
<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXjHGO9nd5zua1xoVxkd11-SSPK1gihFVujnkHHKu3xOBtdtinoNYw0jqzSyxOR1JfPgYvcotzolan1GkwZ4W0xWl7bomdc1Xd4jk9t-m-YQls3D6W1EbV2Hgd1h8Jib0eYnzFR-JNbXA/w1100-h498-s-no/?authuser=0"><img alt="Deux entités et la colombe - Pablo Picasso" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5519756505631173954" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqjNwSFxkb3hoUJ-RAGnWftpewIgZcXcP1WvHcCR80uzxPZM8s5HG1k5VLPfoJ85czLwLI4jLBkrNgP3cTQVqHEtTYf9VfFYRyQmTDo-4HbaBVTk8PoqixVSEdzHuyFdgN6MW4yHqHk84/s400/Deux+entit%C3%A9s+et+la+colombe+-+Pablo+Picasso.jpg" style="cursor: hand; cursor: pointer; display: block; height: 400px; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 320px;" /></a>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-12700455357094212362010-08-11T05:33:00.000-07:002011-11-07T04:01:36.034-08:00Épistémologie, une avancée majeure :la représentation « épistémo-physique » des microétats<em>par Pierre Escaffre</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« Il n’est de savoir que partagé. »</span></strong><br /> Confucius</blockquote>La querelle ancestrale entre philosophies idéalistes et matérialistes sera-t-elle bientôt vidée de sa substance après la publication sans tapage d’une recherche épistémologique singulièrement innovante ? Il est permis de le penser tant apparaît avec éclat la force opératoire et l’immense potentiel déductif de l’acte fondateur que Mioara Mugur-Schächter a résolu d’inscrire au cœur de sa démarche d’interrogation des savoirs et de la manière dont ils se constituent.<br /><br />Face au constat de l’impossibilité actuelle d’élaborer une représentation accessible du monde qui soit compatible avec la Mécanique quantique, elle refuse de baisser les bras et d’abdiquer le droit de la raison humaine à comprendre. À contre-courant du pragmatisme dominant, dans une extrême solitude intellectuelle, elle s’attache à creuser au plus profond de l’inconscient et du ressenti pour mettre au jour les liens que nos concepts entretiennent avec le « réel ».<br /><br />Cherchant à débarrasser la théorie quantique des encombrantes scories de l’histoire classique qui parasitent toute interprétation nouvelle et empêchent de progresser, elle décrypte ce qui se dissimule dans le substrat mathématique d’algorithmes si performants qu’elle est convaincue qu’ils incorporent de façon plus ou moins diffuse, sans que nous n’en n’ayons conscience, les principes d’une véritable révolution épistémologique. Une patiente construction par étapes est alors entreprise qui ne peut s’accomplir que toujours appuyée sur les contraintes imposées par la situation cognitive correspondante. Le résultat enfin : le diamant absolu.<br /><br /><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor=#c4ffc4><span style="font-size:105%;color:#008000;"><blockquote>L’infra-mécanique quantique est un tout cohérent développé <em>indépendamment</em> du formalisme quantique, une sorte de théorie <em>épistémo-physique</em>, si l’on peut dire, qui possède des contours propres et un contenu spécifique doté d’un mode conceptuel-descriptionnel de fonctionner qui est défini exhaustivement et de manière explicite avec autant de détail et de rigueur qu’il m’a été possible d’assurer.<br /><br /><b>L’infra-mécanique quantique</b> — Mioara Mugur-Schächter, Dianoïa – PUF (2009)<br /><div align=right>et <a href="http://www.mugur-schachter.net/"><span style="color:green;">page web de Mioara Mugur-Schächter</span></a> (où l’on trouve également un important erratum).</div></blockquote></span></td></tr></table><br /><div align=center><span style="font-size:160%"><b>La fabuleuse histoire du « réel en lui-même »</b></span></div><br />Nos sens au sens classique ne servent plus directement pour percevoir les choses et s’en faire une idée dès lors que l’on approche des dimensions d’usage en physique quantique. Ondes ou particules sont des mots inutiles pour nous représenter « ce » dont nous sommes faits. Dans un souci de communicabilité, on parle de microétats tout en ne sachant pas ce qui est désigné.<br />On ignore ce qu’ils sont mais on sait les produire. « Eh bien, faisons-en ! » nous dit MMS, et « décrivons cette opération de génération. » Elle sera symbolisée par la lettre <em>G</em> affectée le cas échéant de l’indice qu’on veut. Le microétat généré sera, lui, étiqueté par la lettre et le chiffre de l’opération qui l’a généré. Ainsi, l’on posera <em>me<span style="font-size:66%;"><sub>G</sub></span></em> ou <em>me<span style="font-size:66%;"><sub>G1</sub></span></em>, <em>me<span style="font-size:66%;"><sub>G2</sub></span></em> etc.<br /><br />Sommes-nous sûrs cependant que le microétat considéré est "vraiment" identique à tout autre microétat généré par une opération identique ? Et non, nous n’en sommes pas sûrs. Pire, non seulement nous n’en avons pas la certitude, mais nous ne l’aurons jamais. La situation cogni­tive d’un être humain face à un microétat empêche foncièrement d’établir une telle certitude.<br /><br />Si l’on veut pouvoir construire une représentation intelligible de la manière de « signifier » du formalisme mathématique de la Mécanique quantique, <em>(maintenant attention parce que là ça va très vite)</em> <span style="color: blue">MMS affirme qu’il est nécessaire de <em>poser</em> une relation de un-à-un, figurée par une double flèche qui assigne <em>G</em>, l’opération de génération, au microétat <em> me<span style="font-size:66%;"><sub>G</sub></span></em> généré.</span> Comme j’ai l’impression que tout le monde n’a pas obligatoirement saisi la manipulation conceptuelle qui vient d’être effectuée, et plutôt que de répéter inlassablement le même discours, je suggère à ceux qui souhaitent suivre, de relire la phrase ci-dessus écrite en bleu.<br /><br />Mesdames et messieurs, plus fort que la magie, plus pur que le cristal, vous venez d’assister à l’instant à un changement d’ère. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, surgissant du néant, un acte réunit les éléments disjoints. Ce ne sera plus sur la matière au sens classique du terme ni sur l’esprit au sens classique aussi que s’appuiera la théorie, mais sur leur relation.<br /><br />La nature matérielle décrite de l’opération de génération et la nature psychique communicable de l’étiquetage en microétat se trouvent désormais reliées par une double flèche : <em>G</em> ↔ <em>me<span style="font-size:66%;"><sub>G</sub></span></em> , qui elle-même ne peut être ni d’une essence ni de l’autre puisqu’elle unit les deux.<br />Ce n’est pas sur un socle massif tel le titan Atlas que repose le monde, ce n’est pas davantage dans un moule kantien qu’il est élaboré, si nous pouvons bâtir une inter-subjectivité, c’est que formellement tout tient par le milieu. Madame, sincèrement, merci !<br /><br />Pierre Escaffre.<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-15030552184247808642010-07-23T02:10:00.005-07:002023-05-11T08:39:05.721-07:00Quand l’heure est venue d’oublier le temps<em>Dossier préparé par Les Terres Bleues</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« Oublier le temps<br /> Des malentendus<span style="font-size:33%;"> </span>… »</span></strong><br /> Jacques Brel</blockquote>Bien plus que la question, la définition-même de la notion de temps constitue un problème qui se trouve remis avec force passion au devant de la scène suite à un <a href="https://www.larecherche.fr/1-carlo-rovelli-%C2%AB-il-faut-oublier-le-temps-%C2%BB"><span style="color:black;">entretien</span></a> que Carlo Rovelli vient de confier en ce mois de juin 2010 à Hélène Le Meur du magazine <em>La recherche</em>.<br /><br /><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor="#ffe8cd"><blockquote><span style="color: black; font-size: 115%;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj36a609N8wgDy2SaPVH-MX_1QQe3OXohP6B8aU4zAnYG_gHiPgIKMs58Jlpkw5X2lC4UldYQbsrzujP7tIIyEn2nuOLpBoDTkf4kcQ4bdAObu6JGLP4pMi0T8VGmqxIO4Bbv2V8cRaLBI/s1600/Carlo+Rovelli+-+Mai+2004+-+Cr%C3%A9dit+photo+Lee+Smolin.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 0 10px; cursor:pointer; cursor:hand; width: 240px; height: 180px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjP1Z95X6vXEhjH01GzzUPygRulbCVL2QHc8cbtj1A60tFpokTiGugXwRvK_3a0krISSsk-IYIGvJSHCIO6i37WcDvkfGUFgDvMiIh6ZzBwbvAWjYXFuHdA-L0ytQWJpImPkeiW8CYbXHY/s400/Carlo+Rovelli+-+Mai+2004+-+Image+r%C3%A9duite.jpg" border="0" alt="Carlo Rovelli" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5493103882902988754"></a><div align=center><b>Extraits :</b></div><br /></span><strong><span style="color: black; font-size: 105%;">Alors, peut-on se passer du temps, aujourd’hui ?</span></strong><br />Plusieurs étapes ont été franchies. On a d’abord montré que formuler la Relativité générale dans ce langage sans temps était possible. Aujourd’hui, on cherche à le faire pour la gravité quantique. Le formalisme existe. La Gravitation quantique à boucles en est un exemple. Elle prédit des relations entre variables physiques qui permettent de décrire l’évolution du monde, sans recourir au temps. Mais nous n’avons pas encore de théorie complète crédible.<br /><br /><strong><span style="font-size:105%;">Comment expliquer notre expérience quotidienne du temps <blink>?</blink></span></strong><br />On peut comparer ce problème à celui de la couleur. À la Renaissance, on a compris que la couleur n’était pas une propriété fondamentale de la matière. Mais, même si les atomes n’ont pas de couleur, il fallait bien expliquer pourquoi nos yeux la perçoivent. Autrement dit, il fallait retrouver dans la matière qui n’a pas de couleur, ce qui la lui donne. Dans le cas du temps, nous devons comprendre dans quelles conditions il apparaît, et ce qui nous donne cette expérience du temps. Mais redisons-le, ce n’est pas pour autant une propriété fondamentale.<br /><br /><strong><span style="font-size:105%;">Comment vos idées sont-elles accueillies ?</span></strong><br />Les réactions sont variées. Mais parmi les théoriciens, beaucoup reconnaissent qu’il faut changer en profondeur notre façon de voir le temps. C’est le cas du physicien américain, Edward Witten, une sommité en théorie des cordes. Et lors d’un colloque récent à Genève, le Prix Nobel David Gross, « cordiste » également, en appelait aussi à une révision de notre conception du temps. Certains adhèrent au fait que le temps n’existe pas au niveau fondamental. D’autres récusent cette idée, à l’instar de mon ami Lee Smolin, avec qui nous avons élaboré la Gravitation quantique à boucles. De plus, comme il n’existe pas encore de théorie de gravité quantique achevée, les avis divergent sur la façon concrète de modifier notre vision du temps. (…)<br /></blockquote></td></tr></table>------<br /><br /><div align=center><span style="font-size:160%"><b>Lettre à Carlo Rovelli</b></span></div><br />À propos d’une physique sans temps.<div align=right>Mende le 12 juillet 2010</div><div align=justify>Professeur Rovelli,<br />Bravo,<br /><br />Je ne suis pas persuadé que la communication de mon opinion vous soit d’un énorme soutien, mais je tenais absolument à vous faire savoir mon enthousiasme immodéré d’amateur quant à votre démarche et quant à vos travaux, car j’ai le sentiment d’en saisir les enjeux.<br />Pourtant, je ne partage pas vos hypothèses sur ce que vous appelez le ‘temps thermique’. Qu’à cela ne tienne, je n’ai ni le niveau ni la compétence pour exprimer quelle contradiction que ce soit, peut-être d’ailleurs s’agit-il purement et simplement d’incompréhension de ma part. <br /><br />Toutefois, et vous vous doutez bien qu’il y a un toutefois, je cède volontiers à l’envie de crier ma satisfaction de constater qu’il existe quand même au plus profond d’un monde figé, stérile et conformiste une personne – peut-être plusieurs ? qui ose remettre en cause la doxa officielle d’un temps incritiquable qui s’impose à chacun. Rien que pour ça déjà, merci. <br /><br />Face à l’impératif de construire aujourd’hui une alternative théorique afin d’unifier les corpus relativistes et quantique, votre approche insuffle à la recherche la dose d’oxygène qui lui était indispensable. Ici, le jeu de mots s’oblige pour rappeler l’inanité du cliché : il était temps que le temps vienne au centre des débats. Pour nous proposer donc une telle perspective, merci.<br /><br />Mais ce n’est pas fini. Je tiens encore à dire que si pour quelqu’un comme moi sans réputation particulière dans le milieu scientifique, il n’y a aucune difficulté a priori à adopter sur ce sujet une position, disons, originale, j’imagine tout à fait le fardeau inertiel que cela représente pour qui doit faire face quotidiennement aux sourires entendus et aux allusions déprimantes de ses pairs. Aussi, pour le courage moral constant dont vous faites assurément preuve, merci.<br /><br />Malgré, ou plutôt sous couvert de tous ces remerciements, je m’autorise ensuite une remarque probablement impertinente : comment est-il possible de frôler autant une conjecture novatrice voire révolutionnaire et de ne pas la transcrire dans le texte ? Car je suis sûr qu’en ce qui vous concerne, il ne s’agit ni d’un manque d’audace ni d’irrésolution, mais en énonçant crûment les choses comme elles apparaissent : vous n’avez plus besoin de creuser parce que vous y êtes !<br /></div><br /><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor=#b0e0e6><span style="font-size:95%; color:#000099;"><blockquote><div align=center><b>Résumé liminaire d’une contribution à l’Institut <a href="http://www.fqxi.org/"><span style="color:blue;"><b>FQXi</b></span></a> des questions fondamentales.</b></div><br /><div align=justify>Dans le prolongement des recherches que j’ai menées depuis plusieurs années, je soutiens que la meilleure stratégie afin de comprendre la Gravitation quantique est de construire une image du monde physique dans lequel la notion de temps ne joue aucun rôle. <a href="http://www.fqxi.org/data/essay-contest-files/Rovelli_Time.pdf"><span style="color:blue;">Je reprends ici</span></a> ce point de vue en expliquant <em>pourquoi</em> je pense que dans une description fondamentale de la nature, il nous faut « oublier le temps », et <em>comment</em> cela peut être fait dans les théories autant classique que quantique. L’idée est de développer un formalisme traitant sur un pied d’égalité les varia­bles dépendantes et indépendantes. Bref, je propose d’interpréter la Mécanique plutôt comme une théorie de relations entre variables que comme la théorie de l’évolution des variables dans le temps.<br /><br /><b>Carlo Rovelli</b> <em>in “Forget time”</em> – Août 2008. (Traduction perso et non-garantie.)</div></blockquote></span></td></tr></table><br /><div align=justify>Je m’avance encore, mais de toutes façons, en ce qui me concerne les risques sont inexistants. Sauf à ne pas vouloir, la géométrie non-commutative d’Alain Connes nous donne la flèche du temps. « Un chat vivant dans une boîte fermée » par exemple est une observation qui précède irréversiblement cette autre « un chat mort dans une boîte fermée »<span style="font-size:33%;"> </span>… Et si par abstraction, on réduit à l’extrême la longueur de l’intervalle (spatial pas temporel, vu que la Terre tourne sur elle-même, autour du Soleil, etc.) qui s’étend entre les deux constats, on est contraint à décrire par une superposition d’états la probabilité de l’un ou de l’autre ; relation dans laquelle il sera interdit de choisir l’un des deux résultats avant de l’avoir enregistré, directement ou non.<br /><br />Est-ce que ça fait une raison pour inférer que la mesure ou la conscience ont provoqué la mort du chat ? La réponse va de soi, et elle est négative. Ainsi, on le voit parfaitement, le leurre en intégralité réside dans la vision classique ; car microscopique ou macroscopique, notre monde est quantique. Et à ma connaissance (malheureusement trop bornée), la Gravitation quantique à boucles est actuellement la meilleure candidate pour en fournir une description rigoureuse.<br />Mais de grâce, cessons de chercher à ramener sous le label de temps la notion de durée. Celle-ci n’est qu’un paramètre commode pour représenter en une dimension la distance (cosmique) parcourue dans les trois directions de l’espace par l’ensemble des éléments du laboratoire : le chat, la boîte, la paillasse, l’observateur etc. champs magnétique et de gravitation compris.<br /><br />Par ailleurs, je souhaite attirer votre attention sur la proposition de ‘coupure’ épistémologique dans la boucle des existences entre théorie et méta-théorie postulée par Alexéi Grinbaum dans une thèse que vous avez vous-même suivie, intitulée <em>Le rôle de l’information dans la théorie quantique</em>. Ce concept de coupure en reprenant ses termes peut s’avérer d’une richesse inouïe à condition de le situer concrètement entre des grandeurs observables, et non de l’appréhender comme un artifice permettant lors de la reconstruction de la théorie d’évacuer le problème de la mesure en séparant d’une manière arbitraire l’observateur de l’observé.<br /><br />Je vous prie de bien vouloir excuser la tonalité de ce message, mais je suis vraiment ignorant de ce que doit ou devrait être un échange scientifique de qualité professionnelle. Il s’agit, dans mon cas, d’une passion uniquement, éventuellement doublée d’une vive curiosité m’incitant à fouiller au-delà des limites admises, et ma parole a vite fait de s’emballer. Je reste en effet très étonné de voir que les meilleurs de tous, ne parlons pas des autres, manipulent des espaces de Hilbert ou de Banach, des nombres complexes et des quaternions avec intelligence et pas mal de technique en donnant l’impression de ne jamais s’interroger sur « ce » qu’ils modélisent.<br /><br />Veuillez recevoir, Professeur Rovelli, l’expression de mes plus cordiales salutations.<br /><br />Pierre Escaffre.</div>------<br /><div id="la-critique-du-temps"><br /><div align=center><span style="font-size:160%"><b>La critique du temps en sa phase critique</b></span></div></div><br />Si vous disposez « d’un peu de temps », n’hésitez pas à visionner l’une ou l’autre de ces deux conférences organisées sous l’égide du CEA : <b>→</b> Accès aux vidéos par un clic <a href="https://le-temps-en-sa-phase-critique.blogspot.com/"><span style="color:black;">sur l’image</span></a>.<br /><center><table width=100% border=0><tr><td width=20% align=left> ● <b>Étienne Klein : </b></td><td width=40% align=left>« Le temps existe-t-il ? »</td><td width=40% align=left > 70 min 19 s</td></tr><tr><td width=20% align=left> ● <b>Marc Lachièze-Rey : </b></td><td width=40% align=left>« La physique a-t-elle besoin du temps ? »</td><td width=40% align=left> 77 min 47 s</td></tr></table></center>Si vous n’avez pas le temps (rassurez-vous, vous n’êtes pas un cas perdu), il vous est toutefois fortement recommandé de le prendre (le temps). En tout état de cause vous ne le perdrez pas !<br /><br /><a href="https://le-temps-en-sa-phase-critique.blogspot.com/"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center; cursor:pointer; cursor:hand;width: 744px; height: 498px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2U7xv1NdFjaAMkK9-FZNFwMcQfepXOQVmrMZF97xxjq9BhTa8BudVS3ApPBud5dCqSSLDdHG8T5T082IrouhtDDoBIRQXnnGvt9BaTZzYm17zrRARlIz2Je7xZjyZjDXWtxwC8KYLjec/s1600/Le+probl%C3%A8me+du+temps+-+Alexis+de+Saint-Ours.png" border="0" alt="Le problème du temps – Alexis de Saint-Ours" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5492253936248793858"></a>La Gravité quantique à boucles figure parmi les approches contemporaines de la physique qui cherchent à produire une théorie quantique de la gravitation. Son originalité consiste à prendre au sérieux la révolution conceptuelle inaugurée par la théorie de la Relativité générale quant à nos conceptions de l’espace et du temps. Cette dernière n’est pas seulement une nouvelle théorie des champs parmi d’autres, mais elle incarne un saut conceptuel majeur. Cette radicale nouveauté est celle de l’indépendance d’arrière-plan : l’espace-temps n’est pas un théâtre.<br />Ce que recherchent les théoriciens des boucles, c’est la signification physique d’une théorie quan­tique de la gravitation indépendante du fond. Quelle en est la signification philosophique ? Cette disparition du temps est avant tout une disparition du temps comme cadre : le temps n’est plus le contenant du devenir, du changement ou de l’évolution. Ce faisant, elle ouvre la voie à une compréhension du temps comme variation et même à l’idée de variation pure au niveau de l’échelle de Planck.<br /><br /><b>Alexis de Saint-Ours</b> – Université Paris VIII – 25 mars 2010.<br />------<br /><br /><div align=center><span style="color: black; font-size: 160%;"><b>Le temps n’a-t-il pas fait son temps depuis longtemps ?</b></span></div><br /><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor="#ffe8cd"><blockquote><span style="color: black; font-size: 105%;">La lecture détaillée (de l’entretien au magazine <em>La recherche</em>) montre que Carlo Rovelli ne parle que de <em>formalisme</em>, d’exprimer les théories sans invoquer une variable qui aurait un "caractère spécial". Cela n’est en rien choquant. Par contre, il ne parle pas de tests expérimen­taux. C’est là que ça me pose problème. Imaginons un modèle sans temps. Comment le teste-t-on, i.e. en quoi ce modèle laisse-t-il prise à une réfutation ?<br />Et là, je ne vois pas comment on peut le faire sans réintroduire le temps, c’est-à-dire montrer comment la théorie <b>génère</b> quelque chose qui est le temps, et ainsi se mettre dans un cadre où la notion de réfutation peut avoir un sens. Et c’est bien ce qu’il me semble comprendre dans ce texte. On est très loin de "se passer du temps". En fait, c’est bien plus subtil : c’est ne pas mettre le temps dans les hypothèses fondatrices de la théorie <b>pour le retrouver ensuite</b>.<br /><br /><b>Michel Mouly</b> – Forum <em>Futura-sciences</em> – Juin 2010.</span></blockquote></td></tr></table><br />Certainement, le texte mène à cette analyse, mais l’on devrait plutôt se demander jusqu’à quel point la réflexion sur la question du temps s’est vraiment affranchie de l’intuition classique et autres préjugés aristotéliciens. Il était improbable que quelque scientifique choisisse de tenter « l’excommunication » en dépassant les lignes du consensus acquis.<br />Vu la pression qui règne, pas que dans la recherche, en faveur du maintien des choses en l’état où elles nous paraissent satisfaire à la fois aux besoins théoriques et aux progrès techniques, il serait kamikaze de partir à l’assaut du dogme temporel sans plus de munitions.<br /><br />Pourtant là comme ailleurs, c’est à ceux qui s’en servent d’en démontrer le cours. N’inversons pas les rôles : il est inacceptable de se voir renvoyé à la <em>« littérature »</em> déclarée <em>« abondante »</em> sur le sujet du temps, quand nous aurions affaire avec cette notion à un <b>terme physique</b>.<br />Et la réfutation d’un <b>modèle avec temps</b> serait envisageable si l’on disait ce qu’est le concept de durée. En attendant ce jour, on se contentera de noter que l’on a pour un seul Univers deux théories distinctes, infirmant au concret et rationnellement une telle croyance.<br /><br />Quant à réintroduire un outil adapté à la nécessité de tester le modèle, il n’y a aucun souci. Il suffit simplement de regarder la flèche : un avant, un après qui ne commutent pas, c’est assez pour poser une relation d’ordre à même de donner un sens aux prédictions.<br /><br />Enfin, pour ce qui est de la pseudo-métrique, il est indispensable de noter que l’unique moyen dont on dispose s’appuie sur la période, à savoir le retour dans une position relative identique de grandeurs observables, ombre au cadran solaire, balancier de l’horloge, sable du sablier ou eau dans la clepsydre, sans oublier bien sûr les niveaux hyperfins du césium 133.<br />Il s’agit donc de cycles de nature spatiale auxquels on attribue de manière arbitraire la qualité de temps alors qu’il ne faudrait ne jamais les penser que comme mouvements inscrits dans un repère qui bouge également puisque tous les systèmes auxquels on se réfère, se meuvent sans arrêt : la Terre sur son axe dessinant une orbite rapportée au Soleil, qui à son tour voyage à la périphérie de notre Galaxie, elle-même tournant tout en se déplaçant dans le Groupe local, qui pivote et circule dans son « coin » de cosmos en s’éloignant toujours du « milieu » des amas. Des atomes aux étoiles, une telle expérience impose de conclure que rien n’est temporel.<br /><br />Aussi, admettons que nous devrons tôt ou tard arrêter de tricher dans l’interprétation de notre faculté à mesurer le temps, et qu’à ce moment-là, il paraîtra trivial de voir en lui l’espace avec ses dimensions. Puis on dissertera, façon de s’excuser, de ce qui avait pu prêter à confusion.<br />On parlera ensuite d’établir la vitesse et l’accélération, de comprendre comment le résultat qui vient juste d’être observé produit les conditions de celui qui va l’être, dit de manière abrupte, nous n’aurons plus à faire de la métaphysique. Et pour être efficace sur une alternative encore à définir, on se décidera, du moins espérons-le, à étudier de près la thèse trilectique.<br /><br /><b>Les Terres Bleues</b>.<br /><br /><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor="#ffe8cd"><blockquote><span style="color: black; font-size: 105%;">Cette volonté (de réduire le temps à l’espace) me semble amener une lecture biaisée et à mon avis erronée de ce que cherchent des gens comme Rovelli. Selon ma compréhension, Rovelli et d’autres ne cherchent pas à faire émerger le temps, mais à faire émerger la <em>pseudo-métrique</em>, parce que c’est équivalent, au sens où en Relativité générale les notions de temps et de pseudo-métrique s’impliquent l’une l’autre.<br />Mais si on voit cela (que le temps et la pseudo-métrique, c’est pareil), on voit aussi que l’espace et la pseudo-métrique, c’est pareil : la notion d’espace émerge concurremment avec la notion de temps. Une théorie sans temps, c’est aussi une théorie sans espace, et cela n’a <b>strictement rien à voir</b> avec ramener le temps à l’espace ou au mouvement.<br /><br />Une théorie sans temps et sans espace pourrait être, mais il me semble que ce n’est pas le cas pour la <em>Loop Quantum Gravity</em>, basée sur un continuum à quatre dimensions sans métrique. Il ne s’agit absolument pas d’une extension de la notion d’espace 3D à quelque chose d’équiva­lent en 4D. C’est autre chose, ni espace, ni temps. Une variété définie par sa structure diffé­rentielle, sans notion de <em>mesure</em> (pas de distance, pas de durée, pas de distinction entre distance et durée). L’introduction d’une mesure des lignes dans cette variété est très exactement l’introduction de la pseudo-métrique, qui définit concurremment la mesure de distance, la mesure de durée <b>et</b> la distinction entre durée et distance, qui définit donc concurremment le temps, l’espace et la distinction entre les deux, et par conséquent la notion de mouvement.<br /><br />Ramener le temps à l’espace est pour moi une illusion, une erreur qui pourrait venir de l’idée qu’on comprend bien intuitivement l’espace et mal le temps. À mon idée, avancer dans la compréhension du temps ne se fera pas "par le bas", en ramenant le temps à une notion plus intuitive comme l’espace, mais "par le haut", par une théorie qui fera émerger la pseudo-métrique, i.e. les distances, les durées et la différence entre distance et durée, de quelque chose de plus profond, très loin de nos notions intuitives sur le temps <b>et</b> l’espace.<br /><br /><b>Michel Mouly</b> – Forum <em>Futura-sciences</em> – Juillet 2010.<br /></span></blockquote></td></tr></table>------<br /><div id="une-idée-à-bannir"><br /><div align=center><span style="color: black; font-size: 160%;"><b>L’origine du temps : une idée à bannir</b></span></div></div><br />Peu importe le mot, commencement, début, naissance ou origine, il ne peut convenir quand il prétend traduire la singularité d’où surgirait le temps. En effet, si l’on peut bien se représenter à compter de ce point une continuité d’évènements physiques dont le départ serait la première séquence, il faut relever que le temps induit d’abord une relation d’ordre de l’avant à l’après, et donc qu’en son absence, il n’est pas permis de conceptuellement séparer l’un de l’autre.<br />Or, le vocabulaire qui est utilisé, implique forcément une anticipation parce qu’il sous-entend la succession future dont nous ferions partie, ce qui revient à dire, et c’est un paradoxe, qu’à son apparition, le temps aurait été précédé par lui-même, ou aurait été là « avant » son arrivée.<br /><br />Une image peut-être permettrait de mieux voir à quelle énormité nous devons faire face : pour sortir d’une pièce, il nous faut une clé qui se trouve dehors. Inévitablement, soit nous avons la clé car nous n’avons jamais été à l’intérieur, soit nous ne l’avons pas, et nous restons dedans.<br />En récapitulant ce qui peut se conclure d’un tel enchaînement logique incontestable : le temps a une flèche et n’a pas débuté, ou bien il n’en a pas, mais ce n’est plus du temps.<br /><br />Cherchant à s’appuyer sur des autorités scientifiques fiables, certains vont objecter que grâce à la Relativité générale, le temps a obtenu sa qualité spatiale, et que cela suffit. À quoi l’on doit répondre qu’y compris les plus grandes théories reconnues ont leurs incohérences et leurs contradictions sinon nous n’aurions pas à chercher la suivante ou l’unification.<br /><br /><b>Pierre Escaffre</b>.<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-46434179998145052302010-05-10T01:24:00.000-07:002010-11-07T05:06:55.243-08:00Il reste à ramener la philo en physique<em>Quatre appréciations réfléchies et convergentes</em><br /><br /><table border=2 align=center width=100% bgcolor="#FFF489"><tr><td><span style="color: #9E5205;"><blockquote><b> ■ </b>La science a pris des allures de tour de Babel en s’émiettant en d’innombrables disciplines sur-spécialisées. Au point qu’on peut se demander si les scientifiques poursuivent encore un idéal de connaissance, que l’on prétendait jadis universelle. De fait, l’aventure scientifique moderne pourrait se terminer de la même façon que le récit biblique, le brouhaha des langues et l’incapacité des hommes à se comprendre faisant échec à leur tentative de toute puissance. Cet éclatement de la connaissance entretient deux idées qui font notre post-modernité. Il ne serait plus possible pour un esprit d’aujourd’hui de maîtriser l’essentiel des connaissances scientifiques de son époque. Et du fait que la connaissance puisse dépendre de points de vue, nous concluons que les concepts d’objectivité, de vérité ou d’universalité n’ont plus d’avenir. Sans prôner de retour ni à l’encyclopédisme ni au réalisme naïf, il faut partir du principe que ces deux idées sont d’abord les conséquences de notre renoncement. Car l’éclatement de notre connaissance montre davantage les difficultés du sujet que l’état réel de nos connaissances. C’est le sujet, c’est-à-dire nous, qui proclamons la synthèse impossible et délaissons la philosophie comme possible langue commune à toutes les raisons humaines. C’est donc comme sujet, en s’incluant dans la réflexion et en cherchant l’élargissement philosophique, que l’on pourra penser la non-séparation des savoirs actuels sur la matière et sur l’espace-temps.<br /><br /> <b>Ludovic Bot</b> – Docteur en Physique nucléaire</blockquote></span></td></tr></table><br /><table border=2 align=center width=100% bgcolor="#FFF489"><tr><td><span style="color: #9E5205;"><blockquote><b> ■ </b>Pourquoi une nouvelle physique alors que la physique actuelle rend si bien compte à la fois de « l’infiniment petit » par la Physique quantique et de « l’infiniment grand » avec la Relativité générale ? Mais tout simplement parce que chacun de ces deux systèmes de pensée ne marche que dans son propre domaine d’application. Ces deux merveilleuses théories se révèlent absolument incompatibles, et il est donc très frustrant de ne pouvoir décrire une Nature indivisible qu’à travers deux visions complètement disjointes.<br /><br /> <b>Joël Martin</b> – CEA - ScintillationS</blockquote></span></td></tr></table><br /><table border=2 align=center width=100% bgcolor="#FFF489"><tr><td><span style="color: #9E5205;"><blockquote><b> ■ </b>Est-il possible de développer une théorie quantique de la gravitation ou, du moins, une théorie qui rendrait compte à la fois des effets gravitationnels et des effets quantiques ? Une réponse affirmative rapprocherait beaucoup de physiciens de leur rêve : celui d’unifier l’ensemble des théories physiques. Mais voilà des décennies que ces physiciens butent sur cette unification.<br />La raison des difficultés rencontrées est relativement simple. Les équations de la Mécanique quantique, qui s’appliquent au monde microscopique, imposent que certaines quantités — par exemple l’énergie d’un atome — n’adoptent que des valeurs discrètes. Quant à la gravitation, dans le cadre de la Relativité générale d’Einstein, elle est devenue une propriété géométrique de l’espace-temps. Une théorie quantique de la gravitation devrait donc être une théorie quantique de l’espace-temps. Or jusqu’ici, la théorie quantique s’applique à des objets situés dans l’espace-temps. Et comment donc quantifier l’espace-temps puisque c’est lui qui sert de cadre de référence au processus-même de quantification ? C’est là tout le problème.<br /><br /> <b>Thomas Lepeltier</b> – Docteur en Astrophysique</blockquote></span></td></tr></table><br /><table border=2 align=center width=100% bgcolor="#FFF489"><tr><td><span style="color: #9E5205;"><blockquote><b> ■ </b>La physique théorique est en pleine ébullition, les hypothèses qui tentent de rendre compte du monde se multiplient mais entrent en collision : cordes et supercordes, branes, supersymétrie, supergravité, cosmologie quantique etc. Cependant cette situation d’euphorie cache une vraie lacune. Depuis la fin du XIX<span style="font-size:67%;"><sup>ème</sup></span> siècle en effet, la discipline physique présente deux visages a priori contradictoires : la Relativité générale et la Mécanique quantique, soit deux manières de décrire une réalité, qui repose chacune sur sa géométrie et ses propres concepts. Comment se satisfaire d’une physique fragmentaire ne donnant pas de l’Univers une vision unifiée ?<br /><br /> <b>Arnaud Saint-Martin</b> – Chercheur en Sociologie</blockquote></span></td></tr></table>------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-23181214641657760272010-04-02T10:18:00.000-07:002010-07-12T12:41:53.803-07:00Des micro-états aux phénomènes<em>d’après Mioara Mugur-Schächter</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">Une révolution dans la façon de progresser sur la voie du savoir.</span></strong><br /></blockquote>À ce jour, la question de savoir comment l’entité–objet d’une description est introduite, est entièrement occultée en tant que question explicite et générale, non seulement dans la pensée courante, mais aussi dans les sciences, et même dans les sciences les plus modernes.<br />La théorie de la relativité d’Einstein, par exemple, ignore la question. Nonobstant ses analyses révolutionnaires des mesures des distances spatiales et des durées, cette théorie, parce qu’elle a été conçue initialement au niveau macroscopique, travaille partout – <em>même dans ses extensions au domaine microscopique</em> – directement avec des ‘objets’ préexistants définis par leurs ‘propriétés’, comme dans la logique classique. La Relativité d’Einstein est une théorie presque classique.<br /><br /><a href="http://www.mugur-schachter.net/"><img style="float:right; margin:10px 0 0 10px; cursor:pointer; cursor:hand; width: 160px; height: 222px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYvva-FWheenzMFDzZ_4MxjB7pFbWm0kOWJSZXPjlCHWxNbvQQv0zFTDWrBt7nZ8UMUUp_aPqzdyw3bt-1ANhB1Br-tJHY3eDHcF-qITh2OvIDfsK_BH-ya_8bsQcf0FIv07TqI5yLvZQ/s400/Mioara+Mugur-Sch%C3%A4chter.jpg" border="0" alt="Mioara Mugur-Schächter" /></a>Quant à la Mécanique quantique elle-même, source de la compréhension du rôle central que peut jouer l’opération de ‘génération’ de l’entité–objet–de–description en tant qu’opération physique délibérée et indépendante de toute qualification, la question de la ‘génération’ des entités–objets d’étude n’y est mentionnée que dans un contexte introduisant une confusion. À savoir, en relation avec <em>le concept de ‘préparation d’état’ qui intervient dans la définition d’un acte de MESURE à accomplir sur le micro-état à étudier</em>. Ce concept présuppose que le micro-état à étudier est <em>déjà disponible en tant qu’entité–objet de la qualification à accomplir</em> ; mais afin d’être <em>qualifié</em> ce micro-état doit être <em>changé</em> d’une manière <em>telle</em> qu’elle permette de parler d’une ‘mesure’ d’une grandeur mécanique bien définie, produisant des effets observables que l’on puisse coder en termes de valeurs de cette grandeur mécanique. C’est ce processus de changement approprié du micro-état–objet–d’étude, supposé déjà existant, lors d’un acte de mesure accompli sur lui, qui est le désigné de l’expression ‘préparation d’état’ (préparation du micro-état en vue de la mesure). Dans cette circonstance-là il ne s’agit donc nullement (en général) de la génération de l’entité–objet à décrire – le micro-état – mais de l’opération de qualification de cette entité. Pourtant, lorsqu’on prononce l’expression nouvelle ‘opération de <em>génération</em> de micro-état’, la force d’attraction qui, pour un physicien, émane du sens de <em>l’autre</em> expression de ‘<em>préparation</em> d’état’, phagocyte le sens de l’expression nouvelle. Le fait qu’il soit clair que, afin de qualifier un micro-état, il faille d’abord qu’il soit là ‘fixé’ en tant qu’objet-d’étude, disponible, nommable et reproductible, n’y change rien. Telle est la force que les habitudes de langage ont sur la pensée.<br /><br />En ce qui concerne les opérations de qualification, d’après la pensée classique telle qu’elle est reflétée par les grammaires et par la logique, tout le processus qui d’abord crée un qualificateur et ensuite crée les qualifications correspondantes est resserré en un seul acte statique, presque passif, de simple détection sur une entité–objet préexistante, d’une propriété également préexistante. C’est précisément ce rétrécissement qui fait contraste avec l’analyse d’Einstein des mesures de longueur et de durée. Le scandale soulevé par la Relativité restreinte a consisté dans la prise de conscience (1905-1925) du fait que les qualifications d’espace et de temps <em>se construisent</em> par les processus physiques de mesure, et que les résultats des processus de mesure d’espace et de temps comportent des <em>relativités</em> à ces processus de construction. Cette prise de conscience a clairement influencé plus tard la démarche active et relativisante adoptée pour construire des qualifications de micro-états. Dans l’élaboration des processus de mesure sur des micro-états, cette prise de conscience déclenchée par la relativité restreinte s’est prolongée, généralisée et précisée. À l’opposé de ce qui s’est passé concernant l’opération de génération d’une entité-objet – qui a été occultée – le schéma d’un processus actif et relativisant de qualification d’un micro-état par des mesures qui créent la qualification obtenue, s’est royalement installé vers 1935 dans la nouvelle pensée scientifique et philosophique officielle. Néanmoins aujourd’hui encore ce schéma continue de surprendre. On a beaucoup de mal à se débarrasser de la contraction classique d’un processus de qualification en une simple détection d’une propriété posée comme préexistante, absolue et ‘possédée’ par l’entité–objet en un état <em>actuel</em>, cela, indépendamment de tout acte cognitif opéré sur elle. Ce sont toujours la grammaire et la logique classique, avec leurs objets et prédicats hypostasiés, qui mènent la danse dans la pensée courante.<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-61152733692304143902010-03-08T02:01:00.000-08:002023-05-11T04:35:17.938-07:00La nature sans foi ni loi<em>par Les Terres Bleues</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">Les grands thèmes de la physique du XX<span style="font-size:67%;"><sup>ème</sup></span> siècle.</span></strong><br /> Christian Magnan</blockquote><a href="http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=20318"><img style="float:left; margin:0 10px 0 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 149px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEJ2bprc2ywXnlQU_wsoCmr26gypN9MBOAvo2KIJ-RPnPH1Xy9NHq2h5ohW0YQ6IQvjZ5xflRonYOT1oLZl6ex_9qGu2JKYP_N_r6lwM_v0HIHqCHZ580XMdlMLO7kykqXCvBxPfKxL8M/s400/La+nature+sans+foi+ni+loi+-+R%C3%A9duite.jpg" border="0" alt="La nature sans foi ni loi" /></a>Relativité générale, modèles d’univers courbes et dynamiques, explosion primordiale, mécanique de l’atome, physique quantique, trous noirs : désormais, pour dialoguer avec l’Univers, la pensée humaine emprunte presque exclusivement la parole scientifique. La science est-elle pour autant capable de maîtriser le réel en l’enfermant dans ses équations ?<br />Le monde est-il vraiment soumis aux lois théoriques, comme voudraient le faire croire bien des chercheurs, ou n’est-il pas au contraire pleinement autonome ? N’assume-t-il pas fort bien, sans le secours d’aucun modèle abstrait, des milliards d’années d’existence ? Ne serait-il pas définitivement « autre », irréductible à nos schémas mathématiques ?<br />Ces questions dérangeantes, Christian Magnan ose les poser : à lui-même, à la communauté scientifique, à chacun d’entre nous. Non pour le plaisir de la provocation, mais dans l’espoir de réconcilier l’homme avec une nature enfin reconnue « sans foi ni loi ».<br />Ce livre célèbre les triomphes de la science physique du XX<span style="font-size:67%;"><sup>ème</sup></span> siècle en en présentant les aspects les plus significatifs, mais s’interroge aussi sur le rôle des concepts théoriques dans notre représentation de la réalité.<br /><br /><strong>Extrait tiré de la section </strong><em><span style="color: blue">Le zéro et l’infini n’existent pas en physique</span></em><strong> du chapitre </strong><em><span style="color: blue">Le monde de la mesure</span></em><strong> :</strong><br /><a href="http://www.lacosmo.com/nature.html"><img style="float:right; margin:10px 0 0 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 140px; height: 162px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjS3C33oyUCS95T3n5xHJLd9QU9AGB5VOEOLfxz8bcdFZwKjTqtpVbjuw4MhCHyrGB-pihAC3rKqN_j4qF6exmUwsifA7_fpYzioZGLHXZK2coWpqMzbhDsutBKUzeEMhtW9MkDpanknyU/s400/Christian+Magnan.jpg" border="0" alt="Christian Magnan" /></a><em>Cependant, affirmer que le zéro est inaccessible n’est-il pas en contradiction avec le fait que nous le mentionnions souvent dans la vie courante, lorsque par exemple nous parlons d’une vitesse ou d’une distance nulle ? La méthode de mesure par logarithmes est-elle vraiment adéquate ? Le physicien ne se trompe-t-il pas ? La réponse est catégorique ; il est impossible de changer d’échelle car c’est la seule qui permette de jauger les nombres qui mettent la science en relation avec le réel. Il faut donc nous « résigner ». Sur cette échelle zéro ne possède pas de logarithme, et ne sera donc jamais mesuré.<br />Le concept de « zéro » est doté du même statut, symétriquement, que celui de l’infini positif. Ni l’un ni l’autre ne correspondent à des quantités mesurables. Par conséquent ces notions, qui ont certes un sens en mathématiques, ne peuvent être mises en relation avec rien de concret, rien de réel. J’insiste à dessein sur la portée de ces conclusions inéluctables car elles sont parfois oubliées des scientifiques eux-mêmes, certains prétendant qu’ils pourraient manipuler ou mesurer le zéro ou l’infini. Ainsi entend-on parler de masse nulle à propos de neutrinos ; ainsi entend-on qualifier l’Univers d’infini. Mais étant donné les connotations métaphysiques attachées à ces notions non anodines (zéro : le néant ; infini : Dieu), il existe un danger de propager à tort (à cause d’une science mal interprétée ou carrément fallacieuse) des contrevérités, danger en face duquel il est important et urgent de rétablir la rigueur de certains principes.</em><br /><br />« La nature sans foi ni loi ». Christian Magnan.<br /> Les grands thèmes de la physique du XX<span style="font-size:67%;"><sup>ème</sup></span> siècle.<br /><strong>22<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>€<span style="font-size:67%;"><sup> </sup></span>00</strong> aux Éditions l’Harmattan. (Publicité gratuite)<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-80414900673766973222010-02-01T05:12:00.002-08:002023-05-27T14:25:59.488-07:00Les difficultés actuelles de la physique<em>Montage subjectif d’extraits de textes et de déclarations</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« Les discussions recomposées sont au débat de fond ce que la pierre reconstituée est aux blocs de granit. »</span></strong><br /> Maxime de Margeride</blockquote><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor=#C4FFC4><span style="font-size:105%;color:#008000;"><blockquote><a href="http://pagesperso-orange.fr/lebigbang/relativite.htm"><img style="float:right; margin:10px 0 0 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 160px; height: 220px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvVP7Mj7bgtaFGJg7oGEA2ad4sE9F59HjnTlvhcEXR7Wt5hrih-VoyI7xcEK1f6QeZiWJeoOnFplFVHQvF3IbSTCZLhmBv-14EqvRgVGWNjKWwQjqlmA-UyIlb9j7YiD2SO0dQA22Ehs8/s400/Bernard+Chaverondier+-+160x220.jpg" border="0" alt="Bernard Chaverondier de Saint-Mandrier-sur-Mer (83)" /></a>Professeur agrégé de Mécanique et ingénieur des Arts et métiers, <B>Bernard Chaverondier</B> est en outre intéressé par la physique et plus particulièrement intrigué par la question de l’écoule­ment irréversible du temps, par le principe de causalité ainsi que par la non-localité de la mesure quantique. Travaux scientifiques et recherches en ce domaine (qu’il consulte à titre de loisir en tant qu’amateur mais avec un sérieux suffisant pour pouvoir en discuter de façon pertinente) l’ont amené à s’intéresser aux travaux de John Bell, de Mayeul Arminjon, d’Alan Kostelecky et de quelques autres scientifiques professionnels envisageant l’existence d’un éventuel référentiel privilégié, indirectement observable (par des effets gravitationnels selon M. Arminjon ou encore par la violation des inégalités de Bell par exemple).<br /><br />Cette éventuelle violation de l’invariance de Lorentz (cachée par exemple à l’échelle de Planck) pourrait dès lors compléter la modélisation des symétries relativistes des phénomènes physiques (pertinentes, quant à elles, à notre échelle d’observation macroscopique). Le questionnement de B. Chaverondier concerne donc l’interprétation éventuelle des symétries relativistes comme l’expression d’une sorte d’état d’équilibre en un sens restant à définir physiquement et mathématiquement. Dans cette hypothèse, cet état d’équilibre reposerait sur une fuite d’information à l’échelle de Planck (et une entropie associée) plus fine et à caractère moins anthropocentrique que l’irréversibilité de l’écoulement du temps perçue à notre échelle macroscopique (reposant, quant à elle, sur l’entropie de Boltzmann). Dans une telle hypothè­se, il existerait donc une sorte d’écoulement irréversible du temps objectif et une irréversibi­lité objective de la mesure quantique. Elle reposerait alors sur une entropie plus fine et moins dépendante de l’observateur macroscopique que l’entropie de Boltzmann. Certains travaux de Gerard ‘t Hooft portent d’ailleurs sur un éventuel déterminisme quantique et une irréversibi­lité de la mesure quantique cachée à l’échelle de Planck. Cela montre la légitimité de ce type de questionnement, les questions posées par B. Chaverondier sur la nature de l’irréversibilité de la mesure quantique et sur l’interprétation de l’expérience du choix retardé ne semblant pas encore posséder de réponse unanimement acceptée par la communauté scientifique.<br /><br />Un questionnement orienté dans une direction, on le voit – surtout pour ceux qui commencent à connaître la thèse <a href="http://la-trilectique.blogspot.com/2008/11/pour-une-nouvelle-thorie-de-la-matire.html"><span style="color:green;"><em>trilectique</em></span></a> – radicalement différente de celle en vigueur sur ce site, où la visée consiste à éliminer le temps de la base théorique pour associer les quatre interactions connues dans une description unifiée d’une évolution relationnelle de la masse à l’énergie, et inversement de l’énergie à la masse.<br /><br />Malgré tout, et ce n’est certainement pas là une source d’étonnement dénuée de signification, les deux suggèrent d’envisager « l’existence » d’un éventuel référentiel privilégié. L’<a href="http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/phys4.htm"><span style="color:green;"><em>espace-temps d’Aristote</em></span></a> offrirait à la première hypothèse un cadre mathématique compatible avec d’éventuelles violations cachées de l’invariance de Lorentz tout en permettant d’y exprimer les symétries relativistes gouvernant les phénomènes physiques à notre échelle d’observation. Pour ce qui est de la trilectique par contre, ce référentiel privilégié serait le zéro Kelvin <em>(0 K)</em>, sorte de chaos primaire de champ et de matière, synthétisant à la fois les propriétés algébriques reconnues au zéro ainsi qu’à l’infini.<br /></blockquote></span></TD></TR></TABLE><br /><strong>Lancement.</strong> « Le problème de la mesure met en évidence les difficultés à établir un lien entre les postulats de la Mécanique quantique et le monde tel qu’il semble nous apparaître. »<br /><br /><strong>Chaverondier.</strong> Certains pensent que cela vient du fait que nous essayons de comprendre la physique quantique en nous appuyant sur une intuition et sur un vocabulaire fondés sur notre expérience vécue. Or, cette expérience nous donne des post-jugés inadaptés à la compréhen­sion des phénomènes quantiques. Pour ma part, j’ai le sentiment qu’il y a un bon nombre de questions théoriques non résolues et qui concernent :<br /> ● le principe de causalité,<br /> ● la notion de phénomène irréversible,<br /> ● l’écoulement irréversible du temps,<br /> ● les considérations de non-localité quantique,<br /> ● le second principe de la thermodynamique,<br /> ● la notion de mesure quantique (et d’appareil de mesure),<br /> ● la notion de système,<br /> ● la compatibilité entre Mécanique quantique et Relativité, cela avant même d’aborder la question de la gravitation et malgré l’efficacité prédictive incontestable de la méca­nique quantique relativiste.<br /><br /><strong>Les Terres Bleues.</strong> J’apprécie particulièrement cette façon claire et synthétique de sérier les difficultés théoriques de fond. Je n’ai pas la compétence pour juger si le tour de la problémati­que est effectué de manière complète, mais à la simple lecture de cette liste, on peut d’ores et déjà évaluer l’ampleur de la nécessaire mise en cohérence à venir de nos concepts. Ceci, bien entendu, sans remettre en cause l’apport de la physique quantique, car à mon avis le problème ne se situe pas là, au contraire.<br /><br /><strong>BC.</strong> Quant à moi, j’estime que si, mais sans restreindre la problématique à la seule physique quantique. Elle n’est pas plus en cause que tout le reste de notre physique dans les difficultés que la science actuelle doit surmonter pour modéliser entièrement et correctement la notion de l’écoulement irréversible du temps notamment.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Ce qui doit évoluer selon moi, c’est notre compréhension du monde. Il ne s’agit pas de se replier frileusement sur une ancienne vision des choses. L’enjeu consiste donc à faire naître de nouvelles représentations à travers un élagage–réaménagement de la pensée.<br /><br /><strong>BC.</strong> Et aussi notre connaissance et nos modèles des phénomènes physiques, mais bon, quand est-ce qu’il deviendra possible de résoudre les problèmes actuels ? Quels sont les obstacles à surmonter pour y parvenir ? Je suppose, au vu des difficultés que l’on connaît à ce jour, qu’ils sont à la fois mathématiques et expérimentaux, autrement dit « la totale ».<br /><br /><strong>LTB.</strong> À mon avis, absolument pas, il ne reste qu’à réorganiser nos conceptions, c’est dire si je pense que l’on n’est pas loin d’un aboutissement, avec la <em>Gravitation quantique à boucles</em> par exemple, où là-aussi il reste encore à "préciser" cette notion de temps. Alors, le temps ? – Oui, pourquoi pas ? Mais pour avancer droit, pas de détours : « de l’obstacle, faire le passage ».<br /><br /><strong>BC.</strong> Mon impression est qu’il y a sur ces sujets un univers entier à découvrir, et qu’il nous est, pour l’instant du moins, inaccessible. Qu’est-ce qui nous permettra de révéler :<br /> ● d’abord, ce qu’est un appareil de mesure ? Les articles de Roger Balian sur ce point sont très intéressants en ce sens qu’ils permettent de proposer une interprétation réa­liste de la mesure, mais je ne vois pas bien comment ils pourraient s’étendre à des situations dans lesquelles se manifeste la non-localité.<br /> ● ensuite, ce qu’est un phénomène irréversible ? Alors que presque toute notre physique est réversible au niveau fondamental, les réponses actuelles aux arguments objectés à Boltzmann par <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me_H#Le_paradoxe_de_Loschmidt_.281876.29">Loschmidt et Zermelo</a> n’étant que des réponses pragmatiques.<br /> ● enfin, ce qu’est le principe de causalité ?<br /><br /><strong>LTB.</strong> Le temps, le temps, le temps<span style="font-size:33%;"> </span>… Nous avons tous ensemble un problème théorique avec cette notion. Il reste alors à la travailler et à la retravailler jusqu’à ce qu’elle nous permette de rendre compte convenablement de toutes les observations. Pour être explicite, et en reprenant la phrase de Bénédetto « de l’obstacle, faire le passage », nous devons attaquer ce concept au plus profond, et à la dynamite si besoin est, afin de dégager la voie.<br /><br /><strong>Assistance.</strong> Alain Connes semble avoir une réponse conceptuelle : <a href="https://rumeurdespace.com/2022/01/18/geometrie-non-commutative/">un espace non-commutatif engendre son propre temps</a>, qui de cette manière justifie l’apparition naturelle du temps.<br /><br /><strong>BC.</strong> Partir des travaux d’Alain Connes est une bonne idée. La non-commutativité de l’algèbre des observables fait émerger le temps probablement parce qu’elle interdit à l’observateur d’un électron dans un état de spin horizontal, par exemple, de connaître ce que va être le résultat de la mesure de son spin vertical. Au même titre que le second principe de la thermodynamique, la non-commutativité modélise les limitations d’accès de l’observateur à l’information. Ces fuites d’information loin de l’observateur seraient à l’origine de l’écoulement irréversible du temps perçu à notre échelle, certainement aussi à la base du principe de causalité et du fait que nous n’avons pas de souvenirs du futur alors que nous en avons du passé.<br /><br /><strong>LTB.</strong> La référence proposée à la géométrie non-commutative arrive, je pense également, fort à propos, et je partage l’idée qu’elle peut constituer une excellente base de travail. Cependant, il paraît essentiel de souligner que l’origine naturelle du temps à travers la non-commutativité doit être comprise comme concernant la flèche et pas l’aspect métrique. Saisir l’importance de cette différence est vraiment l’élément capital pour éviter le « contresens ».<br /><br /><strong>BC.</strong> La différence, c’est que l’observateur enregistre de l’information à travers sa mesure. Or, cette acquisition–enregistrement d’information est un phénomène irréversible. Nous n’avons donc qu’à savoir comment relier finement <em>acquisition d’information</em> et <em>irréversibilité</em>.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Au niveau quantique, nous n’avons pas affaire à un observateur qui va à la "pêche" aux informations, nous avons affaire à deux acteurs qui interagissent, l’un des deux étant appelé l’observateur, l’autre le phénomène observé. L’acceptation de cette prémisse-là est à mon avis une règle pareillement indispensable afin de pouvoir développer une réflexion sur le sujet qui ne dérive pas rapidement vers l’irrationnel.<br /><br /><strong>BC.</strong> Si on tend à identifier la façon dont nous sommes contraints à ce jour de nous y prendre, pour axiomatiser sans incohérence la théorie avec la nature des phénomènes physiques sous-jacents qui engendrent les effets observés, c’est un vrai renversement de situation : ce n’est plus la physique qui gouverne les phénomènes, observateurs et appareils de mesure compris, mais le prélèvement d’information par l’observateur qui devient leur source unique. Accorder une signification trop concrète à cette axiomatique, ou lui attribuer une valeur de vérité abso­lue débordant largement de son objectif purement prédictif, pourrait pousser à croire que c’est nous, êtres humains conscients, qui créons l’écoulement irréversible du temps.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Effectivement, la prudence est de mise, car jusqu’à plus ample informé, il s’agit juste de comprendre ou d’interpréter des interactions, et pas de rechercher une ultime frontière<span style="font-size:33%;"> </span>… Quant à l’acquisition de l’information – pertinente ou non – c’est une idée qui me gêne parce qu’elle présuppose une information qu’il ne resterait plus qu’à recueillir. Or ce n’est pas ainsi. Au niveau quantique, l’observateur entre dans le système, il a un vrai rôle dans l’apparition de l’information, il ne se contente pas "d’observer" car là où il se trouve, l’observation fait partie de l’interaction. L’équilibre antérieur du système est soudain rompu, la fonction d’onde s’ef­fondre. La situation potentielle est irréversiblement devenue une situation passée. Et il n’a pas été nécessaire qu’il sache qu’il avait interagi, il a suffit qu’il l’ait fait.<br /><br /><strong>BC.</strong> En tout cas, on obtiendrait une explication et une base de modélisation plus satisfaisante de l’écoulement irréversible du temps et de l’irréversibilité de la mesure quantique si, à l’ave­nir, on finissait par découvrir un moyen moins anthropocentrique que la croissance de l’entro­pie de Boltzmann « des systèmes isolés ». Pourquoi pas une fuite d’information à l’échelle de Planck ? Car je ne vois pas comment obtenir une interprétation à la fois réaliste et locale de la mesure quantique sans prévoir de descendre au niveau où se joue cet indéterminisme.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Il me semble aussi que c’est au niveau de l’échelle de Planck que ces choses-là doivent se produire. Mais ce n’est pas à ça que je pensais lorsque j’ai parlé d’ultime frontière, car très généralement – et dans ce cas précis spécialement – je n’imagine pas une limite à l’univers. Il faut inverser le sens du mot réalité, en donner une définition quantique et l’étendre à l’univers macroscopique après. L’acception classique de ce terme est aujourd’hui obsolète.<br /><br /><strong>BC.</strong> Et pour résoudre les problèmes qui demeurent relativement à la question de la mesure et de l’écoulement irréversible du temps, il faudra pouvoir observer et modéliser les interactions que nous ne connaissons pas encore, à l’origine de l’irréversibilité des évolutions. Jusqu’à ce que l’on y parvienne, et ce n’est probablement pas demain que cela va se produire même si les physiciens progressent sur cette difficile question, nous ne saurons pas dire ce qu’est vraiment l’irréversibilité de l’écoulement du temps.<br /><br /><strong>Assistance.</strong> Dans le cas de la physique quantique, on lutte contre son propre sens commun, et ce n’est pas en refusant de procéder à ce constat que l’on pourra un jour trouver des solutions.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Je persiste à penser qu’une mise en cohérence des concepts, allant au-delà de la science mais accomplie à partir de la science avec les apports inégalés de la physique actuelle, est une affaire de plus en plus urgente dans laquelle les scientifiques ont un rôle prépondérant à jouer. Mais mon principal souci, c’est que de ce côté on ne voit rien venir. On dirait qu’il y a comme une appréhension devant l’immensité de la remise en cause que cette tâche implique.<br /><br /><strong>BC.</strong> Pour quelle raison y a-t-il un problème scientifique à résoudre, et non pas uniquement de petits ajustements de vocabulaire à faire, ou une façon à découvrir de mieux expliquer ce que l’on sait déjà ? — Parce que sans ça, à cause de la violation des <a href="http://feynman.phy.ulaval.ca/marleau/pp/03epr/epr_2/epr_2.html#2">inégalités de Bell</a>, il n’est pas possible de concilier la Relativité restreinte avec une interprétation de la mesure dans laquelle ce sont les appareils et non les observateurs humains qui modifient l’état du système observé.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Naïvement, je traduis : "l’évolution de l’état du système est ce que nous étudions". Puis tout aussi candidement, je le comprends comme étant donc l’objet de l’étude. Mais pour moi, c’est très précisément cela qui disparaît avec les observables quantiques. L’information ne se trouve pas dans le vecteur d’état ni dans la fonction d’onde, elle est produite par l’interaction.<br /><br /><strong>BC.</strong> L’interprétation que tu proposes est incompatible avec la théorie quantique actuelle. c’est ce que l’on appelle l’interprétation réaliste de la mesure, qui consiste à admettre qu’elle est un phénomène physique objectif d’interaction du système observé avec l’appareil de mesure dont elle détermine le résultat qui ensuite est recueilli par l’observateur.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Je crains fort de ne pas pouvoir accepter ce tour de passe-passe parce qu’il ne s’agit en aucune façon de simples adaptations de vocabulaire. Avec la physique quantique, ce sont les termes-mêmes de la question qui changent. Il n’y a pas <em>"un phénomène physique d’interaction entre un système observé et un appareil de mesure qui se termine par un résultat de mesure"</em>, l’interaction entre le système observé et l’appareil de mesure constitue le phénomène, d’où est ensuite extraite l’information. Combien de fois encore 80 ans avant de noter ça ?<br /><br /><strong>BC.</strong> Si tu estimes que l’on peut considérer la mesure quantique comme le résultat de l’interac­tion physique objective d’un appareil de mesure avec le système observé et que l’information est ensuite recueillie par l’observateur – c’est ce que je pense moi aussi, mais c’est un point de vue minoritaire – alors il faut présenter une nouvelle théorie car cette interprétation rompt la chaîne infinie de Von Neumann au niveau de l’appareil de mesure, ce qui conduit à une viola­tion du caractère déterministe, local, unitaire et réversible de ces évolutions.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Merci pour la clarté et l’honnêteté de tes synthèses qui permettent à la discussion de ne pas tourner en rond, et de situer les aspects sur lesquels il convient de s’expliquer davantage, parce que si les points de vue sont proches, ils restent différents. Bon, dernière tentative : oui, il est permis de considérer l’interaction physique comme étant objective, mais ce qui ne l’est pas, c’est de considérer que préexiste à elle des « objets en eux-mêmes » que l’on qualifierait l’un d’observateur conscient ou d’appareil de mesure, et l’autre de système quantique.<br /><br /><strong>Assistance.</strong> On dirait que le concept d’<a href="http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/04/73/98/PDF/tel-00007634.pdf">information quantique</a> tel que déjà on l’entrevoit ici est appelé à jouer un grand rôle dans les modélisations futures. Impasse ou piste à explorer ?<br /><br /><strong>BC.</strong> La thèse de Grinbaum pilotée par Michel Bitbol * repose sur l’idée que la théorie doit être refondée sur une base informationnelle considérant, entre autres, l’émergence d’information à l’issue de la mesure comme un axiome. Cela ne signifie pas la fin de l’histoire, mais juste que le choix de l’approche informationnelle pourrait bien être à ce jour la seule alternative à notre disposition pour formaliser sans incohérence ce que nous observons.<br /><br />(*) Lire à ce propos le commentaire en date du 27 février 2010. <br /><br /><strong>LTB.</strong> Je crois y déceler une certaine précipitation à traduire dans un sens particulier, celui du rôle déterminant de l’observateur, les balbutiements d’une théorie quantique informationnelle très prometteuse à condition de ne pas lui faire dire autre chose que ce qu’elle exprime. C’est un peu dommage de ce point de vue. Toutefois, je trouve qu’elle contient une quantité inouïe d’idées intéressantes et novatrices, tellement que j’en viens à me demander de quelle manière il est possible de frôler d’aussi près une hypothèse fondatrice et de ne pas la formuler.<br /><br /><strong>BC.</strong> À noter quand même que l’approche de Grinbaum, si elle ne résout pas le problème de la mesure, parvient à le contourner en intégrant l’obtention d’information par mesure quantique au niveau de ses axiomes. Le problème devient alors méta-théorique, c’est le terme employé, et sort de la théorie pour rejoindre le champ de la philosophie – ou de la métaphysique si l’on préfère – en attendant que des observations plus fines lui permettent de réintégrer le champ de la physique. La reconstruction proposée par Alexéi Grinbaum s’effectue sans avoir à se posi­tionner sur cette question, et ne permet pas non plus d’y répondre. Il n’a pas besoin de savoir si la modification d’état quantique (donc l’information enregistrée sur le résultat de la mesure à l’issue de cette modification) se produit seulement lors de l’interaction de l’observateur avec l’appareil de mesure ou au contraire s’il s’était déjà produit lors de l’interaction de l’appareil de mesure avec le système observé. De façon un peu caricaturale, la reformulation proposée par Grinbaum commence quand la mesure quantique est terminée. Nul besoin de savoir qui a cassé la chaîne infinie de Von Neumann. Il part du constat que cette chaîne est rompue à la fin de la mesure ; il ne vise pas à modéliser par qui ou comment ; et « ça dissout le problème ».<br /><br /><strong>LTB.</strong> Je pense avoir de ce texte une interprétation à peu près similaire, et je lui reconnais bien volontiers toutes ces qualités-là. Ajoutons néanmoins qu’il — Alexéi Grinbaum — y écrit aussi :<br /> ● Le premier et crucial présupposé philosophique fait dans la thèse est que le monde peut être décrit comme une « boucle des existences » (Wheeler). Cette expression est dénuée de tout engagement ontologique : l’accent est placé sur le mot « décrit » et non pas sur « monde ». (…)<br /> ● (…) Toute coupure sépare l’objet de la théorie des présupposés de la même théorie. Une fois la coupure donnée, certains éléments de la boucle deviennent l’objet d’étude de la théorie, d’autres restent dans la méta-théorie de cette théorie. En changeant l’en­droit où est effectuée la coupure, il est possible d’échanger les rôles de ces éléments : ceux qui étaient <em>explanans</em> deviennent <em>explanandum</em> et l’inverse. Il est important de noter que la coupure a été fixée, c’est une erreur logique de se poser des questions qui n’ont un sens que par rapport à une autre coupure de la boucle.<br /><br />L’ennui, c’est que l’information est posée comme ayant une "existence" indépendante. Or, se situer dans une approche relationnelle implique de ne pas s’appuyer sur une formulation telle qu’énoncée dès le premier axiome. Dit autrement, l’information représentant la coupure entre l’avant et l’après qui donnent son sens au temps, il est impossible de couper sur la coupure. Il ne serait par contre pas juste de se l’imaginer en dehors des observables qui l’entourent.<br /><br /><strong>BC.</strong> Dans l’<a href="http://arxiv.org/PS_cache/gr-qc/pdf/0212/0212074v4.pdf">article de Rovelli et Martinetti</a>, un flot temporel apparaît grâce à un observateur de durée de vie finie et à l’algèbre non-commutative des observables du diamant de Lorentz (bi­cône de causalité relativiste de l’observateur, une pointe à sa naissance, l’autre à sa mort), cela dans le cadre d’une théorie quantique des champs quadri-dimensionnelle conformément inva­riante dans l’espace-temps de Minkowski, et brise ainsi la covariance relativiste. Cela permet de faire émerger une notion d’écoulement du temps privilégié dans un espace-temps qui à lui seul ne le permet pas puisque le référentiel privilégié relatif à ce flot temporel rentre en conflit avec l’équivalence nécessaire entre les divers écoulements du temps associés aux référentiels inertiels. On voit que la notion d’écoulement du temps ne peut guère, pour l’instant, se passer d’observateur, c’est à dire de thermodynamique sous sa forme actuelle.<br /><br /><strong>LTB.</strong> L’idée géniale de Rovelli consiste, d’après moi, à liquider le temps, pour ne pas dire le tuer. Mais pourquoi s’entêter ensuite à vouloir le faire revenir tel quel au niveau macroscopi­que. Le bon plan consisterait à se contenter de faire entrer <strong>la flèche</strong> au niveau quantique, puis de traiter <strong>la durée</strong> comme ayant une nature uniquement spatiale. Ses réseaux et autres mous­ses de spins auraient d’un coup sans aucun doute une plus fière allure.<br /><br /><strong>BC.</strong> Le document de Rovelli et Martinetti que j’ai signalé n’a aucun rapport avec les mousses de spin. Il est en relation avec la géométrie non-commutative d’Alain Connes.<br /><br /><strong>LTB.</strong> N’y a-il vraiment aucun rapport entre les travaux de Rovelli et Connes, ceux de Rovelli et Martinetti et ceux de Rovelli et Smolin ? Non, là je ne suis pas sérieux car d’après ce que je constate, tous les exposés, résumés ou références que tu introduis dans le débat sont amenés avec une honnêteté remarquable vis-à-vis de ceux à qui ils sont empruntés. Par contre, il faut admettre que les atomes constituant l’observateur ou l’appareil de mesure sont au moins aussi "quantiques" que les éléments du système observé. D’où l’intérêt du terme de coupure afin de pouvoir dire cette « réalité » qui persiste toujours à être insaisissable :<br /> ● Répétons-le, on ne peut pas couper sur la coupure.<br /> ● Une coupure possède deux côtés. En termes informationnels c’est plus qu’approprié.<br /> ● Totalement dépourvue d’épaisseur, elle ne s’oppose pas au franchissement.<br />Mais elle ne sépare pas la théorie de la métathéorie dans le but de dissoudre le problème de la mesure, elle en est la possible réponse scientifique ! Elle ne sépare pas observateur et observé, elle sépare observateur–et–observé–avant d’observateur–et–observé–après. Plus de problème de conscience de l’observateur ou de sa non-conscience. La chaîne de Von Neumann n’est pas rompue, elle est scindée en deux continuités en miroir (en bicône ?) situées de part et d’autre de la coupure, les observables. La coupure est en fait la symbolique de « l’instant présent ».<br /><br /><strong>BC.</strong> Selon moi, la démarche de A. Grinbaum et M. Bitbol. consiste à déterminer ce qu’il faut mettre comme ensemble minimal d’hypothèses tirées des faits d’observation, en ne cherchant surtout pas à savoir ce qu’est "réellement" (ontologiquement) une mesure quantique, cela sans présupposé philosophique ni métaphysique sur la nature de cette mesure, pour obtenir ensuite les outils fournissant des prédictions que l’on sait pertinemment conformes à l’observation. Ils se soucient donc exclusivement de ce qui est directement observable et rejettent en dehors des fondements de la théorie ce qui n’est pas nécessaire à sa reconstruction. La question de savoir, en particulier, comment l’information émerge de la mesure n’en fait pas partie.<br /><br /><strong>LTB.</strong> Pour développer l’argument d’une séparation entre futur et passé, il suffirait par la suite de s’entendre sur la qualification des observables. Si ce qui en ressort est un espace-temps (ou espace-durée) à quatre dimensions voire davantage, ce ne sera plus en tout cas celui de Min­kowski, et s’il s’agit d’une relation alliant les quatre interactions connues, et schématisable en tant que surface de séparation entre deux espaces emplis chacun ou de masse-énergie ou bien d’énergie-masse, seule une représentation mathématique complexe ou autre<span style="font-size:33%;"> </span>… sera alors apte à en rendre compte. Quoi qu’il en soit, le temps ne disparaît pas de la physique, il n’est sim­plement plus posé comme préalable. En tant que flèche, il découle de la non-commutativité, et s’il possède en tant que durée une ou trois dimensions spatiales, c’est le choix ultérieur de mo­délisation qui le dira. Une révolution du point de vue épistémologique donc, avec la rentrée de l’expérience à la place de l’intuition spatio-temporelle habituellement acceptée.<br /><br /><strong>Conclusion.</strong> Quelques bouleversements majeurs en perspective, et de quoi remettre en cause nombre de "certitudes" scientifiques profondément ancrées.<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-87735072009687416792009-12-22T12:47:00.003-08:002023-04-11T05:36:54.793-07:00Gravitation quantique à boucles<i>d’après Lee Smolin</i><br /><blockquote><b><span style="font-size: 105%;">« Rien ne va plus en physique ! »</span></b></blockquote><table border="2"><tbody><tr><td bgcolor="#c4ffc4"><blockquote><span style="color: green; font-size: 105%;"><a href="http://timereborn.com/wp/writings/the-trouble-with-physics/"><img alt="Lee Smolin à Harvard" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3JO_l5ks5HXHI_wgjBinBim6MY7SK4Wp5b8PvgyfgDNWIX3WtShIx2gdwK3e3gvB9h2VhC7N7im5HjPPZBqcwqobBZRR7Gm4s4A3l19yKITP42BHHOQrVtnPcS9Loq_jLwlKYER43T4k/s400/Lee+Smolin+%C3%A0+Harvard.jpg" style="cursor: pointer; float: right; height: 200px; margin: 10px 0pt 0pt 10px; width: 240px;" /></a>Théoricien de la physique, <b>Lee Smolin</b> est l’un des principaux concepteurs et réalisateurs de la Gravitation quantique à boucles (en anglais <i>Loop Quantum Gravity</i>) dont l’objectif avoué est de réussir l’unification de la Mécanique quantique avec la Relativité générale.</span><br /><span style="color: green; font-size: 105%;">Actuellement chercheur à l’Institut Perimeter de physique théorique de Waterloo (en Ontario au Canada), il est convaincu que la Mécanique quantique avec son formalisme totalement dépourvu de sens concret ne peut être considérée comme un aboutissement interprétatif.</span><br /><span style="color: green; font-size: 105%;">Pour les partisans de la Gravitation quantique à boucles, l’espace-temps ne serait pas continu et homogène, mais discontinu car composé de « grains » constituant des « réseaux ». Théorie simple et élégante, elle parvient à expliquer notamment les questions géométriques d’aires et de volumes, mais bute essentiellement sur l’obstacle « temporel » de la dynamique.<br />------</span></blockquote><span style="color: green; font-size: 105%;"></span></td></tr></tbody></table><br /><b>"Des atomes d’espace et de temps"</b><br /><br />Il y a cent ans encore, la plupart des scientifiques pensaient que la matière était continue. Depuis l’Antiquité, philosophes et scientifiques caressaient l’idée qu’en divisant la matière en parties assez petites, on finirait par rencontrer des entités minuscules et indivisibles, c’est-à-dire des atomes. Toutefois, certains pensaient que leur existence ne serait jamais prouvée. Aujourd’hui, nous pouvons visualiser des atomes isolés et nous étudions les particules qui les composent. Les caractéristiques granulaires de la matière nous sont devenues familières. Au cours des dernière décennies, des physiciens et des mathématiciens se sont demandé si l’espace n’était pas, lui aussi, constitué d’entités discrètes. Est-il continu, comme nous l’avons appris à l’école, ou ressemble-t-il davantage à un morceau d’étoffe, tissé de fibres distinctes ? Si nous sondions l’espace à des échelles suffisamment petites découvririons-nous des "atomes" d’espace, de minuscules volumes irréductibles, impossibles à diviser en constituants plus petits ? Et qu’en est-il du temps ? Le monde physique change-t-il de façon continue, ou, au contraire, évolue-t-il par bonds minuscules, un peu comme un ordinateur ?<br />Au cours des seize dernières années pour tenter de répondre à ces question, les physiciens ont élaboré une théorie nommé Gravitation quantique à boucles. Cette dernière prédit que l’espace et le temps sont effectivement constitués d’entités fondamentales discrètes, et les calculs faits dans ce cadre révèlent un monde à la fois simple et élégant. La Gravitation quantique à boucles a éclairé d’une façon nouvelle certains phénomènes étranges, tels les trous noirs et le big-bang. De surcroît, nous pourrons la mettre à l’épreuve de l’expérience : elle prédit les résultats d’expériences que nous pourrons réaliser dans un futur proche, et qui nous permettront de savoir si oui ou non les atomes d’espace-temps existent.<br /><br /><b>Concilier l’inconciliable</b><br /><br />Nous avons élaboré la théorie de la Gravitation quantique à boucles, alors que nous nous heurtions à une difficulté tenace de la physique : la conception d’une théorie quantique de la gravitation. Afin d’expliquer pourquoi c’est une question importante – et comment elle nous a conduits aux propriétés granulaires de l’espace-temps –, retraçons à grands traits la théorie quantique, d’une part, et la théorie de la gravitation, de l’autre.<br />La Mécanique quantique a été formulée au cours du premier quart du XX<span style="font-size: 67%;"><sup>ème</sup></span> siècle, et résulte des travaux qui ont confirmé que la matière est constituée d’atomes. Les équations de la Mécanique quantique exigent que certaines grandeurs, telle l’énergie d’un atome, ne prennent que des valeurs discrètes. La théorie quantique prédit avec succès les propriétés et le comportement des atomes, des particules qui les composent et des forces qui les gouvernent. En fait, les succès de cette théorie sont sans précédent dans toute l’histoire des sciences. Elle sous-tend notre compréhension de la chimie, de la physique atomique et subatomique, de l’électronique et même de la biologie.<br />Simultanément, Albert Einstein construisait la Relativité générale, qui est une théorie de la gravitation. Selon cette dernière, la force gravitationnelle est une conséquence du fait que l’espace et le temps sont déformés par la présence de matière. On obtient une vague analogie de ce phénomène en plaçant une boule de bowling sur une mince feuille de plastique où l’on fait aussi rouler une bille. Les deux sphères représentent le Soleil et la Terre tandis que la feuille de plastique est l’espace lui-même. La boule de bowling creuse une profonde dépression dans la feuille, et la bille suit la pente de la boule, comme si une force – la gravitation – l’attirait. De même, toute matière ou toute concentration d’énergie déforme la géométrie de l’espace-temps, déviant d’autres particules ou des rayons lumineux. C’est ce phénomène que nous nommons gravité.<br />La Mécanique quantique et la théorie de la Relativité générale d’Einstein ont été, chacune de leur côté, confirmées par l’expérience avec une précision étonnante. Cependant jusqu’à présent, aucune expérience n’a exploré de système dont la description théorique nécessiterait l’une et l’autre des deux théories. Cela tient au fait que les effets quantiques sont prédominants à très petite échelle, tandis que les effets relevant de la Relativité générale requièrent de grandes quantités d’énergie<span style="font-size: 67%;"><sub> </sub></span>… et ces conditions ne sont réunies qu’exceptionnellement.<br />Ce manque de données expérimentales s’accompagne d’une énorme difficulté conceptuelle. La théorie de la Relativité générale est fondamentalement une théorie classique, c’est-à-dire non quantique. Or, si la physique, dans son ensemble, est cohérente il doit exister une théorie unique qui, d’une façon ou d’une autre, rassemble la Mécanique quantique et la Relativité générale. Cette théorie tant attendue est la gravitation quantique. Puisque la Relativité générale traite de la géométrie de l’espace-temps, une théorie quantique de la gravitation sera également une théorie quantique de l’espace-temps.<br /><br /><b>Des volumes discrets</b><br /><br />Les physiciens ont développé un impressionnant outillage mathématique afin de transformer les théories classiques en théories quantiques. Ces méthodes furent appliquées à la Relativité générale mais en vain. Les calculs effectués dans les années 1960-70 semblaient montrer que la théorie quantique et la Relativité générale ne pourraient jamais être combinées correctement. Il semblait donc nécessaire de recourir à des postulats ou des principes totalement nouveaux, qui n’étaient inclus ni dans la théorie quantique ni dans la Relativité générale, par exemple de nouvelles particules, de nouveaux champs, ou toute autre nouvelle entité. À l’aide d’un tel artéfact, ou d’une nouvelle structure mathématique, on espérait développer une théorie de type quantique qui, lorsqu’on considérerait son approximation dans le domaine classique redonnerait les résultats de la Relativité générale. Afin de conserver les puissantes prédictions de la Mécanique quantique et de la Relativité générale, ces ingrédients exotiques devraient rester inaccessibles à l’expérience, sauf dans quelques circonstances exceptionnelles où les deux théories partielles président à des effets notables. Parmi les différentes approches relevant de cette stratégie, citons la théorie des twisteurs, la géométrie non-commutative ou encore la super-gravitation.<br />Aujourd’hui, la voie la mieux explorée par les physiciens est celle de la théorie des cordes selon laquelle l’espace a six ou sept dimensions – pour le moment inobservées – en plus des trois qui nous sont familières. La théorie des cordes prédit également un grand nombre de nouvelles particules élémentaires et de forces fondamentales dont l’existence n’est encore qu’hypothétique. Certains physiciens pensent que la théorie des cordes serait elle-même incluse dans une théorie plus vaste, nommé théorie M, mais aucune définition précise n’en a encore été donnée. Pour toutes ces raisons, de nombreux physiciens et mathématiciens pensent qu’il faut explorer de nouvelles pistes, et la Gravitation quantiques à boucles en est une.<br />Au milieu des années 1980, nous avons été plusieurs dont Abhay Ashtekar, de l’Université de Pennsylvanie, Ted Jacobson, de l’Université du Maryland, et Carlo Rovelli, de l’Université de Méditerranée à Marseille, à réexaminer les tentatives de quantification de la Relativité générale, à l’aide des techniques mathématiques standards. Nous savions que tous les résultats infructueux obtenus dans les années 1970 reposaient sur l’hypothèse d’un espace continu, quelle que soit l’échelle considérée (de même qu’avant la découverte des atomes on admettait que la matière était continue). Et si cette hypothèse était fausse ? Les anciens calculs seraient à revoir de fond en comble.<br /><br /><b>Un gros accroc</b><br /><br />Nous avons commencé par chercher une façon de faire les calculs sans supposer que l’espace est lisse et continu. De plus, nous avons veillé à ne faire aucune supposition qui aille au-delà des principes bien établis par l’expérience et déjà contenus dans la Relativité générale et dans la Mécanique quantique. En particulier, nous avons conservé deux des principes clés de la Relativité générale.<br />Le premier de ces principes est l’indépendance d’arrière-plan, stipulant que la géométrie de l’espace-temps n’est pas fixe mais qu’il s’agit au contraire, d’une quantité dynamique en perpétuelle évolution. Pour la déterminer, on doit résoudre certaines équations qui décrivent tous les effets de la matière et de l’énergie. À ce propos, la théorie des cordes, telle qu’elle est formulée aujourd’hui, n’obéit pas à ce principe. Les équations qui décrivent les cordes opèrent dans un espace-temps classique (non quantique) prédéterminé.<br />Le seconde principe, désigné pas le terme d’invariance par difféomorphisme, est très lié à l’indépendance de l’arrière-plan, et se rapporte aux coordonnées dans l’espace d’un événement : on peut choisir n’importe quelle coordonnée d’espace et de temps. Ce système de coordonnées s’apparente à la longitude et à la latitude utilisées à la surface de la Terre, mais sous une forme généralisée à un espace-temps comportant quatre dimensions. Cette invariance garantit que les équations d’une théorie conservent la même forme dans tout système de coordonnées bien choisi. Un point de l’espace-temps n’est défini que par les événements physiques qui s’y déroulent, non par un jeu spécial de coordonnées (aucune coordonnée n’est "spéciale"). L’invariance par difféomorphisme est un outil puissant qui a guidé Einstein lors des premiers développements de la Relativité générale.<br />En combinant ces deux premiers principes aux techniques standards de la Mécanique quantique, nous avons élaboré un langage mathématique grâce auquel il nous fut possible de déterminer si l’espace est discret ou continu. Pour notre plus grande joie, les calculs ont montré que l’espace est quantifié. Nous venions de poser les bases de la théorie de la Gravitation quantique à boucles, ce qualificatif provenant du fait que certains des calculs font apparaître de petites boucles dans l’espace-temps. Depuis, ces calculs ont été refaits par de nombreux théoriciens utilisant une large gamme de méthodes différentes. Avec les années, l’étude de la Gravitation quantique à boucles est devenue un domaine de recherche en plein essor, auquel travaillent de nombreuses équipes dans le monde. Nos efforts combinés nous permettent d’accorder une grande confiance à l’image de l’espace-temps, dont je vais esquisser les grandes lignes.<br />La théorie de la Gravitation quantique à boucles est une théorie quantique de la structure de l’espace-temps aux échelles infiniment petites. Pour expliquer ses principes, examinons ce qu’elle prédit pour un volume microscopique de l’espace. Précisons d’abord les grandeurs physiques mesurées. Considérons une région, quelque part dans l’espace, délimitée par une frontière <i>F</i> (voir <span style="color: #000099;">États quantiques d’espace</span>). Cette frontière peut correspondre à une limite matérielle concrète, telle une coquille de fer, ou être définie par la géométrie de l’espace-temps lui-même, par exemple l’horizon des événements autour d’un trou noir (c’est-à-dire la surface à l’intérieur de laquelle rien pas même la lumière, ne peut échapper à l’emprise gravitationnelle du trou noir).<br />Et si nous mesurions le volume de cette région ? Quels sont les résultats autorisés à la fois par la Mécanique quantique et par l’invariance par difféomorphisme ? Si le résultat peut être un nombre réel quelconque, c’est que la région étudiée peut avoir n’importe quelle taille (aussi proche de zéro que l’on souhaite). Dans ce cas, la géométrie de l’espace est continue. En revanche, si le résultat de la mesure ne peut prendre qu’un ensemble de valeurs discrètes non nulles et ne peut être inférieur à une certaine valeur minimale, la géométrie de l’espace est granulaire.<br /><br /><table border="2"><tbody><tr><td bgcolor="#b0e0e6"><blockquote><div align="center"><span style="color: #000099; font-size: 100%;"><b>États quantiques d’espace.</b></span></div><br /><span style="color: #000099; font-size: 100%;">Une des prédictions centrales de la Gravitation quantique à boucles concerne la mesure des aires et des volumes. Considérons une coquille sphérique délimitant la frontière <i>F</i> d’une région de l’espace. Selon la physique classique (c’est-à-dire non quantique), ce volume peut prendre n’importe quelle valeur réelle positive. Au contraire, selon la théorie de la gravitation à boucles, d’une part, il existe un volume minimal absolu non-nul (10<span style="font-size: 67%;"><sup>-105</sup></span> mètre cube, soit la longueur de Planck au cube) et, d’autre part, pour les volumes supérieurs à cette limite, les valeurs possibles sont limitées à une série discrète de nombres. De même, l’aire de la surface de la sphère est au moins égale à 10<span style="font-size: 67%;"><sup>-70</sup></span> mètre carré (la longueur de Planck au carré), et ne peut prendre qu’une série discrète de valeurs supérieures.</span></blockquote><span style="color: #000099; font-size: 95%;"></span></td></tr></tbody></table><br /><b>Quanta d’aire et de volume</b><br /><br />C’est le même problème que celui que pose le calcul de l’énergie des électrons circulant autour d’un noyau atomique. La mécanique classique prédit qu’un électron peut avoir une quantité quelconque d’énergie, tandis que la Mécanique quantique n’autorise que certaines énergies et que l’on ne mesure jamais d’énergie comprise entre ces valeurs. La distinction est analogue à celle que sépare la mesure d’une quantité s’écoulant continûment (l’eau, telle qu’on l’imaginait au XIX<span style="font-size: 67%;"><sup>ème</sup></span> siècle) et la mesure d’une quantité dénombrable (les atomes dans cette même eau).<br /><br />La théorie de la Gravitation quantique à boucles prédit que l’espace est discontinu, c’est-à-dire que les résultats possibles de la mesure expérimentale d’un volume sont contenus dans un ensemble discret de valeurs. On peut également mesurer l’aire de la frontière <i>F</i>. Encore une fois, les calculs fondés sur notre théorie indiquent que cette aire est elle aussi, quantifiée. En d’autres termes, l’espace n’est plus continu, mais constitué de quanta spécifiques d’aire et de volume.<br />La valeur de ces quanta d’aire et de volume est calculée à partir d’une grandeur nommée longueur de Planck. Cette longueur est liée à l’intensité de la gravitation, à la taille des quanta et à la vitesse de la lumière. Elle correspond à l’échelle au-dessous de laquelle la géométrie de l’espace ne peut plus être considérée comme continue. La longueur de Planck est infinitésimale, de l’ordre de 10<span style="font-size: 67%;"><sup>-35</sup></span> mètre. La plus petite aire possible est la carré de la longueur de Planck, soir 10<span style="font-size: 67%;"><sup>-70</sup></span> mètre carré. Le plus petit volume non nul est la longueur de Planck au cube, c’est-à-dire 10<span style="font-size: 67%;"><sup>-105</sup></span> mètre cube. Ce quantum d’espace est minuscule ! Ainsi, la théorie prédit qu’il y a 10<span style="font-size: 67%;"><sup>105</sup></span> "atomes de volume" dans un mètre cube d’espace ; beaucoup plus qu’il n’y a de mètres cubes dans tout l’Univers observable. (10<span style="font-size: 67%;"><sup>91</sup></span>) !<br />Quelles autres prédictions notre théorie fait-elle sur l’espace-temps ? L’espace est-il constitué d’une multitude de petits cubes ou de petites sphères ? La réponse est non, ce n’est pas aussi simple, mais nous pouvons dessiner des diagrammes que représentent ces états quantiques d’aire et de volume. Pour comprendre comment fonctionnent ces diagrammes imaginons que nous ayons un morceau d’espace en forme de cube. Dans notre diagramme, ce cube sera un point – le volume – d’où partent six lignes, chacune représentant une face du cube. Nous écrivons un nombre près du point qui indique le volume et un nombre sur chaque ligne, correspondant à l’aire de la face représentée par cette ligne.<br />Supposons que l’on pose une pyramide au-dessus du cube. Ces deux polyèdres, qui ont une face commune, seraient représentés par deux points (deux volumes) reliés par une ligne (la face qui joint les deux volumes). Le cube a cinq autres faces et nous dessinons cinq lignes qui partent du point correspondant. La pyramide en a quatre, représentées par quatre lignes issues du second point. Ainsi, nous savons comment il faut procéder pour représenter, à l’aide de ces diagrammes, des arrangements compliqués comportant des polyèdres plus complexes que des cubes ou des pyramides : chaque polyèdre est représenté par un point, ou nœud, et chaque face plane par une ligne. Ces lignes relient les nœuds de la même façon que les faces forment les polyèdres. Les mathématiciens qualifient ces diagrammes de graphes.<br /><br /><b>Réseaux de spins</b><br /><br />Dans notre théorie, nous oublions les polyèdres et nous ne conservons que les graphes. Les mathématiques qui décrivent les états quantiques de volume et d’aires nous fournissent un ensemble de règles qui déterminent la façon dont les nœuds et les lignes peuvent être connectés, et quels nombres peuvent être associés à tel point ou à telle ligne. Chaque état quantique peut être représenté par l’un de ces graphes, et chaque graphe qui obéit aux règles du jeu correspond à un état quantique possible. Les graphes sont pratiques pour résumer tous les états quantiques possibles de l’espace.<br />Les graphes constituant une meilleure représentation des états correspondant à des états quantiques possibles sont connectés d’une façon trop particulière pour être traduits par un empilement de polyèdres jointifs. Par exemple si l’espace est courbé, on ne peut dessiner de polyèdres qui s’emboîtent correctement, alors que l’on peut dessiner un graphe, et l’on sait déterminer la courbure de l’espace qu’il représente. Puisque cette courbure est la cause de la gravitation, ces diagrammes représentent une théorie quantique de la gravitation.<br />Bien que par souci de simplicité nous dessinions souvent des graphes à deux dimensions, il vaut mieux se les représenter dans un espace à trois dimensions. Cependant, nous devons éviter un piège conceptuel : les nœuds et les lignes ne sont pas localisés dans l’espace. En fait chaque graphe est défini par la façon dont les éléments sont connectés et par leurs relations avec des frontières bien définies, telle la frontière <i>F</i>. L’espace continu que ces graphes occupent dans notre imagination n’existe pas en tant que tel. Tout ce qui existe, ce sont les nœuds et les lignes : ils sont l’espace, et la façon dont ils sont connectés représente la géométrie de cet espace.<br />Ces graphes sont qualifiés de réseaux de spins, parce qu’ils furent d’abord utilisés pour étudier les spins. Dans les années 1960, Roger Penrose de l’Université d’Oxford a, le premier, suggéré que ces réseaux pourraient aussi jouer un rôle dans la gravitation quantique. En 1994 nous avons constaté que des calculs précis confirmaient son intuition. Par ailleurs, malgré leur apparente ressemblance, nos réseaux de spins ne sont pas des diagrammes de Feynman, lesquels représentent des interactions de particules passant d’un état quantique à un autre : au contraire, nos diagrammes représentent un état quantique déterminé de volumes et d’aires.<br />Chaque nœud et chaque ligne de ces diagrammes définissent une petite portion d’espace. Un nœud correspond en général à une longueur de Planck au cube, et une ligne est souvent une surface d’une longueur de Planck au carré. Toutefois, en principe, rien ne limite la taille ou la complexité d’un diagramme de spins. Si nous pouvions dessiner un diagramme détaillé de l’état quantique de notre Univers – la géométrie de tout l’espace courbée et cisaillée par l’action gravitationnelle des galaxies, des trous noirs et des divers constituants –, nous obtiendrions un réseau de spins gigantesque, d’une complexité inimaginable, comportant approximativement 10<span style="font-size: 67%;"><sup>184</sup></span> nœuds.<br />Ces réseaux de spins décrivent la géométrie de l’espace. Qu’en est-il maintenant de la matière et de l’énergie contenues dans cet espace, et comment y représentons-nous les particules et les champs ? Les particules élémentaires, par exemple les électrons, sont représentées par certains types de nœuds auxquels nous attribuons en plus du volume, des étiquettes supplémentaires que décrivent leurs attributs et propriétés. Les champs, par exemple le champ électromagnétique, sont représentés, eux, par des étiquettes supplémentaires ajoutées sur les lignes du graphe. Le mouvement de ces particules et de ces champs dans l’espace correspond au déplacement par sauts des étiquettes sur le réseau.<br />Les particules et les champs ne sont pas les seules entités susceptibles de se déplacer. Selon la Relativité générale, la géométrie de l’espace change au cours du temps. Les "bosses" et les "creux" de l’espace se modifient à mesure que la matière et l’énergie se déplacent, et des ondes peuvent la traverser, telles des rides à la surface d’un lac. Dans la Gravitation quantique à boucles, ces ondes gravitationnelles sont représentées par des modifications dans les graphes. Elles évoluent dans le temps par une succession de sauts, au cours desquels la connectivité des graphes est modifiée.<br />Lorsque les physiciens décrivent un phénomène à l’aide de la Mécanique quantique, ils déterminent les modalités selon lesquelles il peut se produire, et attribuent à chacune une probabilité. Nous faisons la même chose lorsque nous appliquons la théorie de la gravitation à boucles à la description des phénomènes physiques, qu’il s’agisse du mouvement de particules ou de champs sur des réseaux de spins ou de la géométrie de l’espace et de son évolution dans le temps. Thomas Thiermann, de l’Institut de physique théorique de l’Université de Waterloo, au Canada, a calculé les probabilités quantiques précises de chaque saut permis sur le réseau de spins. Avec ces probabilités, la théorie est complètement déterminée : nous disposons ainsi d’une procédure bien définie pour calculer la probabilité de n’importe quel phénomène se déroulant dans un monde obéissant aux règles de notre théorie. Il ne reste plus qu’à faire ces calculs et à prévoir l’issue de telle ou telle expérience.<br />Les théories d’Einstein de la relativité restreinte et générale rassemblent l’espace et le temps dans une entité unique que l’on nomme espace-temps. Les réseaux de spins qui représentent l’espace dans la théorie de la Gravitation quantique à boucles adaptent le concept d’espace-temps sous la forme de ce que nous nommons une "mousse" de spins. En ajoutant une dimension supplémentaire – le temps – les lignes et les nœuds d’un réseau de spins croissent pour devenir respectivement des surfaces bidimensionnelles et des lignes. Les points de transition où le réseau de spins change (correspondant aux sauts sur le réseau) sont représentés par des nœuds où se croisent les lignes dans la mousse. L’image "mousse de spins" de l’espace-temps a notamment été proposée par Carlo Rovelli, Mike Reisenberg de l’Université de Montevideo et John Barret de l’Université de Nottingham, pour n’en citer que quelques-uns.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjI3bEkLzVCNXhAMvz-UnXMrQ0r8_zZKkd6cAr6zj3qyqorB9HCFIFqHmAPRL5XhCtMSamkCCuuL0ZDHeYVbl5lFofoyAwE8-QdjKGsKLk_SD5Bu9XhAOOCrt8oWl3784l6Ngpbi1kzF4c/s1600-h/Mousse+de+spins+-+Ponzano-Regge+-+GBG.jpg"><img alt="Représentation shématique d’une mousse de spins" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9BxK1TsQAimE_-q8lmNPzQjZskmM47KT3tHmrWLvkrODzsx-U6f_vO3VfuhvrDBeJLScFOoAX7WgKXHgtweQmEOymtb8Uuf5NfW7_mG7XZ_xAqoabm8cKEueq3YfxX7A6TLliwpnfD10/s400/Mousse+de+spins+-+Ponzano-Regge+-+WBG.jpg" style="cursor: pointer; display: block; height: 189px; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 400px;" /></a><b>Une mousse de spins</b><br /><br />Dans la conception de l’Univers qui fait appel à l’espace-temps, un instantané du monde n’est autre qu’une tranche découpée dans l’espace-temps. De la même façon, lorsque l’on découpe une telle tranche dans une mousse de spins, on obtient un réseau de spins. Il serait cependant incorrect d’imaginer que cette tranche se transforme de façon continue le long de la dimension temporelle de la mousse de spins. Au contraire, de même que l’espace est défini par la géométrie discrète du réseau de spins, le temps est défini par la séquence des différents sauts qui président au réarrangement du réseau. De cette façon, le temps apparaît, lui aussi, discret : il ne s’écoule pas tel un flot continu mais comme les "tic" et les "tac" d’une horloge, chacun durant à peu près un temps de Planck (la longueur de Planck divisée par la vitesse de la lumière), soit 10<span style="font-size: 67%;"><sup>-43</sup></span> seconde. Pour être plus précis, disons que dans notre Univers le temps s’écoule comme le tic-tac d’une multitude d’horloge puisque, dans un sens, un quantum de temps s’écoule en chaque point de la mousse où un saut quantique est effectué.<br />Ce qui précède est une description de l’espace-temps à l’échelle de Planck, conforme à la théorie de la Gravitation quantique à boucles. Malheureusement, l’échelle est si petite qu’il est impossible de tester directement nos prédictions. Dès lors, comment pouvons-nous tester notre théorie ? Il est d’abord impératif de vérifier que la théorie classique de la Relativité générale est bien une approximation de la théorie de la Gravité quantique à boucles. En d’autres termes, si l’on compare les réseaux de spins aux fibres tissées qui constituent une étoffe, cela revient à se demander si l’on pourrait retrouver les propriétés élastiques de cette étoffe en calculant une moyenne sur des milliers de fibres. Autrement dit, moyennés sur de très nombreuses longueurs de Planck, les réseaux de spins décrivent-ils la géométrie de l’espace et son évolution d’une façon compatible avec "l’étoffe" continue de la théorie classique d’Einstein ? C’est une question difficile, mais, récemment, les théoriciens ont fait des progrès dans certains cas particuliers, pour certaines configurations de l’étoffe pourrait-on dire. Ainsi, on a montré que les ondes gravitationnelles de grande longueur d’onde, se déplaçant dans un espace plan (c’est-à-dire sans courbure), peuvent être décrites comme des excitations de certains états quantiques de la théorie de la Gravitation quantique à boucles.<br />On peut également étudier ce que la Gravitation quantique à boucles apporte comme éléments nouveaux à certains mystères apparus dans le cadre de la Relativité générale et de la théorie quantique, par exemple, les questions que soulève la thermodynamique des trous noirs et notamment, leur entropie, liée au désordre. Les théoriciens ont établi des prédictions concernant la thermodynamique des trous noirs, en utilisant une théorie approximative et hybride où la matière est traitée à l’aide de la Mécanique quantique, mais dont l’espace-temps est absent. Une théorie complète de la gravitation quantique devrait reproduire ces prédictions. Dans les années 1970, Jacob Bekenstein, à l’Université hébraïque de Jérusalem, postula qu’il fallait attribuer aux trous noirs une entropie proportionnelle à leur surface. Peu de temps après, Stephen Hawking en déduisit que les trous noirs, en particuliers les plus petits, doivent émettre du rayonnement. Ces prédictions comptent parmi les résultats les plus importants de la physique théorique obtenus au cours des trente dernières années.<br />Pour faire ces calculs dans le cadre de la Gravitation quantique à boucles, nous choisissons la frontière <i>F</i> correspondant à l’horizon des événements d’un trou noir. Lorsque nous analysons l’entropie des états quantiques adéquats, nous retrouvons exactement les résultats de J. Bekenstein. La théorie reproduit également les prédictions de S. Hawking concernant le rayonnement des trous noirs. En fait, elle fournit des prédictions supplémentaires quant à la structure fine du spectre de ce rayonnement.<br />Si nous observons un jour un trou noir microscopique, cette prédiction pourra être testée par l’étude du spectre du rayonnement qu’il émet. Malheureusement, ceci pourrait n’avoir lieu que dans un futur très lointain, car nous ne disposons pas des techniques nécessaires pour fabriquer un trou noir, aussi petit fût-il.<br />Tout test expérimental de la théorie de la Gravitation quantique à boucles apparaît d’abord comme un immense défi technique. Les effets caractéristiques de la théorie ne deviennent significatifs qu’à l’échelle de Planck, à laquelle les minuscules quanta d’aire et de volume deviennent perceptibles. Aujourd’hui l’échelle de Planck est inférieure de seize ordres de grandeur à celle que l’on pourra tester dans les plus puissants accélérateurs en construction (plus la distance à sonder est petite, plus l’énergie nécessaire est grande). Par conséquent, on n’atteindra pas l’échelle de Planck de cette façon, et beaucoup de physiciens ont abandonné l’espoir de tester un jour les théories quantiques de la gravitation.<br />Toutefois, au cours des dernières années, des chercheurs ont imaginé de nouvelles façons de tester dès aujourd’hui la Gravitation quantique à boucles. Ces méthodes reposent sur la propagation de la lumière à travers le cosmos. Lorsque la lumière se déplace dans un milieu, sa longueur d’onde subit des altérations qui conduisent à des effets tels que la déviation des rayons lumineux dans l’eau ou la séparation des longueurs d’onde (la décomposition des couleurs). Ces phénomènes doivent aussi se produire dans le cas où les photons (ou d’autres particules) se déplacent dans l’espace granulaire décrit par un réseau de spins.<br />Malheureusement l’amplitude de ces effets est proportionnelle au quotient de la longueur de Planck par la longueur d’onde de la lumière. Pour le rayonnement visible, ce rapport est inférieur à 10<span style="font-size: 67%;"><sup>-28</sup></span> et il est de l’ordre d’un milliardième, même pour les rayons cosmiques les plus puissants jamais observés. Ainsi, pour tous les rayonnements que nous pouvons détecter, les effets de la structure granulaire de l’espace-temps sont infimes. Toutefois, ces effets s’accumulent lorsque les distances parcourues sont très longues. Or, dans le cas de cataclysmes astrophysiques, tels que les sursauts gamma, nous détectons des photons et des particules émis sur une vaste gamme d’énergie au cours d’une explosion très brève, et qui ont parcouru plusieurs milliards d’année lumière. Rodolfo Gambini, de l’Université d’Uruguay, Jorge Pullin, de l’Université de Louisiane, notamment, ont calculé dans le cadre de la théorie de la Gravitation quantique à boucles, que les photons émis au même moment à diverses énergies devraient voyager à des vitesses légèrement différentes et, par conséquent nous parvenir à des moments distincts. Nous pouvons rechercher ces effets dans les données recueillies par les satellites qui enregistrent les sursauts gamma. Pour le moment la précision de ces détecteurs spatiaux est mille fois inférieure à la précision requise, mais un nouveau satellite d’observation nommé GLAST dont la mise en service est prévue pour 2006 sera assez précis.<br /><br /><b>Des indices cosmiques</b><br /><br />La Gravitation quantique à boucles ne se contente pas de faire des prédictions sur certains phénomènes spécifiques, comme les protons cosmiques de très haute énergie. Elle ouvre une nouvelle fenêtre sur des questions cosmologiques ; telle l’origine de l’Univers. Nous pouvons utiliser la théorie pour étudier les périodes toutes proche du commencement du temps, juste après le big-bang. La Relativité générale prédit qu’il y a eu un commencement au temps, au premier moment, mais cette conclusion ne tient pas compte de la physique quantique (puisque la Relativité générale n’est pas une théorie quantique). Martin Bojowald, de l’Institut Max Planck de physique gravitationnelle à Golm, en Allemagne, a récemment démontré, dans le cadre de la Gravitation quantique à boucles que la "grande explosion" du big-bang est, en fait, un grand rebond : avant ce rebond, l’Univers était en contraction rapide. Les théoriciens travaillent d’arrache-pied pour établir les prédictions sur l’état de l’Univers primordial qui pourraient être testées lors de futures observations cosmologiques. Il n’est pas impossible que l’on découvre, de notre vivant, des indices sur ce qui se passait avant le big-bang.<br />La constante cosmologique – une énergie de densité positive ou négative qui imprégnerait l’espace vide – constitue une question tout aussi importante. À la fin des années 1990, l’observation de supernovae lointaines et l’étude du fond du rayonnement cosmologique ont fourni des indices suggérant que cette énergie existe et qu’elle est positive, ce qui signifie qu’elle accélère l’expansion cosmique. Cette densité d’énergie positive est tout à fait comparable avec la Gravitation quantique à boucles. Ceci a été démontré dès 1989, lorsque Hidéo Kodama, de l’Université de Kyoto, formula les équations décrivant l’état quantique exact d’un univers doté d’une constante cosmologique positive.<br /><br /><b>LA théorie ?</b><br /><br />La Gravitation quantique à boucles soulève encore bien des questions auxquelles il nous faut répondre. Certaines sont des problèmes techniques qui devront être clarifiés. Nous aimerions également savoir si la relativité restreinte doit être modifiée aux très hautes énergies et, dans l’affirmative comment. Jusqu’ici, nos spéculations ne sont pas solidement reliées à la Gravitation quantique à boucles. <br /><br />Nous voudrions également savoir si la Relativité générale classique est une bonne approximation à des échelles bien supérieures à l’échelle de Planck de la théorie de la Gravitation quantique à boucles, quelles que soient les circonstances (nous avons déjà signalé que, pour le moment, nous l’avons seulement vérifié pour certains états décrivant la propagation d’ondes gravitationnelles assez faibles sur un espace-temps par ailleurs plan). Enfin, nous voudrions savoir si la Gravitation quantique à boucles est liée au problème de l’unification. Les différentes interactions de la nature – y compris la gravitation – sont-elles des aspects différents d’une unique force fondamentale ? La théorie des cordes est fondée sur un ensemble de concepts qui permettent cette unification mais il existe également des idées pour y parvenir dans le cadre de la Gravitation quantique à boucles. <br /><br />La théorie de la Gravitation quantique à boucles occupe une place très importante dans le développement actuel de la physique. En effet on peut affirmer qu’elle est LA traduction quantique de la théorie de la Relativité générale, parce qu’elle ne repose sur aucune supposition au-delà des principes de base de la théorie quantique et de la Relativité générale. Un résultat remarquable – à savoir que l’espace-temps est discontinu et décrit par des réseaux et par des mousses de spins – émerge des mathématiques de la théorie elle-même et n’est pas un postulat <i>ad hoc</i>.<br /><br />Pourtant, toute cette discussion reste théorique. Peut-être, malgré tout, l’espace est-il réellement continu, quelle que soit l’échelle à laquelle on le considère. Si tel est le cas les physiciens devront adopter des postulats plus radicaux, tels ceux de la théories des cordes : l’expérience tranchera. La bonne nouvelle est que sans doute on le saura rapidement.<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3995693596766417718.post-51832937591230564142009-11-16T09:02:00.000-08:002010-11-07T03:10:55.221-08:00Ils ont tué Giordano Bruno<em>par Pierre Escaffre</em><br /><blockquote><strong><span style="font-size:105%;">« La figure de cet homme-là est emblématique des menaces qui pèsent sur la pensée, hier comme aujourd’hui. »</span></strong><br /> Marie-José Sirach</blockquote><table border=2 width=100%><tr><td bgcolor=#c4ffc4><span style="font-size:105%;color:#008000;"><blockquote><b>B<span style="font-size:80%;color:#008000;">RUNO </span></b>(Giordano), philosophe italien, développement en nette rupture avec l’aristotélisme des thèses coperniciennes associées à un humanisme panthéiste <em>« L’infini, l’univers et les mondes »</em>, accusé d’hérésie, incarcéré sept ans, jugé coupable par l’Inquisition, brûlé vif en place publique sur ordre du Saint Office (Nola, royaume de Naples 1548 - Rome 1600).<br /><br />Référence tirée de l’ouvrage <a href="http://la-trilectique.blogspot.com/2008/11/pour-une-nouvelle-thorie-de-la-matire.html"><span style="color:green;"><em>La trilectique</em></span></a> — Partie lexique.</span></blockquote></td></tr></table><br /><br /><a href="http://www.astrofiles.net/astronomie-giordano-bruno"><img style="float:left; margin:0 10px 0 0;cursor:pointer; cursor:hand; width: 283px; height: 298px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIObk52GtCrZoWvoUOmZq9MvR7-wOpdzqI-kqP0V-tIZMyL5X2eDDpLdPTewI_vefhRQPmjOIm0DAN2Rcsf8EAnoNESfep1pBHn9GvHYr9pyayAZRmr_FrGR_cm1lyh_2NuIE6KD79PIE/s400/Giordano+Bruno.jpg" border="0" alt="Portrait de Giordano Bruno" /></a>Philosophe, scientifique, humaniste au sens où l’on disait autrefois d’une personne qu’elle avait fait ses « humanités », les écrits et les travaux de Giordano Bruno l’ont conduit au bûcher de l’Inquisition. Défiant les dogmes de son temps, Bruno avait osé l’hypothèse de l’existence d’autres mondes autonomes. Ses conclusions contredisaient de plein fouet la doxa de l’Église, la Terre n’étant plus le centre de l’Univers. Ce décentrement touchait aux fondamentaux, notamment à la théorie biblique de la Création. L’Inquisition y avait vu une menace contre sa propre institution. Arrêté, soumis à la question (c’est-à-dire torturé) pour abjurer, il mourra brûlé vif le 17 février 1600 au Campo dei Fiori à Rome.<br /><br />Splendide illustration de l’intellectuel à la fois brillant, persévérant et fragile, révolutionnaire du savoir, perturbateur de son temps, tenace dans ses recherches, rebelle et insoumis, capable de défier la toute-puissance de l’Église. Où sont donc les esprits libres et révoltés de notre temps, ceux à même de penser sans s’abandonner aux diktats de l’imprimatur médiatique ?<br />Le problème en effet n’est pas de réclamer, plus de quatre cents ans après, une contrition de la part de la « Sainte Église catholique, apostolique et romaine ». Celle-ci d’ailleurs s’y refuse ! La honte étouffe moins que les bretzels salés. Non, très honnêtement, la signification, s’il doit y en avoir une, du supplice enduré ne peut que se trouver dans l’interpellation envers chacun de nous : le dogme de ce siècle est celui du profit au détriment de l’homme. La civilisation est encore à construire, en demeurer témoin, c’est cautionner le pire. Vu qu’elle est objective, la science est supposée ne pas prendre parti, mais entre avoir et être, peut-elle rester neutre ?<br />------Les Terres Bleueshttp://www.blogger.com/profile/15238190722051716368noreply@blogger.com0